... Et avec votre esprit

J'avais déjà lu « le mangeur d'âmes », que j'avais beaucoup aimé ; donc, quand je suis tombé sur cet opus, je n'ai pas hésité…
* Pas mal de référence au poker, vu que Simon est un ancien joueur, ce qui le sert dans son métier.
* Beaucoup d'humour dans les répliques de Simon, et surtout de Marion : c'est très agréable.
Par contre j'ai moins aimé :
* Des longueurs et des répétitions dans les réflexions des enquêteurs, encore que, dans la réalité, cela se comprend : il y a souvent le besoin de reprendre les données pour comprendre, et faire jaillir la vérité.
* Alexis Laipsker a beaucoup d'imagination, beaucoup trop peut-être ; sur la fin, j'ai été un peu largué..

Cependant l'impression d'ensemble est très positive : j'ai pris beaucoup de plaisir à cette aventure, bien écrite et bien tournée, avec un rythme soutenu, grâce à des chapitres courts.

En refermant ce livre, je me demande comment il a pu arriver dans la sélection des cinq nominés au prix Livraddict 2021 – cette nomination étant la raison pour laquelle je l'ai lu, car je compte bien voter dans cette catégorie, et j'espère trouver le temps de lire les 5 titres ! (même si deux seuls suffisent) -, et ce qui lui a valu autant de critiques dithyrambiques sur les différentes plateformes de lecteurs.
Oh ! ce n'est pas qu'il soit mauvais, je l'ai même lu avec un certain plaisir, mais franchement, ce n'est pas la révélation de l'année, et certains aspects sont même plutôt affligeants.

Pour tout dire, c'est déjà le 4e sélectionné que je lis… or cette sélection toute entière me laisse perplexe. Citons « Alabama 1963 », que j'avais lu bien avant l'annonce des nominés, et qui avait été un énorme coup de coeur… mais que je n'aurais pas mis en avant en tant que Policier, malgré le fait qu'il y a bel et bien une vague enquête policière ; « le silence de la ville blanche », également lu avant l'annonce de la sélection, que j'avais trouvé réellement « prometteur » écrivais-je, mais dont le début laborieux n'avait pas permis une note magnifique ; puis enfin « le bureau du mariage idéal », souvent classé (à tort, à mon sens) parmi les cozy mysteries, le plus intéressant jusque-là. Dès lors, j'attendais beaucoup des deux derniers, dont celui-ci, et voilà…

Parlons de l'intrigue… Elle est prenante, c'est indéniable. En outre, la technique de faire évoluer deux enquêtes en parallèle, qu'on sent proches, qui finiront par se recouper sans toutefois se rencontrer tout à fait, entretient un suspense certain, d'autant plus aigu que chaque chapitre (ou presque) termine en forme de cliffhanger, dont la clé nous est donnée parfois dès le chapitre suivant, mais d'autres fois seulement après un chapitre consacrée à l'autre enquête !
Mais voilà : on va de fausse piste en espoir de résolution, d'avancée possible en cul-de sac, et ainsi de suite pendant plus de 75% du livre, sans qu'aucun indice sur la révélation finale ne soit jamais déposé – ou alors j'ai été particulièrement aveugle. Et paf, d'un seul coup, dans le dernier quart du livre donc, tout nous est révélé, encore à petites doses certes, comme si l'auteur avait eu un dernier sursaut de souci à ménager le lecteur. Mais en tout cas, c'est la façon d'écrire un polar qui m'horripile particulièrement, et depuis toujours : le lecteur est mené par le bout du nez dans un noir total, et puis tout est dévoilé en fin de livre façon grand coup de théâtre ! Ici, en plus, sans vouloir divulgâcher, le coup de théâtre est certes plausible (mais quand même très « gros »), mais prend tout à coup une tournure politique un peu tirée par les cheveux, qui a achevé de ne pas me convaincre.
Et pour combler le tout, la chute d'une de ces deux enquêtes parallèles m'a semblé bien bâclée, comme si l'auteur en avait tout à coup assez de ce personnage principal là, et clôture donc les choses vite fait, sans finesse, un peu en eau de boudin : dommage.

Toutefois, j'aurais peut-être pu mieux accrocher… s'il n'y avait pas eu les personnages ! Ceux-ci sont incroyablement clichés, sans apporter rien de nouveau au genre Policier. Commençons par la première à apparaître : Cannelle Pourson, la commissaire provinciale (mais d'une ville importante, elle est à Strasbourg quand même), carriériste au point d'avoir sacrifié son mariage (et bien un peu ses enfants), oscillant sans cesse entre un certain autoritarisme et un vague souci de bienveillance et de vrai leadership envers ses hommes, ok on a compris la musique… On passe alors à Simon Vairne, membre de la DGSI à Paris, bon flic à la limite du brillant même, mais caractérisé par son indiscipline récurrente, irrévérencieux face à sa hiérarchie, dont il parle d'une façon qui n'est pas sans rappeler les blagues potaches d'étudiants en train de faire la fête, mouais… Il a certes la particularité d'être un ancien joueur de poker professionnel, et de voir le monde à travers une certaine déformation des sens et des perceptions qu'il avait développée dans cette ancienne occupation, mais ça ne suffit pas à le rendre réellement attachant. Enfin, on reprend sur la sérénade de la provincialité, et là on arrive à Aix, le bout du monde pour Paris donc, et on tombe sur la pugnace Marion Mastereaux, représentée comme l'archétype de la féminité, trop belle pour être flic, et qui a tellement dû se montrer ferme et fermée dans le monde très machiste de sa profession, qu'elle en est devenue détestée par tous ses coéquipiers, malgré le fait qu'elle aussi est –évidemment !- présentée comme un bon flic…

Bref, l'image de la femme flic qui doit s'imposer en sacrifiant sa famille et/ou sa féminité, tombant dans les travers masculinistes les plus obtus, ou le bon flic mais rebelle ayant encore un pied dans l'adulescence, c'est du vu et revu, c'est un cliché éculé sans saveur. Mais le pire, c'est qu'aucun d'eux n'a de réelle profondeur : on reste en permanence dans le superficiel, sans creuser un seul instant. Il y a bien quelques tentatives quand on évoque ici ou là les enfants de Cannelle, à qui elle tient malgré le fait qu'elle les a plus ou moins abandonnés à son ex-mari ; et on entend que Simon et Marion se font des confidences, évoquant (mais tellement brièvement, et sans aucun développement) l'enfance difficile de Simon par exemple, mais ça en reste là… Oh ! je ne dis pas que je voulais une analyse psychanalytique et l'histoire personnelle de chaque personnage avant de démarrer, mais de là à n'avoir que quelques vagues évocations, c'est frustrant. de plus, il n'y a aucune finesse psychologique dans l'analyse de leur évolution, qu'elle soit professionnelle ou personnelle, ou dans les relations des uns avec les autres, si ce n'est tout au plus un vague et très prévisible « ennemies to lovers ».

Enfin, l'écriture est sans doute l'aspect le plus convaincant. Elle est rythmée, c'est indéniable, et comme je disais plus haut : le jeu des fins de chapitre en forme de cliffhanger donne envie de poursuivre … en espérant toujours une révélation, un vrai indice qui ferait avancer les choses. Or, même si cela n'arrive presque jamais, ou alors de façon qui permet tellement peu d'avancer que ça ne sert à rien, on n'a pas le temps d'être déçu car ça s'emballe malgré tout, et on suit.
C'est aussi une écriture très visuelle, qui pêche parfois par des excès… comme si l'auteur avait voulu montrer à tout prix « qu'il sait », ou comme s'il s'adressait à des néophytes en matière de polar. Certains passages, marqués par exemple par une surabondance de détails dans la description d'une scène de crime, m'ont fait lever les yeux au ciel – je ne vais pas les énumérer ici, ça rendrait mon commentaire inutilement long, mais j'en ai surligné au moins l'un ou l'autre dans mon « bloc-notes »…
Mais donc oui : c'est une écriture visuelle, façon grand spectacle même parfois, et je conçois que ça puisse plaire – même si, dans mon cas, ça a été plutôt l'inverse, car ça semble au détriment d'une analyse plus fine des personnages, ou d'une enquête moins tarabiscotée à laquelle le lecteur aurait eu l'impression de pouvoir prendre part, ce qui n'est donc pas le cas ici, et ça m'a manqué !

Un excellent premier roman, un polar qui frise la Science-fiction et le roman d'espionnage. L'intrigue est incroyable d'originalité, on se demande si la solution ne relève pas de la Science-fiction, mais cette voie n'est qu'à peine effleurée, de même que celle du roman d'espionnage. Les personnages sont bien campés, crédibles, les enquêteurs Simon et Marion sont sympathiques, Camille, la troisième enquêtrice aussi. Chacun amène sa pierre à l'enquête pour la faire progresser, les indices s'accumulent mais ne semblent mener à rien, les hypothèses se révèlent une à une improbables. Et pourtant, Simon, ancien joueur de poker, est un as des probabilités ! Ensemble, en mettant en commun leurs idées, ils vont y arriver. le style est fluide, la construction de l'intrigue est remarquable avec un rebondissement alors que l'on croit que tout est déjà plié, et en prime on a des pointes d'humour qui allègent l'atmosphère de l'enquête. Un polar très original reposant sur une excellente idée.

Coup de coeur! J'ai tout adoré dans ce polar!
Pour commencer, l'écriture est vraiment très agréable et très fluide. Les chapitres sont courts et rythment le récit. A chaque fin de chapitre, le suspense est présent ce qui ne donne qu'une envie: tourner la page! L'humour est aussi bien présent et lors de beaucoup de passages, j'ai bien rigolé!
Les personnages sont vraiment très travaillés: ils ont chacun un caractère bien affirmé et dès leur toute première apparition dans le livre, je m'y suis attaché. J'avais l'impression de les connaître et au fil des pages je me suis prise au jeu d'essayer de prévoir leurs réactions!
L'intrigue est quant à elle brillante! L'auteur en déroule le fil de chapitre en chapitre jusqu'à la grande révélation! Les indices sont distillés tout au long du livre, on se met à enquêter, à se poser des questions comme si on était un personnage du livre. On participe réellement à l'enquête, un pur bonheur!
Une très belle découverte que ce livre et cet auteur que je vais suivre de très près! J'espère qu'un nouveau livre avec ces enquêteurs verra le jour!

Pour son premier roman Alexis Laipsker donne le ton. C'est très facile à lire, les chapitres son courts et l'intrigue est palpitante. Mais voilà... sans vouloir en dire plus, le début commence très bien, ça va à cent à l'heure par la suite, mais malheureusement on sent venir la fin du roman bien avant la fin de celui-ci.
Alors ce n'est réellement pas mauvais du tout pour un premier Polar, c'est même très acceptable mais il y a quand même un suspens dont on reste sur sa faim en refermant le bouquin.
Je mets quatre étoiles pour l'ensemble de l'ouvrage tout de même et pour un premier Polar.

Le 1° roman de cet auteur et le second de lui que je lis. Je n'avais pas été très emballée par le mangeur d'âmes alors que ce thriller m'a vraiment embarquée !
Une enquête dans plusieurs villes de France qui impose donc à des équipes différentes de travailler ensemble pour confronter leurs avancées sur un assassinat sordide et des disparitions.
Plusieurs scientifiques français de très haut niveau, des pointures chacun dans leur domaine de compétence, qui évoluent dans des univers aussi variés que les mathématiques, la chimie ou l'astronomie, qui sont basés dans des villes différentes, disparaissent sans laisser de trace.
Fuite, enlèvement, meurtre, toutes les pistes sont envisagées par les enquêteurs… jusqu'au moment où ces personnalités du monde des sciences sont retrouvées quelques jours plus tard, incapables du moindre souvenir de leur mésaventure ni de leur enlèvement !
La commissaire Cannelle Pourson est bien décidée à faire la lumière sur le meurtre doublé d'une mutilation perpétré dans sa ville de Strasbourg et redoute d'être dessaisie de l'affaire lorsqu'elle découvre que la DGSI enquête sur les enlèvements de savants… convaincue que les affaires sont liées, elle va mettre les bouchées doubles et s'approcher tout près de la vérité…
Des flics complexes et attachants… un peu bougons parfois mais déterminés toujours !
Des dialogues teintés d'humour et des ramifications inattendues !
Un parti pris amusant et intéressant que la propension de Simon Vairne de TOUT analyser sous forme de probabilités que ce soit dans sa vie personnelle, dans son enquête ou sur une scène de crime… il faut dire que Simon est un ancien joueur professionnel de poker, comme l'auteur 😉
Au final, « Et avec votre esprit », 1° roman d'Alexis Laipsker est une belle surprise pour moi… et m'incite à poursuivre la découverte de cet auteur 😊

[Chronique littéraire] "Et avec votre esprit" d'Alexis Laipsker aux éditions Pocket :

J'ai beaucoup aimé ce premier roman d'Alexis Laipsker qui nous propose une thématique assez novatrice : une enquête sur la disparition enigmatique de plusieurs grands savants français, revenus amnésique après une semaine.

J'ai beaucoup aimé l'enquête qui avait un bon rythme et nous menait sur diverses pistes, l'action était omni-présente et les chapitres se sont enchaînés avec fluidité.

Côté personnages, nous suivons trois enquêteurs : Simon, ancien joueur de poker et actuellement lieutenant à la DGSI, analysant tout en statistique, Marion, lieutenant venue lui prêter main forte et souhaitant être connue pour son travail, ainsi que Cannelle, commissaire à Strasbourg. Certains personnages avaient l'air très à l'aise, frisant même parfois l'irrévérence avec leur patron, d'autres ont un côté un peu plus strict et pince sans rire, mais le tout donnait un ensemble intéressant.

J'ai trouvé l'enquête bien ficelée et habilement menée, l'intrigue a été finement pensée et nous emporte hors des sentiers battus.

et bien que dire ? pour un premier roman,c'est un coup de maître !
On peut dire que l'auteur avait des atouts non négligeables ... ah mince c'est un ancien joueur de poker pas de tarot... au temps pour moi.

Bon, je l'avoue je suis faible : si on mêle science, religion et enquête policière... je succombe.
Sans doute la faute d'un autre auteur, Monsieur Jean-Christophe Grangé et ses quelques pépites du genre.

Mais revenons à Alexis Laipsker et ce premier roman. Je valide 99,8% de l'ensemble (Monsieur aime les probabilités autant donner des chiffres).

1 - 2 enquêtes parallèles qui cherchent à se recouper mais qui peinent et pourtant : d'un côté le meutre d'un prix Nobel de façon barbare et de l'autre une série d'enlèvements des plus éminents scientifiques français
2 - des flics aux personnalités bien affirmées et qui ne laissent pas indifférents.
3 - une intrigue fort bien exploitée : la science, la religion, l'espionnage etc... (on ne va pas tout dire quand même, on veut vous donner envie de le lire ce livre)
4- les rouages de la politique
5 - les valeurs ... (elles sont chatouillées ici très fortement)
6 - (pour ceux qui aiment, moi c'est l'inverse et ça représente à peine 0.2%) un peu de sentiment ... ça reste justement dosé et donc absolument pas dérangeant si ce n'est pas ce qu'on recherche.

Mais alors ? Simon Vairne est inspecteur à la DGSI et bien que talentueux, son tempérament ne lui vaut pas d'être en odeur de sainteté.
Mais quand un savant surveillé par la DGSI disparaît, Simon est chargé de vérifier que rien ne cloche, de le retrouver et de s'assurer que les travaux effectués pour le compte de la Défense Nationale ne sont pas compromis.

Alors qu'il se déplace à Lyon, le professeur ressurgit au bout de 6 jours sans un souvenir de cet espace temps. Simon va donc devoir plancher sur une énigme et il va alors faire le lien avec les enlèvements avec restitutions de 3 autres savants, et le meurtre d'un prix Nobel.

Alors que rien ne semble les relier (lieux, domaines d'expertise, connaissances) Simon va faire équipe avec le lieutant Marion Mastereaux qui a enquêté sur le 1er enlèvement et échanger avec la commissaire Canelle Pourson de Strasbourg chargée du meurtre du Nobel.

Alors que les enquêtes se recoupent enfin vers la banlieue parisienne, on va se concentrer sur le duo choc Marion/ Simon dans leur enquête pour comprendre les impacts d'enlèvements d'éminents scientifiques sans revendication ni effet de bord.

sans conséquence ? Pas tout à fait et là entre en scène la sphère politique...

Vous l'avez compris, j'ai adoré cette lecture et vais donc poursuivre la découverte de cet auteur.

A tous une bonne lecture

Esprit es-tu là ? Peut-être...ou peut-être pas.
Pour une fois un thriller ne nous plonge ni dans les arcanes du pouvoir, ni dans l'esprit embrigadé d'un terroriste ni dans celui dérangé d'un tueur en série. Alexis Laipsker vous offre sur un plateau les esprits scientifiques les plus brillants de l'époque, et quelques disparitions mystérieuses...
Comme de coutume, je ne vais rien dévoiler de l'histoire, car ce n'est ni le lieu ni le moment. Mais vous allez suivre une enquête dont je salue l'originalité, menée par un duo fort sympathique.
Et comme cela m'arrive parfois à la lecture de thrillers, j'ai eu un peu de mal à me sentir concernée par l'intrigue. Je sais, parfois ma capacité d'empathie reste en berne, et je vois les drames et cadavres défiler au fur et à mesure de la lecture, sans en éprouver le moindre intérêt. Ça m'agace d'ailleurs, de ne pas être plus passionnée. Ça m'inquiète aussi d'ailleurs de ne pas me sentir plus révoltée…
Voilà. Ce n'était pas le thriller de ma vie, mais j'ai passé un bon moment divertissant.
J'ai bien aimé la plume de l'auteur, alors j'en tenterai un autre.

Alors faut-il le lire ? Si vous voulez. Aucune contre-indication de ma part.

De naïveté et d'invraisemblances, à tous les égards, confondantes et déconcertantes....!

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