"Il y a des romans dont la modestie touche au sublime" dit un article de Astrid de Larminat dans
Le Figaro (11 septembre 2014). L'histoire touchante de cet ouvrier agricole du Cantal, proposée par
Marie-Hélène Lafon, poursuit une oeuvre qui rappelle la force des "
Vies minuscules" de
Pierre Michon et le monde rural de
Pierre Bergounioux.
Discret, doux et taiseux,
Joseph, né dans les années mille neuf cent cinquante, n'a pas les talents ni les ambitions de son frère Michel et vit un cran plus bas, de ferme en ferme, travailleur isolé. La rencontre avec une inconstante Sylvie le mène à la déception et à l'alcool. Car
Joseph "n'a pas fait maison", n'eut ni ménage heureux ni enfants. Mais on le voit presque comblé lorsqu'il est raconté, cet homme humble, serein et tranquille, entre l'atelier et l'étable, peu enclin à l'alphabet mais prodigieux en dates et calculs.
Marie-Hélène Lafon a la plume saillante pigmentée de patois rural et respire le travail bien fait : "Ma place est à l'établi, où ça fermente, où je fomente", dit-elle d'un livre en chantier. Pour un grand plaisir de lecture.
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