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EAN : 9782070127535
208 pages
Gallimard (02/09/2010)
3.41/5   97 notes
Résumé :
Le groupe de presse pour la jeunesse Mercandier vient d’être vendu. Son nouvel acquéreur, Paul Cathéter, ambitieux, vulgaire, méprisant, compte imposer à l’entreprise sa mentalité et ses méthodes de travail. Restructuration, réduction de la masse salariale, abandon des locaux « historiques » de l’entreprise… Les salariés s’interrogent avec angoisse sur leur avenir. Certains doivent partir, d’autres montent en grade, comme Muriel Dupont-Delvich, qui devient Directric... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Un livre intéressant qui nous plonge dans le monde du travail dans notre société actuelle! Il nous dépeint cette dépendance de l'homme envers le travail. Une fois que le travail est menacé ou perdu, l'homme, forcement, va se perdre aussi. Le style de Kuperman est influent, en ce sens, à côté de chaque voix qui clame son indignation contre un changement qui va bouleverser la vie de chaque employé dans cette entreprise de presse de jeunesse Mercandier , il y a une voix collective que l'auteure nomme chœur, qui représente un nous incarnant à la fois l'esprit d'équipe, la culture d'entreprise, une société, une nation, auprès duquel l'individu se noie....Un livre sympa, où on rencontre des potes qui nous racontent leur quotidien, leur jalousie silencieuse, leur déception, leur joie, leurs inquiétudes permanentes, leurs envies. On cause avec eux, et puis c'est tout! Et moi, ça me va!
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L'histoire est malheureusement tristement banal, comment un employeur voyou reprenant une entreprise va mettre en place un plan de restructuration dans une maison d'édition pour jeunesse. L'intérêt du roman de Valérie Kuperman vient du fait qu'elle a connu la situation qu'elle décrit, elle même perdant son job. Son histoire trouve bien évidemment écho dans la situation dramatique que connaissent de nombreux salariés. Les méthodes employées nous révoltent et le roman de Kuperman a cette force là. Mais elle porte aussi un regard distant vis à vis de ces collègues, et c'est là que le roman apporte un éclairage intéressant. Entre colère, résignation, hypocrisie et peur, le roman de Kuperman fait froid dans le dos nous montrant comment la possible perte d'emploi peut agir de façon différente sur les individus. Kuperman montre comment l'harcélement arrive à fissurer la cohésion d'une équipe, et comment l'indvidualité reprend le dessus. Un constat amer, désenchanté mais terriblement lucide.
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Une entreprise doit être rachetée. Après une année d'incertitude, un acheteur se présente. Dans un premier temps, soulagés de ne pas se retrouver au chômage, les employés se demandent quel va être leur avenir : tout le monde va-t-il être repris, et à quel poste ? Agathe, Ariane, Patrick et Muriel : nous entrons dans leur quotidien, dans leurs questionnements et leurs angoisses sur leur devenir. Les personnalités se révèlent, les sentiments, bons ou mauvais, apparaissent au grand jour.
Mon avis : Écrit un peu comme un recueil de nouvelles, ce roman montre une grande sensibilité, et le parcours, hélas de plus en plus fréquent, de bien des employés d'entreprises qui ferment ou délocalisent. Les personnes sont vraiment humaines, avec leur quotidien, leurs espoirs et leurs déceptions. Je dois dire malgré tout que la peinture qui nous en est faite frôle parfois la caricature
Nathalie Kuperman écrivait uniquement pour la jeunesse. En 1999, elle s'adresse pour la première fois à un public adulte et depuis, elle a su s'imposer, reçoit de bonnes critiques et des prix. Elle n'en oublie pas pour autant son jeune public et continue d'écrire pour lui.
Public : roman pour les adultes.
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Nous étions des êtres vivants / Nathalie Kupermann
C'est sous la forme originale d'un journal de bord assez froid dans lequel s'expriment les différents acteurs de cette histoire très actuelle que Nathalie Kupermann nous met dans l'ambiance d'une restructuration d'entreprise de presse spécialisée pour enfants après son rachat alors que la crise socio économique déferle sur le pays. Dans un style très maîtrisé, sobre, mesuré et concis, l'auteur nous fait découvrir ce monde cruel et sans pitié de l'entreprise. La presse papier connaît un recul indéniable, inéluctable et inexorable. Elle doit s'adapter et là nous observons le décalage qui prévaut la plupart du temps entre le point de vue de l'employé qui grosso modo se satisfait de son sort quand tout va bien alors que les nécessités présentes et futures réclament une évolution pour être en phase avec les réalités économiques modernes, et la direction à la botte du repreneur qui nourri d'ambition et de résultats à tout prix use de tous les moyens plus ou moins avouables pour parvenir à ses fins. le décalage est constant entre ceux qui détiennent les plus hauts postes et ceux qui dans l'incertitude ne rêvent plus, rongés par l'angoisse du lendemain, et se contentent d‘une médiocrité relative mais stable, sans illusion et chargée de doute. Tous ces thèmes sont très actuels.
Trois protagonistes se font face : la direction, le repreneur et les ouvriers. Un compte-rendu circonstancié de leurs pensées respectives, de leurs projets et de leurs actions participe ainsi à la construction de ce récit, heure par heure, jour après jour, au présent de l'indicatif. Cette forme originale fait songer à un requiem au cours duquel se succèdent les arias des personnages clef et le choeur de l'entreprise dans son ensemble.
le personnage de Cathéter, (jeu de mot ?), le captieux repreneur, qui doit amener en principe un sang nouveau à l'entreprise est d'un cynisme révoltant et distillant la peur il se livre à des déclarations qui ne sont pas vraiment du genre à rasséréner les employés : « Les ordres doivent être vécus comme des invitations à se fondre dans l'intérêt commun de la nouvelle entreprise. » Et plus loin : « Les plaintes des ouvriers doivent être considérées comme des humeurs déplacées. » Et les ouvriers de dire : « Cathéter, sa force, c'est qu'il s'endort sans penser à nous. » Sans illusions les employés ! Par ailleurs le poids des inimitiés, des disconvenances et des allergies guide la conduite de chacun et personne ne se fait de cadeau : il faut sauver sa peau. À tout prix. Absolument.
Malgré l'intérêt évident du thème choisi par l'auteur en cette période de crise mondiale, je pense que finalement la forme n'est pas tout à fait à la hauteur du fond comme l'a dit un lecteur. Honnêtement, j'ai ressenti peu de plaisir à lire ce récit qui ne m'a à aucun moment captivé. Je l'ai lu comme un reportage d'hebdomadaire bien senti et bien rédigé. J'ai même connu des moments d'ennui ne parvenant pas à bien cerner des personnages un peu falots qui ne séduisent pas le lecteur et qui manquent de charisme. Et puis il y a des longueurs malgré la brièveté d'un récit qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.
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« Une tentative pour rester en vie… » C'est ainsi que Nathalie Kuperman a présenté son roman dans la dédicace laissée dans mon exemplaire. Cette « vie » peut aussi bien être comprise au sens premier (une tentative pour ne pas mourir et pour survivre) que de plusieurs façons plus précises et métaphoriques pour ces employés d'un journal destinés aux enfants racheté par un homme d'affaires peu scrupuleux. Il peut s'agir pour la plus grande partie d'entre eux de garder une vie professionnelle et leur place dans l'entreprise. Ceux qui y parviennent sont quant à eux confrontés à leur conscience et se débattent pour rester eux-mêmes. Tous cherchent à rester des êtres humains, à ne pas se laisser broyer par ce nouveau dirigeant qui les traite comme de la marchandise ; tous cherchent à rester des êtres vivants et à ne pas devenir des machines, exécutant un travail mécanique avant d'être renvoyé. Cette volonté est relayée dans le roman par la voix du « choeur », de plus en plus ébranlé et cédant petit à petit. Cet ensemble est habilement morcelé par Nathalie Kuperman qui met en évidence d'autres voix narratives singulières, se débattant elles aussi face à cette situation de crise dans l'entreprise. Chacun de ces personnages aura un destin et une réaction différents. Il y a des promotions et des licenciements ; des avilissements, des petites vengeances sournoises et des sursauts de conscience. Cette alternance narrative m'a beaucoup plu et m'a semblé tout à fait appropriée pour rendre compte de cet évènement qui touche à la fois une collectivité, un choeur, et des individus : (...)

En conclusion, un roman qui, s'il ne m'a pas semblé se démarquer par son sujet ou son style et ne me laissera sans doute pas une impression durable, n'en est pas moins très bien mené.

Lien : http://minoualu.blogspot.be/..
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critiques presse (1)
Actualitte
20 mars 2012
Un roman glaçant sur la souffrance au travail, la manipulation des salariés, sur l'entreprise qui a perdu toute valeur sociale, où la limitation des coûts, la rentabilité menacent l'exigence et la qualité du travail et annihilent complètement l'être humain
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
Nous ne pouvions plus rien faire de nos jambes, de nos mains, de nos cerveaux. Nous avancions en tâtonnant, et la présence de celui qui était devant rassurait celui qui le suivait. Nous voulions profiter le plus longtemps possible d’être un groupe, une entité, un ensemble. Nous ignorions encore la douleur d’être seul devant les questionnaires du pôle emploi, à devoir prouver que nous recherchions un travail d’une façon hardie. Nous allions vite devenir coupables de n’avoir pas su conserver notre poste. Nous devrions expliquer à nos amis comment notre société avait été condamnée du jour où elle avait été vendue. Les gens feraient mine de comprendre ; en ce moment, c’est partout pareil… Et pourtant, non, ce n’est pas partout pareil. C’est partout singulier, c’est partout une seule personne à la fois qui soudain perd pied, hallucine, voudrait que ce soit un rêve, mais, par pitié, pas elle, oh non, pas elle. Partout c’est elle, qui espérait une récompense parce qu’elle s’était tenue bien sage, avait fait tout ce qu’elle pouvait, avait mis des bouchées doubles comme on le lui avait demandé (ah, les bouchées doubles !), toléré les humiliations et accepté d’humilier à son tour pour sauver une place qu’elle a de toute façon perdue.
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Nous sommes sortis un à un de la salle, le visage fermé. nous ne savions pas quelle direction prendre. Nous ne voulions pas rentrer sagement dans nos box. Nous ne pouvions plus rien faire de nos jambes, de nos mains, de nos cerveaux. nous avancions en tâtonnant, et la présence de celui qui était devant rassurait celui qui le suivait. Nous voulions profiter le plus longtemps possible d'être un groupe, une entité, un ensemble. Nous ignorions encore la douleur d'être seul devant les questionnements du pôle emploi, à devoir prouver que nous recherchions un travail d'une façon hardie. nous allions vite devenir coupables de n'avoir pas su conserver notre poste. Nous devrions expliquer à nos amis comment notre société avait été condamnée du jour où elle avait été vendue. Les gens feraient mine de comprendre ; en ce moment, c'est partout pareil. C'est partout singulier, c'est partout une seule personne à la fois qui soudain perd pied, hallucine, voudrait que ce soit un rêve.
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Éventrer les cartons, que bonheur, éventrer les projets foireux, éventrer les chefs, éventrer les décisions arbitraires, les représailles, les abus de pouvoir, les entretiens dont on sort la queue entre les jambes alors que ça fait vingt ans qu'on est dans la boîte et que l'on s'entend soudain dire qu'on n'est plus bon à rien, éventrer la bêtise, éventrer ce rien qui tient lieu de tout et devant lequel on doit s'agenouiller. On aime notre métier et notre métier ne nous aime plus.
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Nous ne voulions pas de cet homme, présenté comme le seul désirant relever le challenge de redresser notre société. Mais nous désirions continuer à vivre et à créer. C'est lui ou rien, nous a-t-on dit. Plutôt lui que rien, avons-nous répondu. Donc, c'est lui, nous a-t-on dit. Alors c'est bien, avons-nous répondu. C'est mieux que rien, nous sommes-nous persuadés. Bien mieux que...Bien mieux que quoi ? Pointer au chômage ? Ne plus travailler ? Ne plus se croiser le matin devant la machine à café ? Ne plus concevoir de jeux pour les enfants ? Ne plus leur écrire d'histoires ? Ne plus fidéliser les abonnés ? Ne plus passer du temps en réunions à tergiverser pour savoir quel produit proposer avec le magazine ? Ne plus mettre son môme en avant pour prouver qu'à cet âge, on est capable de ? Ne plus entraîner les non-fumeurs aux pauses clopes pour papoter de la soirée de la veille ? Ne plus exercer son pouvoir sur son équipe quand on a été nommée chef ? Ne plus être fier des couleurs d'une couverture ? Ne plus refuser un déjeuner en arguant un boulot fou, un stress énorme, une pression monumentale ? C'est avec une jouissance ignorante d'elle-même que nous nous proclamons indisponibles. (p. 40)
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Paul Cathéter ne veut pas nous connaître. Pour tuer un chien, il ne faut pas croiser son regard, dit Christophe, le seul qui soit capable de prononcer une phrase avec un sujet, un verbe et un complément. Étrange : on n'aurait pas pensé que ces mots pouvaient venir de lui. Nos phrases à nous ne se finissent pas, elles tournent en rond sans trouver leurs points finals. Tu crois que. Ce n'est pas possible que. Il n'a pas pu. C'est complètement. Agathe, ça faisait combien de temps qu'elle. Amandine, c'est quand même. Il était pourtant si sûr de rester, Patrick, il nous encourageait même à. C'est. L'enfoiré de Cathéter, il est. Les regards s'agitent et cherchent le réconfort dans les yeux de l'autre. Ne pas être seul, surtout.
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Vidéo de Nathalie Kuperman
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