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EAN : 978B07P1CKJW3
Verso (30/11/-1)
4/5   1 notes
Résumé :
Qui d'entre vous, aujourd'hui, se souvient de l'histoire de Fanchette ou de Mousse-Gagnet, des légendes du Cavalier mystérieux, des Danseuses de la Croix-aux-Dames, ou bien encore de l'origine de La Montagne des Fées ?....
Voici réunis, ces trois tomes des Légendes Creusoises, ces gnorles, récits émaillés de Quelques secrets anciens, Recettes de plantes, et Pratiques diverses, dont les murs des maisons de nos villages ont su garder les trésors....
Que lire après Légendes et diableries creusoises, tome 3 : Contes des veillées d'autrefoisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est toujours avec beaucoup d'intérêt et de plaisir que je retrouve des livres qui me parlent de l'histoire de la Creuse, ma région d'origine.
La Creuse, c'est un département du Limousin - qui fait partie maintenant de la Nouvelle Aquitaine.
Légendes et Diableries Creusoises de Gilbert Laconche évoque souvent la Marche, la province de l'ancien régime, et les patois qui y étaient parlés.

J'ai beaucoup aimé lire et relire toutes les légendes qui concernent le Plateau de Millevaches, La Rigole du Diable, le Pont du Diable. de manière générale, on retrouve souvent dans toutes les légendes recueillies par l'auteur les mêmes personnages maléfiques, diable, mauvaises fées , animaux perfides (loups, boucs), et aussi des hommes et femmes puissants, faisant preuve d'avidité et de cruauté. Mais qu'on ne s'y trompe pas : ils ne sortent pas toujours vainqueurs de leurs rivalités avec le pauvre laboureur (paysan avisé, bien conseillé par sa femme).
Parmi toutes les histoires, mes préférées sont Mousse-Gagnet, le Mauboeuf. J'aime également beaucoup toute la partie qui traite des Fades.

L'ouvrage s'intéresse également aux croyances, superstitions, voire sorcelleries.
La partie consacrée aux patois m'a beaucoup intéressée. Certains textes comportent deux versions (patois/français) des annotations peuvent rendre la lecture plus facile. Un texte patois (assez égrillard) n'a volontairement pas été traduit ! Lire ces patois ne présente pas de grande difficulté pour un Français.

Les références bibliographiques permettent à tous ceux qui s'intéressent au sujet à aller plus loin. Il a été écrit en 1995, et ne mentionne naturellement aucun site ou aucun lien internet sur le sujet.

Au final, un ouvrage intéressant, mais qui semble actuellement un peu daté. Je regrette son ton assez passéiste : les veillées reviennent au gout du jour, le petit Prince a fait l'objet d'une quatrième traduction en patois creusois : un professeur vient de traduire récemment le petit Prince en patois de Noth* - il existait déjà trois versions en différents patois creusois.
Tout doit être fait pour que ce patrimoine culturel soit non seulement conservé, mais transmis... Quel que soit le langage qu'elles empruntent, les légendes creusoises sont loin d'avoir dit leur dernier mot, et les croyances et pratiques anciennes auront toujours leur attrait....

article : *Le Petit Prince cause désormais nothois (la Montagne du 20 août 2021)
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La température de Léonard
Léonard Jabunaud était malade à mourir. Il délirait, transpirait, gigotait, si bien que sa femme Léonarde se décida a quérir le médecin du bourg qui se nommait Sagne-Barbote. Il dit en auscultant Léonard :
- C'est une méchante grippe. Il faut d'abord de la tisane de "japissous" et amener de suite un thermomètre.
- Qu'est-ce donc cela ? Je n'en ai pas à la maison, répondit Léonarde étonnée.
- Et bien allez en prendre un chez moi, ma femme sait où il se trouve !"
Aussitôt Léonarde attela sa bourrique et s'en fut chez le médecin..
" Bonsoir Madame, je voudrais votre baromètre.
- Vous voulez dire un thermomètre
- Mais non, je vous dis, le docteur votre mari m'a bien dit un baromètre".
Le lendemain, le docteur repassa chez Léonard, qui paraissait bien calmé.
"Alors, et cette température ? demanda-t-il à Léonarde ?
- Eh bien, Monsieur le Docteur, hier cela marquait "Tempête", aujourd'hui l'aiguille s'est arrêtée.... il faut croire que mon Léonard s'est bien remis !"
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Croyances et pratiques anciennes (extraits)
Ces croyances s'oblitèrent et ces pratiques vont s'affaiblissant. Les unes et les autres sont les restes des anciennes religions païennes et de la foi naïve du Moyen Age.
......
Décès
Quand le maître d'une maison est décédé, il faut avoir soin de couvrir les ruches, de leur "faire porter deuil", comme ont dit, sans cela les abeilles périraient.
......
Les Rameaux
S'il pleut le jour des Rameaux, il n'y aura que très peu de foin ou, s'il y en a une certaine quantité, il pourrira : le dicton affirme que s'il pleut sur le rameau, il pleut sur l'andin.
.......
La Semaine sainte
On ne fait pas la lessive cette semaine-là. La personne qui enfreindrait cet usage n'irait pas loin. On ne fait pas de pain non plus ; dans la maison, les différentes fournées risqueraient de moisir toute l'année.
En revanche, les travaux exécutés au jardin et dans les champs pendant la Semaine sainte sont aussi avancés que ceux qui ont été faits quinze jours auparavant....
.......
Novembre
Il ne faut pas danser pendant le mois de novembre dit aussi mois mort ou mois des morts. On risquerait de voir le Diable arriver dans la salle de danse sous la forme d'un chien ou d'un danseur dont le feu jaillirait par la bouche. Pour le faire sortir, il faudrait aller chercher un prêtre.
......
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Si j'étais né à la fin du siècle dernier, en notre pays marchois, j'aurais sûrement dans la mémoire le souvenir vivace de ces longues veillées d'hiver où, assis en cercle devant la cheminée dont les flammes dévoraient d'imposants morceaux de chêne, vieux et jeunes se racontaient, qui, sa journée de peine, qui, des histoires imaginaires, pour meubler le lourd silence du soir et faire rêver quelques instants dans une vie qui ne s'y prêtait guère.
J'aurais mêlé mes rires aux leurs, tressé avec eux corbeilles et paniers de coudrier et d'osier, pelé une poignée de châtaignes cuites sous la cendre, regarder les femmes tricoter ou "rapetasser" les vêtements de travail, et les jeunes filles filer au fuseau le chanvre entre leurs doigts trop tôt destinés à l'ouvrage.
Oui, sûrement qu'à la lueur de la "chole", cette petite lampe à huile, j'eus frissonné aux récits de loups-garous, de braconniers, de lavandières de la nuit, de fantômes qui hantaient les bois et chemins, soufflant la lanterne du dernier à rejoindre ses pénates. Mais en revanche, j'eus ri de bon coeur aux aventures de nos bons saints creusois, de Boueïretou le maquignon, ainsi qu'aux quelques grivoiseries de couvent que Rabelais n'eût pas renié.
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Une légère erreur
Le pauvre vieux Léonard était malade depuis plus d'un mois. Le médecin ne savait pas trop comment le guérir car son patient était terriblement têtu et refusait absolument d'absorber toute médication. Sans pour autant cesser de geindre toute la journée. Sa femme, la Léonarde, décida de soigner son mari de force... A condition que cela ne coutât pas trop cher. Le médecin lui conseilla de préparer une tisane avec de la belladone. Ce n'était pas compliqué, il suffisait de verser la valeur d'une pièce de 10 sous dans le bouillon, mais pas plus ! Car c'était dangereux ! D'autant qu'il n'y avait pas de pharmacien dans les environs pour peser la poudre.
Le lendemain, le médecin revint chez Léonard.
"Alors, dit-il, ça l'a calmé ?"
- Oh non! répondit Léonarde en pleurant, il est mort cette nuit. C'est bien du malheur !....
- Bigre ! Auriez-vous dépassé la dose ?
- Je ne crois pas, je n'avais pas de pièce de 10 sous ; alors j'ai pris cinq pièces de 2 sous.
- Eh bien ! ce n'est pas étonnant qu'il y soit resté !....
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Le patois creusois n'eut plus droit de mémoire que dans les têtes chenues et le parler, devenu synonyme de passéisme, fut adopté pour des conversations désuètes, voir surtout des disputes tant il est vrai qu'un naturel refoulé revient au galop au moindre débordement coléreux.
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