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EAN : 9782072550645
208 pages
Gallimard (21/08/2014)
3.07/5   28 notes
Résumé :
"Votre fille, c'est une catastrophe." C'est ce que dit la maîtresse à une mère un matin devant l'école. La phrase fait son chemin dans l'esprit fragile de Sophie et la renvoie à une douleur ancienne, également d'origine scolaire. Ressurgissant au contact du mot "catastrophe", cet événement traumatique entraîne toutes sortes de perturbations dans sa vie, y compris dans son travail. Chargée de rédiger des notices pour appareils ménagers, elle laisse affleurer ses ango... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Une jeune femme élève seule sa petite fille.
Elle rédige des modes d'emploi pour des appareils ménagers.
Le jour où une institutrice lui dit que sa petite Camille est une véritable catastrophe, tous ses souvenirs d'enfance remontent à la surface.

J'ai beaucoup aimé le portrait de cette femme fragile.
Il est amené avec beaucoup de délicatesse et de pudeur.
La réflexion de cette enseignante la ramène à son enfance où elle a subi une grave humiliation.
Et cette blessure d'enfance détermine toute son existence.
On sait la cruauté parfois des enfants entre eux.
Mais l'importance de l'injustice des adultes est plus encore déterminante.
Être enseignant est une énorme responsabilité.
Il est possible de réussir des prouesses, comme il est possible de créer des traumatismes.
Si la construction du récit peut sembler déroutante, elle rend parfaitement compte du désarroi de cette femme.
L'amour qu'elle porte à sa petite Camille réussira t-il à la sortir de ses doutes ?
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A l'occasion d'une remarque en apparence anodine sur sa fille, une jeune femme se retrouve propulsée 40 ans en arrière alors qu'au même âge que sa fille, elle reçoit en pleine face une petite phrase assassine qui la secoue profondément. Une phrase soigneusement enfouie dans un coin de son cerveau et qui brutalement refait surface. Monte alors en elle une vague de sentiments violents qui perturbent son quotidien, la mènent au bord du dérangement mental.
J'ai commencé ma lecture le poil un peu hérissé par le style de cette auteure dont je n'avais encore jamais rien lu mais très vite je me suis laissée entrainer dans son univers aussi déjanté que sensible. Avec sa langue à la fois drôle et vipérine, Nathalie Kuperman offre un roman tout à fait original, tendre et coléreux, sur le thème de la transmission inconsciente de valeurs fortes telles que la haine ou l'amour par la voix (voie) des femmes. J'ai adoré !
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« Votre fille, c'est une catastrophe ». C'est par ces mots que la maîtresse accueille Sophie, un beau matin, devant la grille de l'école. Pour la jeune mère célibataire, c'est une véritable bombe qui est lâchée dans son univers. Tout est remis en cause : l'avenir de sa fille, leur relation, sa propre vie. Peu à peu, elle laisse cette petite phrase traumatisante s'insinuer dans son quotidien, jusqu'aux notices électroménagères qu'elle écrit pour l'agence de publicité qui l'emploie – et qui deviennent de plus en plus étranges, en forme de règlement de comptes. Elle rumine encore et encore la sentence « c'est une catastrophe », qui la renvoie à son enfance, aux brimades qu'elle a eu à subir dans la cour de l'école, en tant que gamine insignifiante, un peu gauche, et juive, dans les années soixante-dix. Ce « c'est une catastrophe » s'adresse à sa fille, mais c'est surtout, elle, Sophie, qui se sent visée, et jugée, par la maîtresse, par le système scolaire, par la société. Par sa mère, aussi, qui lui a si peu appris à être une femme, une ménagère, une mère à son tour.

Dans La loi sauvage, Nathalie Kuperman alterne les chapitres décrivant la vie de Sophie et ceux présentant la notice de four qu'elle se doit d'écrire pour son employeur. Dans la vie de Sophie, tout tourne autour des fameux mots prononcés par la maîtresse, et qui font resurgir de mauvais souvenirs. de ce point de vue, l'auteur nous offre davantage un examen introspectif qu'un exercice proprement romanesque. Nathalie Kuperman a écrit son roman comme si elle suivait en live les pensées dérivantes de son personnage : le récit, sans réelle structure, entraine le lecteur dans une spirale redondante. On en revient toujours au même point, sans climax, sans sursaut, mais dans une sorte de rumination mentale lassante qui m'a fait souvent penser : bon, mais ensuite ? Clairement, passées les premières remises en cause existentielles de Sophie, on s'ennuie. Et toutes ces circonvolutions pour un non événement finalement puisque la maîtresse elle-même ne se souvient plus d'avoir prononcé les mots qui paralysent tant Sophie.

Quant à la notice de four qu'écrit Sophie, elle devient au fil des pages de plus en plus surréaliste. Dans le mauvais sens du terme pour moi, puisque ce qui commençait comme un détournement loufoque s'achève en forme de délire alambiqué qui n'a plus réellement de sens pour celui qui le lit. J'ai fini par sauter ces pages-mode d'emploi, qui m'ont plus données l'impression de parasiter le récit que de lui apporter de la substance.

Au final, Nathalie Kuperman dresse le portrait d'une mère peu sûre d'elle, insignifiante dans sa vie professionnelle comme personnelle, sans véritable consistance et qui malheureusement laissera dans ma vie de lectrice aussi peu de traces qu'elle-même n'en laisse dans sa vie romanesque.
Lien : http://critiquesdelivres.ove..
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"La loi sauvage"... voilà un titre qui surprend et qui a éveillé ma curiosité. Une expression en forme d'oxymore qui m'évoque des films à la violence instaurée en règle, acceptée par tous, des règles qui vont à l'encontre de la civilisation.
Lors d'une rencontre impromptue de Sophie, la narratrice, avec l'enseignante de sa fille, une assertion d'une violence fulgurante pour la mère est jetée par la maîtresse. Dans l'esprit de Sophie, c'est la faille par laquelle va jaillir, en un flot à la fois maîtrisé et anarchique, le sentiment de culpabilité qui la creuse depuis l'enfance. Colère, résignation, révolte, doutes s'amplifient jusqu'à contaminer le quotidien de cette mère qui se juge indigne. En écho à la remarque de la maîtresse surgit le souvenir d'un traumatisme que Sophie a également vécu à l'école. Au bord du gouffre, il s'agit, pour elle, de retrouver le mode d'emploi de la vie.
C'est très progressivement que l'on découvre l'ampleur du traumatisme enfantin et de ses résonances. La construction, absolument remarquable, prend pour centre ce bégaiement de la vie que la narratrice explore vaille que vaille. Les ruptures de tons de l'écriture nous font suivre pas à pas cette plongée douloureuse. A la légèreté un peu fantaisiste et comique du début s'enchaîne un registre plus tragique, où l'absurde a aussi sa place. Les titres des chapitres ponctuent et définissent, sur trois modes d'écriture différents, trois histoires, ou plutôt trois facettes, de ce qui fait l'identité et l'histoire de Sophie. Les thématiques s'enroulent en spirale pour s'éclairer mutuellement et très progressivement jusqu'à ce qui me semble être le coeur du roman : c'est avec son histoire complète que l'on peut aimer. La loi sauvage m'a enthousiasmée par sa puissance et m'a fait passer par un répertoire d'émotions et d'interprétations qui continuent de m'interroger après la dernière page.
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Sophie rédige des modes d'emplois pour les appareils électroménagers. Elle est la "médiatrice" entre les concepteurs et les consommateurs. Elle vulgarise la complexité de nos outils de tous les jours.
Sophie, comme tous les parents, a une fille parfaite, Camille. Lorsque la maitresse de Camille, Mme Bigard, lui annonce : "votre fille est une catastrophe", son monde se fissure.
Mme Bigard est aussi une "médiatrice" entre la conceptrice et l'enfant.
Nathalie Kuperman dresse le parallèle humouristique entre un four et une petite fille, alternant "mode d'emploi" et "maitresse". Ainsi aurait on pu lire : "votre four est une catastrophe, il réussit dans toutes les matières sauf dans la cuisson du gigot, ou est-ce vous qui n'avez pas compris le mode d'emploi ?"
Sur le principe de l'arroseur- arrosé, ce livre est une petite fable à l'écriture fraiche, un interlude littéraire à la lecture légère et joyeuse.
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critiques presse (2)
Telerama
08 octobre 2014
Nathalie Kuperman pousse les situations à leur paroxysme, joue aux frontières du réalisme, jusqu'au burlesque, avec le talent qu'on lui connaît, provoquant le rire pour désamorcer la violence dévastatrice qu'elle met en scène.
Lire la critique sur le site : Telerama
Liberation
29 septembre 2014
Le cheminement psychologique peut paraître sommaire, pas le bouleversant débat intérieur, d’une violence limite, d’une force acérée, où la maîtrise d’un écrivain parvient à transmettre et à universaliser l’expérience.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je n'avais évidemment pas conscience que les paroles de Mariannicklelièvre avaient une portée historique. Je ne savais pas qu'on avait exterminé des millions de Juifs, j'ignorais la torture, les camps, j'ignorais aussi qu'un être humain puisse tuer un autre être humain, je ne savais rien des exterminations en tous genres, j'ignorais ce mal.
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La maîtresse, que je croisai dans la rue un mardi matin - j'avais déjà allumé ma cigarette et j'étais ennuyée d'apparaître devant elle avec cet attribut qui me rendait déjà coupable-, m'apostropha d'un "Votre fille, c'est une catastrophe". Et, me sentant avide de connaître les raisons de la sentence, elle se déroba, m'expliquant qu'elle était débordée et que l'on se verrait après les vacances de la Toussaint.
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Je m'installai en terrasse car octobre offrait trois jours de chaleur inattendue. J'en profitais. J'aime les terrasses et le mouvement de la rue à portée de main.
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Le directeur m'apparut jusque dans mon sommeil. Il me demandait de ne pas oublier de mettre mon réveil. Et je ne comprenait pas comment ce merdeux pouvait surgir dans mon lit pour me rappeler à l'ordre, m'expliquer qu'être mère, c'était aussi se réveiller le matin.
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.... et vous laissez filer la vie. Vous en prenez conscience là, maintenant, mais vous êtes incapable de faire un geste. Vous êtes clouée par tant de clairvoyance et si peu de réaction.
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