Il s'en voulut. Son erreur était grossière. Il avait négligé l'angle mort de l'escalier.
Lentement, De Rolan se tourna. Échec et mat.
Les quelques fractions de seconde qui suivirent furent suffisantes pour qu'il comprenne qu'il allait mourir.
Il ne vit pas sa vie défiler.
Il ne vit pas le visage rassurant de ses proches. Il ne vit qu'un canon noir pointé sur sa tempe.
Il ferma les yeux, résigné. Il avait presque envie d'en rire.
- L’image des sorciers et sorcières va ainsi se créer en mélangeant un résidu d’anti-judaïsme et de menace conspirationniste.
- À croire qu'on n'a rien appris depuis.
-Oui, ce sont toujours les mêmes démons qui ressurgissent.
- Parlez moi de cette sorcière.
- Oh, vous savez, à l'époque, on avait tôt fait de condamner les gens. Il suffisait de bien peu.
Il se tourna vers elle et et plongea ses yeux dans les siens. On y lisait un mélange de gratitude et de fébrilité. La statue avait vacillé, révélant enfin sa vulnérabilité. Il avait frôlé la mort et lui devait la vie. A une femme. Cela faisait beaucoup à avaler en peu de temps.
Quelques instants plus tôt, Leandro sortait de l’école, insouciant. Son sac à dos trop lourd cognant ses lombaires à chaque pas, il avait l’esprit plongé dans la partie de jeu vidéo qu’il allait lancer sitôt rentré chez lui. Il avait pourtant passé un contrat avec ses parents : d’abord les devoirs, ensuite les loisirs. La règle était claire, mais la tentation si forte.