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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sans réfléchir, quels sont vos trois rêves? C'est une question à laquelle devra répondre le héro du roman prenant de Jake Lamar, "Viper's dream". Il nous entraîne dans les années glorieuses d'une communauté noire de Harlem au début des années 30. le héro, Clyde a quitté l'Alabama pour New York convaincu de devenir un grand trompettiste de jazz. On lui fait vite oublier son rêve d'artiste pour les fumées de la marijuana, la "viper"… qui lui ouvre d'autres horizons et une autre renommée. Où il y a des artistes noirs de jazz il y a de l'argent, des femmes et des consommateurs de viper. Clyde devient un caïd craint et respecté, un personnage. Jusqu'au jour où arrive la poudre blanche qui tue.
Ce roman est un vrai dépaysement, pour les amoureux de jazz qui seront comblés en découvrant le nom de ceux qui ont marqué l'histoire de la musique. Et une surprise surtout, de découvrir un autre visage de Harlem et de la condition noire du début de vingtième siècle.
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C'est un bon polar, un peu noir, très rapide (un peu trop même : on passe d'une audition ratée à un recrutement comme dealer presque dans la même phrase).
L'environnement est intéressant, on navigue dans le Harlem du jazz.
Un conseil : lire le roman en écoutant la playlist de fin de livre.
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Au-delà des vengeances et de la montée en puissance d'un homme du Sud, musicien raté, ce roman noir est aussi une fresque du Harlem du siècle dernier, le quartier et la musique qu'il a vue naître évoluant au fil des pages, en toile de fond des meurtres mis en scène. Jake Lamar est ainsi parvenu à atteindre le juste équilibre entre trajectoire individuelle et destinée collective, (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/06/09/vipers-dream-jake-lamar/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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... de la fin des années 30's à l'orée des 60's: l'ambitieuse, irrésistible et fulgurante ascension au sein de la pègre newyorkaise d'un jeune afro-américain, 20 ans d'un règne sans partage, son déclin, sa chute ... le tout sur fond de lynchage, de jazz, de dope et de règlements de comptes sanglants, violents et cruels.

… du cinéma hollywoodien en somme : gangsters et petites pépées, gros calibres en pogne, couteaux à crans d'arrêt ; flics véreux, corruption à tous les étages, luttes de pouvoir …

1936. Clyde Morton, un jeune et naïf « péquenot » d'Alabama, qui à peine arrivé à Harlem, trompette sous le bras, auditionne pour un club de jazz. Il ne montre aucun talent, ses rêves de gloire musicale s'effondrent. Son destin sera autre. La pègre le phagocyte, le voilà tour à tour addict à la marie-jeanne, dealer généreusement rétribué, grossiste ambitieux, chef influent, riche, craint et respecté.

Son surnom, ‘'The Viper'', du sifflement que ses joints de Marijuana suçotés produisent en bout de lèvres. Un être implacable et inflexible, tout entier tourné vers l'argent et le pouvoir. Sa seule once d'humanité : il ne vend que de l'herbe copine, pas de l'héroïne tueuse, fait exécuter ceux de ses dealers qui en proposent en cachette.

A la périphérie de ses activités lucratives, une femme fatale, Yolanda DeVray, la pulpeuse créole, chanteuse de jazz, la femme de sa vie, celle par qui viendront les mensonges, les emmerdes et la violence.

1961. En fil rouge de flashbacks incessants, la baronne Nika Pannonica de Koenigswater. Ce fut (elle a réellement existé) une héritière Rothschild, une figure authentique du mécénat privé en faveur des jazzmen US. Dans le roman elle accueille un soir chez elle* un Clyde Morton inquiet, semble t'il aux abois. Traqué pour meurtre, il a trois heures pour se rendre, mais la baronne l'ignore. Etonnamment serein et fataliste, il accepte le jeu anodin, proposé par la baronne, des trois souhaits à se faire exaucer. Peu à peu révélés, ils rythmeront symboliquement les moments-clef du drame.

… La suite appartient au récit. Une vie, en flashbacks successifs, s'y déroule alors sous nos yeux, entre regrets, remords, amertume et nostalgie.

En toile de fond : un quartier newyorkais, celui d'Harlem la Noire. Un ghetto dans l'entre-soi racial. le blanc s'y encanaillant la nuit est accepté tant que son argent coule. Beautés noires aguichantes. Hommes portant beau, costards grand luxe, cheveux lissés et fines moustaches. Prophètes de l'apocalypse en coin de rues. Immeubles de brique rouge, escaliers extérieurs comme autant d'exosquelettes mobiles. Nuit et jour, bruits de rue, coups de klaxon, foule grouillante et bourdonnante. Eclats de jazz, de voix, de cris et de rires. Un brassage continuel de destins croisés. Richesse et misère côte à côte. Des lieux mythiques, des salles de jazz connues du monde entier, des clubs célèbres, des rues et des avenues entrecroisées … Jake Lamart, l'auteur, dresse d'Harlem une carte postale coup de coeur, colorée, bruissant de vie, nostalgique d'une époque révolue.

Le jazz est partout, de page en page, en background sonore omniprésent **. C'est la grande force du roman. Lamart rend un vibrant hommage à ses génies (Davis, Ellington, Gillespie, Armstrong, Coltrane … etc), à ses anonymes perdus dans les shoots d'héroïne, à ses temples ancrés désormais dans la postérité. Entrent en scène, sous le feu des sunlights, le swing puis le be-bop, les bigbands et les formations restreintes, les icones du scat, les crooners, les instrumentistes virtuoses, tout un monde de fééries sonores.

« Viper's Dream » c'est aussi le Harlem de la Marie-Jeanne qui inspire les jazzmen ; celui de l'héroïne qui les tue. Une époque charnière entre drogues douces et dures. Un avant, un après. Un pas de plus vers l'enfer des junkies.

Le roman revisite le thème maffieux du bad boy au grand coeur, celui que le lecteur adore détester ou déteste aimer entre empathie irraisonnée et rejet féroce et haineux. du tueur cruel et implacable à l'amoureux fleur bleue, transi et naïf, le héros de papier cousine avec son clone cinématographique. Déjà vu et déjà lu interfèrent, brouillent la perception du roman, en efface la singularité. Il y a mieux ailleurs ; mais le plaisir est toujours là, celui de replonger dans les archétypes d'un genre porteur et prolifique. « Viper's dream », n'est t'il pas, après tout, qu'un roman de plus sur le thème ?

Au-delà des personnages archétypaux, des scènes-type, des clichés réitérés d'un genre qui fit recette, « Viper's dream », en reprenant des ingrédients précédemment aux menus d'oeuvres romanesques et cinématographiques cultes, n'innove finalement que peu.

Je m'en fous, j'ai aimé. Encore et toujours …

« Viper's Dream » fut, de première intention, un feuilleton radiophonique quotidien. Diffusé sur France Culture en mars 2019, il comporte 10 épisodes d'une vingtaine de minutes**. le roman (2021) en est la novellisation, ce qui explique sa rapidité de lecture via la large place accordée aux dialogues. Peu de différences d'un média à l'autre : l'audio est en « je narratif », le roman ne l'est pas, les scènes ne sont pas chronologiquement agencées de la même manière. L'écoute vaut le détour mais spolie totalement l'intrigue.

* Elle habite « Cathouse », une grande maison où elle héberge une centaine de chats, des jazzmen dans la dèche pour une nuit, pour une vie (Thelonious Monk) ou pour y mourir (Charlie Parker).

**A noter qu'il existe une playlist sur "you tube" dédiée au feuilleton. https://www.youtube.com/watch?v=zre0u5XyNfY&list=PLXwzf1Pu1Z7QKXMh0t¤££¤46Yolanda DeVray14¤££¤

*** https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-viper-s-dream-de-jake-lamar

Lien : https://laconvergenceparalle..
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L'ascension d'un gangster dans le Harlem des années 40 à 60. Cela se laisse lire sans être transcendant. On y croise quelques gloires du jazz. Même si l'histoire d'amour en filigrane est touchante, il est difficile de s'attacher à cet individu. L'écriture est fluide, le roman est court et se lit vite. Vite lu, vite oublié.
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Ce roman est une plongée dans le Harlem de l'année 1936 à 1961. Septembre 1936, C'est la date de l'arrivée à New York de Clyde Morton dit Viper, qui voulait devenir trompettiste mais qui deviendra des plus grand dealer de Marijuana de Harlem. Sa clientèle ? Les plus grands jazzmen de cette époque (Thelonious Monk, Dizzie Gillespie, Charlie Parker, Louis Armstrong, Dexter Gordon, Charles Mingus, Miles Davis, John Coltrane et tous les "cats" ( surnom des jazzmen) passant chez Pannonica Koenigswater, dite Nica ou la baronne, héritière de Rothschild, mécène des jazzmen noirs). Jake Lamar en fait un roman policier car il y a dans ce roman trois meurtres dont l'assasin est Clyde Viper Morton (on le comprend dès la troisième page). Mais à défaut d'enquête car la police est corrompue, nous dévoile une à une les victimes, et la raison de leur assassinat. Sous la coupe de Mister O "Orlinsky" (homme d'affaire et traficant) et Avec Pork Chop Barkley, Pee Wee et Big al ils vont monter le plus grand réseau de traffic de Loco weed ( Mary Warner ou marijuana) d'Harlem. Avec la devise de Machiavel (il faut être craint pour régner), Clyde Viper Morton, va s'imposer par la violence, le charme et son respect pour les jazzmen. Pas de partage sur le terrain et un seul interdit dans la vente : l'héroïne ! Mais cela n'est pas si simple, Charlie Parker le plus grand génie du bebop, drogué à mort à l'héroïne, donne le mauvais exemple. Alors, les jazzmen en veulent pour tteindre son génie et ce sera un combat à mort également contre les dealers de poudre...
Viper est solitaire, mais une femme Yolanda DeVray, une chanteuse, l'attirera, et le fera sortir d'Harlem et voir Paris alors que le réseau s'étend.
Et puis il y a Country johnson, son jeune "alter ego" que Viper prendra sous son aile, formera, et qui lui permettra de vivre un peu de "longue euphorie" avec Yolanda.
C'est donc une biographie romancée d'un gangster, mais c'est aussi un monde qui s'ouvre à nous : le jazz et son évolution. Depuis le swing au Bebop, le monde a changé, la guerre a fait rage, les noirs s'affirment par la musique. A la manière de Milton Mezzrow , dans "la rage de vivre", Jake Lamar décrit Harlem, la 52eme rue, et la vie tumultueuse dangereuse des dealers dans les clubs. de la pauvreté au business, de l'ombre à la lumière, dans une société blanche raciste, Viper va croiser ses idoles et son destin...
C'est une très belle découverte, qui est le premier roman d'une série de Jake Lamar, alors, vivement la suite !
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Une histoire qui se déroule comme dans un film d'action, sur un fond jazzy et même si l'histoire est sombre, c'est très agréable !

C'est à Harlem que Clyde Morton débarque, nous sommes dans les années 30. Il amène avec lui son rêve de succès : devenir trompettiste. Malhreusement son talent n'est pas dans la musique mais dans la discrétion, le secret et l'organisation : il devient donc plutôt dealer, il devient Viper.
Il ne quitte jamais les côtés de la scène, ne s'éloigne jamais trop de sa musique fétiche, et ne démord pas d'un de ses principes : il ne rentrera pas dans le trafic de cocaïne qui fait bien trop de mal au monde des jazzmen. Même par amour pour Yolanda ?

J'ai aimé l'ambiance du jazz à New-York. L'intrigue est franche, le rythme est rapide, musical : une vraie histoire de gangster ! Un polar avec tous les éléments qu'il faut, peut être pas d'une originalité éblouissante mais une belle découverte !

J'ai trouvé également génial la « Bande Original » du livre à la fin.
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En 1936, Clyde Morton, un jeune afro-américain , encouragé par son oncle et mentor musical , quitte définitivement son Alabama natal pour rejoindre New York. Ce faisant, il laisse derrière lui une mère, un frère ainé ainsi qu'une fiancée enceinte et désespérée. Muni de la trompette de son défunt paternel, il passe une audition dans un club de jazz de Harlem . Sa désillusion est grande lorsqu'on lui signifie une absence totale de talent. le propriétaire du night-club , un gangster nommé Mr O, le prend sous son aile en lui proposant un job d'homme de main et de dealer de marijuana, substance dont l'usage est prisé chez les jazzmen. Manager impitoyable, n'hésitant pas à recourir au meurtre si nécessaire, il devient rapidement au sein de la communauté d'Harlem, Viper, celui qui est craint de tous, aimé de personne. Ce récit, qui s'étale sur deux décennies, est davantage la peinture d'une époque qui a vu émerger les grands noms du jazz, le parcours de vie d'un personnage pour lequel on peine à ressentir de la compassion, qu'un polar au sens strict du terme.
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Lors d'un salon, il y a quelques mois, un auteur avec qui j'échangeais sur nos lectures, me conseilla d'aller à la rencontre de Jake Lamar, un auteur de polar américain, installé en France depuis une trentaine d'années.
Bonne idée.
Je me suis régalé avec son Viper's dream.
Un roman noir, polar à l'ancienne, digne des grands maîtres du genre.
Bienvenue à Harlem.
1961, Viper est mal barré, ça sent la fin... il se remémore...
En 1936, c'est là que débarque Clyde Morton, qui vient juste de quitter l'Alabama, la trompette de son père sous le bras et des rêves plein la tête.
Il va devenir un artiste adulé, il le sait.
C'est son oncle Wilton qui lui a dit.
Le voici donc à la conquête des clubs de jazz.
Première audition.
Le rêve s'envole.
Tu ne seras jamais jazzman, tu seras... balayeur...
Tu parles d'une descente.
Plus dure sera la chute.
Pourtant, à peine la blouse enfilée qu'il se retrouve déjà dans un autre costume, celui d'homme de main de l'un des pontes du monde de la nuit new-yorkaise.
Viper est né .
Petit caïd deviendra grand.
Autant aimé que craint.
Mieux vaut rester dans le rang, se faire discret, respecter les règles et c'est valable pour tout le monde, je dis bien...tout le monde.
Parce que, quand il faut remettre de l'ordre, comptez sur Viper et ses sbires, mais ne vous attendez pas à un excès de politesses, ce n'est pas le genre de la maison. C'est assez expéditif comme négociations.
D'ailleurs, qu'est-ce qu'il y a comme suicide dans leur entourage....
Il va vite grimper les échelons, se faire sa place dans le milieu.
Jusqu'à atteindre les sommets ?
J'ai aimé cette balade dans les nuits de Harlem, entre alcools et produits stupéfiants.
Au fil des pages j'ai croisé les artistes de l'époque, Charlie "Bird" Parker, Thelonious Monk, John Coltrane ou Miles Davis, entre autres (A noter que l'auteur, à la fin de son roman, glisse une playlist que les amoureux du jazz se plairont à écouter pendant leur lecture).
Lamar m'a fait entrer dans l'ambiance de ces clubs de jazz.
Je me suis glissé sur la banquette, aux côtés des protagonistes, et pendant qu'eux parlaient boulot, que la fumée libérait une odeur entêtante, que des jeunes femmes à la silhouette troublante proposaient leur charme à un public conquis, j'ai fermé les yeux et écouté le saxo de Bird ou la trompette de Miles...
Quant à Jake, il m'a réservé quelques surprises à la fin... c'est un malin, je ne l'ai pas vu venir.
"Wop bop a loo bop a lop bom bom !" Chantait Little Richard...
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Un livre avec un récit bien rythmé,que j'ai lu pratiquement d'une traite, emporté par la musique des légendaires jazzmen (Miles, Birdy, Thelonious Monk...) que l'on rencontre au fil des pages.
Un polar haletant,avec des gangsters, des flics ripoux, des avocats véreux,,,,, qui des années 30 avec la naissance du swing aux années d'après guerre avec le bebop nous baigne dans le monde de la nuit des clubs de jazz d 'Harlem ,des quartiers de New York qui se métamorphosent ,jusqu'au jour ou arrive la poudre blanche et le rock'n roll.
Avec un final en apothéose.🎺🎷



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