Les sains d'esprit

Je ne m'attendais à rien... et ne suis pas déçue.

Enfin motivée par l'abondante publicité autour de ce livre, j'ai sauté le pas, et ce fut une très bonne surprise puisque j'ai dévoré ce roman en deux jours top chrono.

Pour une première tentative, Jules Lacroix s'en tire bien, avec un bon rythme de narration, des personnages vivants, et un style très propre.

Ce livre est l'histoire, donc, d'un jeune étudiant un peu débauché nommé Pierre Revel, assez séduisant pour attraper quelques jeunes filles entre ses griffes de poète incompris dont la compagnie peut se révéler fatale. Poète qui, d'ailleurs, aime à ponctuer son récits de sonnets agréablement lyriques (avec une césure à l'hémistiche parfois fautive... Mais je fais la savante, passons).

L'histoire tourne au vinaigre au fil des pages, parfois comiques, parfois tragiques, toujours jouissives (avouons-le, il est difficile de retenir un sourire à la lecture des lettres reçues par Pierre...). Et quand il s'agit de taper gentiment sur l'aberrante bêtise de l'université ou des mieux ""d'art"" contemporain, l'auteur ne rate jamais sa cible d'un millimètre. Bien joué.

Si je devais nuancer mon propos tout de même, je dirais ceci : la fin était assez prévisible (ce qui n'enlève rien au sublime tragique). L'architecture du roman, dont la narration à la première personne est parfaitement maîtrisée, gagnerait à développer toutes les possibilités du roman épistolaire, et le lecteur en redemande ! (même constat pour les passages journalistiques, qui donnent néanmoins envie d'envoyer, nous aussi, une lettre à Pierre Revel... juste pour s'assurer d'être toujours sains d'esprit...)

Bref, très bon roman, très bonne narration, je m'incline bien bas ! Vivement le prochain ;)

"Votre obligée" (comme dirait l'autre...)