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En 1960, Lhamo et Tenkyi sont encore des enfants.

En 1960, l'armée chinoise va briser leur vie en chassant Lhamo, Tenkyi, le peuple tibétain de leurs terres les forçant à s'exiler au Népal.

Quand notre terre touchait le ciel raconte l'exil et le sacrifice de ces tibétains. A travers la voix de Lhamo, de Tenkyi puis de Samphel nous suivons sur une cinquantaine d'années la solitude, l'isolement, les difficultés liées au fait de vivre dans un camp. Loin de chez soi, loin de ses racines.

Cette fresque historique nous est contée avec beaucoup de délicatesse, beaucoup de poésie atténuant la dureté de l'Histoire.
Le récit est ponctué de détails enrichissants sur les coutumes tibétaines. Tant culinaires que culturelles, que religieuses.
Le chamanisme y est très présent et je ne saurais pas vraiment expliquer pourquoi, il m'a apaisée dans cette lecture.
Il nous offre une perception tellement différente de la vie, de la mort, du corps et de l'esprit.

J'ai refermé ce roman avec beaucoup d'émotion. Entre rêves et désillusions, il nous montre la résilience d'un peuple bafoué.

"Je partage mes sources ici à l'intention de Tibétains qui, comme moi, cherchent à apprendre ce que l'histoire tait et efface. Nos histoires sont notre survie."
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Quand notre terre touchait le ciel de Tsering Yangzom Lama retrace le parcours de deux soeurs : Lhamo et Tenkyi, ainsi que leur famille sur plus de 60 ans, depuis l'invasion chinoise à 2012.

La mère des deux fillettes est oracle. Elle guide leur communauté sur les chemins de l'exil afin d'échapper à l'invasion chinoise. Lors de ce terrible périple dans les montagnes himalayennes, elle succombera tout comme son époux. Les deux fillettes suivent alors leur oncle au Népal. Après des mois de marches et de haltes dans des camps de fortune, ils s'installent enfin au camp de Tsemo Seymakar à Pokhara.

Tenkyi, jugée plus vive est scolarisée puis a la chance de faire des études, tout comme sa future nièce Dolma. Lhamo, soeur aînée reste à la maison et travaille. Séparées l'une de l'autre, elles vivent l'exil de façon bien différente. Pour Lhamo, la rigueur d'une vie de travailleuse dans un camp où se succèdent les aides humanitaires, pour Tenkyi : l'apprentissage des langues, du savoir et l'insouciance. Honorée de pouvoir étudier, elle finira par vivre ce privilège comme un fardeau... L'une comme l'autre, acceptent leur sort sans se plaindre en voulant honorer ainsi la mémoire de leurs parents.

Tout au long de leur existence, un personnage fait d'argile les suit : le Saint sans nom, le Ku. Celui-ci disparaît du camp et ressurgit contre toute attente au Canada lors d'une soirée chez des collectionneurs d'art que côtoie Dolma la fille de Lhamo, durant ses années universitaires. Celle-ci se révolte alors contre le trafic d'antiquités, visant à piller progressivement les richesses des peuples exilés, des cultures lointaines. Samphel, un homme que Lhamo a aimé profondément pourrait-il être impliqué dans ce trafic ? Cette statuette trsè importante dans la vie de leur famille, contient à elle-seule l'histoire de ce peuple exilé, ballotté. Elle est emblématique de la destinée des apatrides...

Déstabilisée au début par le récit “éclaté”, non linéaire ; j'ai peu à peu accepté de lâcher prise, de me laisser emporter par ce récit de l'exil.
L'intention de l'auteure était de faire ressentir aux lecteurs le déracinement, la désorientation des Tibétains et c'est très réussi. de plus, ce roman dépeint de manière très juste les us et coutumes des Tibétains, tout en nous faisant découvrir l'histoire de ce pays et de son peuple opprimé.

Une magnifique lecture qui fait écho à l'histoire familiale de Tsering Yangzom Lama, auteure de cette saga familiale au parfum de conte initiatique.
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Si on aime le Tibet, enfin, le Tibet fantasmé par nous autres occidentaux éventuellement de passage ou assidus lecteurs des voyageurs magnifiques Néel, Fleming, Maillart, Schwarzenbach, Huc, Bacot,Thubron...
On changera d'optique et d'angles de vues
C'est de l'intérieur que nous est narré l'exil des tibétains après 59, c'est de l'intérieur que la survivance des pratiques et mystiques parfois réfrénées quand elles veulent s'imposer nous sont montrées
Superbe livre d'exil et de reconnexion avec les racines, triste récit d'êtres brisés
Un peu longuet quand même
Ku !
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Sans doute l'un de mes plus gros coup de coeur, on s'attache fortement aux personnages et on plonge directement dans l'histoire grâce à la plume délicate de l'autrice. On voyage au travers le Tibet (et pas que mais je ne vous spoil pas ahah), mais aussi dans le temps. Nous en apprenons pas mal de chose sur la culture tibétaine, ainsi que ce qu'il a pu se produire dans ce pays, nous apprenons également certains mot (pareil pas de spoil). Mais nous découvrons surtout la force d'un peuple et des femmes. de ces courageuses, combattantes et inspirantes personnes. Nous découvrons également une jolie histoire d'amour, celle qui réunis les coeurs, mais aussi celle qui font tomber les larmes. Ce livre est vraiment un voyage hors du temps, des coutumes, de nos traditions, j'aimerais en parlais encore et encore (j'ai eu de la chance d'avoir pu échanger dessus grâce au bookclub).
Je ne peux vous en dire plus car cela vous gâcheras sans doute le plaisir de le lire, mais si vous pouvez le lire, faites le !
🌿
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Un très beau roman poignant qui réussit à faire ressortir une sensation de force, de résilience, sans jamais tomber dans le pathétique malgré les épreuves et la dureté du quotidien. Nous suivons plusieurs personnages, des exilés tibétains après l'invasion chinoise, des exilés qui ne se sentent chez eux nulle part, parqués dans des camps au Népal ou en Inde.

Difficile d'en parler sans spoiler, mais j'ai vraiment adoré découvrir la culture tibétaine, leur spiritualité, tout en étant profondément touchée par le destin de tout un peuple qui n'a rien demandé à personne et qui se retrouve forcé à l'exil, dans la misère. Les personnages font preuve de beaucoup de courage pour essayer de s'en sortir et de donner une chance à ceux qui le peuvent, c'est une quête presque initiatique sur les origines et la manière de vivre sa culture quand on n'a plus sa terre, qu'on se sent abandonné de ses dieux, que les Occidentaux nous regardent avec condescendance et pitié.

Un voyage touchant que je recommande vivement afin de se plonger dans un pan de l'Histoire méconnu et découvrir une culture qu'on connait très peu également.
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Au moment de l'annexion du Tibet par l'armée chinoise en 1959, les habitants sont obligés de partir et laisser leur culture. Après une longue traversée vers le Népal puis vers l'Inde pour certains, les tibétains se trouvent démunis, déracinés et perdus dans des pays étrangers. On suit ces familles et leurs destinées bien souvent ruinées par des années d'errance dans des camps de fortune et dans lesquelles plusieurs générations de femmes et d'hommes arrachés à leurs terre vont avoir une vie fracassée. Un roman sous forme de témoignage sur l'exode forcé des tibétains bien souvent oublié par le monde extérieur. Lecture indispensable pour les personnes s'intéressant à cette tragédie qu'à connu pu connaître le peuple tibétain toujours en exil depuis plus de 60 ans aujourd'hui
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C'est avec douceur et poésie que Tsering Yangzom Lama nous retrace une saga familiale au féminin. Nous voyagerons entre Tibet , Népal , Inde et même Canada. Parfois dans des lieux confortables, parfois inquiétants, mystiques mais toujours accompagnés. Car de ce texte semble se dégager une sorte d'aura de sérénité : il n'y est pas toujours question de jours heureux et d'événements joyeux mais le lecteur semble couvé du regard, en sécurité.
Si quelques passages sont un peu longs , je ne regrette pas le voyage.
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Tsering Yangzom Lama est tibéto-canadienne. Il est née en 1984 et signe avec "Quand notre terre touchait le ciel" un premier roman polyphonique. Elle raconte sur trois générations, les bouleversements survenus lors de l'invasion du Tibet par la Chine en 1959 et les conséquences sur la population tibétaine dont une partie s'exila. le roman est découpé en quatre parties. La mère, Ama est un oracle. Les superstitions et la religion bouddhique sont pointées du doigt par les chinois comme une entrave à la modernisation du peuple tibétain et un asservissement. Dans le roman, l'Armée populaire de libération était le peuple gyami, des basses terres de l'Est. Lhamo prend la tête des villageois qui fuient par l'Himalaya en direction du Népal. Son époux meurt de froid dans les montagnes. Lhamo et ses deux filles atteignent le Népal au printemps 1961. Avant d'entrer dans ce nouveau pays, elle abandonne son rôle d'oracle et dorénavant refuse aux esprits de communiquer à travers elle. Dans le camp de réfugiés tibétains, elle devient tresseuse de cordes. Pourtant, les rêves prophétiques subsistent lui montrant le destins de ses proches et surtout de ses deux filles. La cadette, Tenkyi, ira jusqu'au Canada où elle accueillera ensuite sa nièce, étudiante. Lhamo, la fille aînée, elle restera au camp de réfugiés. Lhamo garde de son pays d'origine, les récits, les impressions. Elle est la mémoire. Tandis que Tenkyi est tourné vers le monde. Lhamo conserve la vision du passé alors que sa jeune soeur est tourné vers l'avenir. Il s'agit de deux destins tourmentés. L'exil n'a pas eu le même impact pour les deux soeurs même si le lecteur se rend compte que les dégâts sur leur existence est dramatique. La survie a été la plus forte. Dolma, la troisième génération vit dans le monde tout en conservant ses racines tibétaines. Même si elle ne connaît pas son pays, elle respire le Tibet, elle vit le Tibet.
Tout au long du roman, le Saint Sans Nom accompagne les deux soeurs. Il s'agit d'une statuette qui protège et soigne. Elle a des pouvoirs. Mais un jour, elle est vendue et se retrouve chez un collectionneur au Canada. Dolma la vole pour qu'elle retourne dans son foyer originel. Et Dolma accompagné de son père, se rendra dans son pays, le Tibet pour disperser les cendres de sa mère.
C'est un très beau roman. Il est question de l'exil, de la transmission, de la continuation de la vie sous une autre forme. Il est émouvant. Les personnages sont magnifiques.
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Le récit de l'exil d'une famille tibétaine sur plus de cinquante ans

Lhamo et Tenkyi sont deux petites filles quand l'armée chinoise les chasse, elles et leur peuple de leurs terres tibétaines. Ce roman retrace leurs vies, du camp de réfugiés, à Toronto pour mener une nouvelle vie pleine de promesses.

J'ai eu beaucoup de difficultés à aller jusqu'au bout de ce roman. Chaque chapitre me demandait un effort et ce n'était donc pas très agréable. Je n'ai pas accroché avec les personnages, qui même après presque 600 pages, me paraissent encore trop distants, trop lointains. La dimension très spirituelle, toutes les évocations religieuses m'ont souvent perdue. le manque de connaissances et de références pour visualiser les lieux ont également été un obstacle à ma lecture

J'ai refusé d'abandonner cette lecture éprouvante pour deux raisons. La première, c'est que c'est absolument formidable qu'un tel roman existe. Je ne savais rien du sort réservé aux tibétains, j'ai beaucoup appris et je peux vous dire que c'est terrible. Tout mon respect pour ce peuple volé, bafoué qui continue de se battre pacifiquement pour un jour retrouver leur pays. Si la forme du récit n'a pas su me saisir, le fond m'a beaucoup touchée.

La deuxième raison qui m'a poussée à continuer, c'est la belle expérience vécue avec le book club. Tous les jours, dans le groupe de discussion, je voyais des messages parlant du livre, des émotions ressenties par les autres lectrices et lecteurs. Toute seule, je ne sais pas si j'aurais poursuivi.

J'ai, malgré mes difficultés, la sensation d'avoir lu un grand roman et en cela, je ne regrette pas de m'être accrochée.
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1 h 30, c'est l'heure à laquelle je me suis couchée il y a une semaine, complètement bouleversée à l'issue de ma lecture. Pourtant, les débuts n'ont pas été faciles…

À sa sortie, ce livre m'a attiré d'entrée de jeu grâce à sa couverture. Rien qu'en la regardant, mon esprit était ailleurs. Puis, à la lecture de son résumé, j'étais davantage dubitative. Cela ne correspondait pas forcément à mes habitudes en tant que lectrice. Ce qu'il y a de simple avec les habitudes, c'est qu'elles peuvent facilement être changées. Alors, quand l'occasion de découvrir ce roman grâce au Bookclub Kube m'a été donnée, je n'ai pas hésité un instant avant de me lancer dans cette aventure. Et quelle aventure ! Je suis sortie de ma zone de confort avec ce livre et j'ai adoré cela.

" Quand notre terre touchait le ciel ", un titre qui n'a jamais aussi bien résonné à mes oreilles. Ce récit, c'est l'histoire avec un grand H D une région asiatique méconnue, le Tibet, à travers le regard des membres d'une même famille. On évoque ici l'exil, les coutumes locales, la perte, les liens familiaux, la politique, la religion, les relations amicales et amoureuses. Tant de sujets qui n'ont eu de cesse de me fasciner au fil des pages. C'est une des rares fois où j'ai eu envie de faire davantage de recherches à l'issue de ma lecture.

La force de ce livre réside également dans la plume de l'auteure : son style, sa douceur, sa poésie, la véracité de ses propos. L'alternance de points de vue, le changement d'époque, de pays, apportent une réelle fluidité au récit et une variation de rythme. J'ai aimé me replonger soir après soir dans cet univers. Je retiendrai de ce livre la beauté des paysages, le combat d'un peuple et la puissance émotionnelle de cette famille. L'amour d'un père, la destinée d'une mère, la résilience d'une soeur, l'avenir d'une fille. C'est tout cela que vous retrouverez dans le premier roman de l'auteure. Une vraie réussite.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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