Ombres et lumières
Des sentiments contraires lacèrent mes voiles,
Des lambeaux de jours fanés embaument d'effroi.
Au dieu du ciel tombent et trépassent tes étoiles,
L'aube avare resserre son emprise sur moi
Que n'ai-je ces ficelles pour me retenir
D'explorer mes soupirs, mes désirs les plus fous.
Tendre vers l'éphémère, n'est-ce point mourir
D'un seul trait, d'un coup, détruire, noyer la proue...
Lorsqu'elle gravit son zénith, chaude est la nuit
Et, mon âme se meut en louve, jouant affamée
À l'affût des sols humides, bouches vernies,
Tu cherches l'horizon sous les corps affamés.
Fille de joie est la mort ombragée, voleuse
Couchant, çà et là, ses noirceurs, maux et fragments ;
Qui va là ? Geindre aux pourtours des cimes poreuses
Cracher à la terre sa sécheresse et ses tourments!
Détrompez-vous... Seule la beauté est ma maîtresse !
Feue ou vive, gaie ou vieille, elle est douce.
Corps et âmes lui rendent hommages, prouesses
Fidèles ; sommes-nous les fous de cette farouche ?
L'absolu est l'un et l'autre versant du beau
Dévoilant son image à qui le demande.
Charitable tyran, appose donc ton sceau ;
Je suis tienne, sur mes lèvres reposent tes cendres.