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2,98

sur 318 notes
Bon... Enfin... Bof... déçue...
Pas moyen de donner un avis exhaustif puisque je ne suis pas allée au bout de la lecture.
Hélas, car s'il y a bien quelque chose que je n'aime pas, c'est abandonner un livre. D'autant plus quand j'ai un coup de coeur pour l'auteur.
J'ai "rencontré" Kévin Lambert lors d'une émission de la Grande Librairie.
Et je l'ai trouvé lumineux, pertinent, brillant (doctorat en création littéraire). Ce jeune auteur dégageait quelque chose de tellement solaire que j'ai acheté son livre le lendemain. le sujet me faisait sortir de mes sentiers battus, ce que j'apprécie tout particulièrement, et j'avais hâte de commencer la lecture.

Dès les premières lignes, j'ai été déroutée par le style. Des phrases d'une longueur incroyable, s'étendant pratiquement sur plusieurs pages. Ok, je suis pas sur mes sentiers habituels, tant mieux, je m'y attendais. Finalement, cela donne un rythme, une respiration, et c'est intéressant. Mais voilà, au bout de 120 pages, je n'accroche toujours pas. En fait, il ne se passe rien. Rien du tout.

La qualité de l'écriture est bien présente, aucun doute. L'effet d'immersion est bien rendu, et les analyses sociologique et psychologique sous-jacentes me tiennent au bout du fil, pourtant bien ténu. Les descriptions architecturales et les considérations urbanistes sont remarquables, et me plongent dans un domaine quasi inexploré, mais tout cela ne suffit hélas pas à capter mon attention.
Je m'ennuie, terriblement. Je n'arrive pas à me hisser, je lis avec efforts, j'ai besoin d'une concentration intense, et finalement je décroche.
Pourtant j'imagine un peu la suite. Je la sens venir.
Une lente et violente dégringolade de la super star, personnage principal. Des rapports humains redéfinis, toxiques, et probablement passionnants pour la spectatrice que je suis. Mais ma patience est à bout de souffle, et je ne poursuivrai pas l'aventure.

Dommage, Kévin Lambert a attisé ma curiosité et me semble digne d'intérêt, mais ce livre, pourtant très singulier, n'aura pas su me retenir.
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Certes, ce n'est pas une lecture facile au début.
Le texte est compact, le débit dense... mais le propos est fort et cette oeuvre ne ressemble à aucune autre. Une fois rentré dedans, si on veut bien se concentrer un peu, on jubile !
C'est une très belle peinture de notre époque, avec toutes ses contradictions, ses éruptions sociales violentes, ses acharnements absurdes. Chaque point de vue est incarné, l'auteur tisse finement la mosaïque d'une société qui va dans le mur à grande vitesse en oubliant ses racines et son histoire.
Et pourtant, cette lecture n'est pas déprimante....je dirais qu'elle est brillante.
Quand en plus on s'intéresse à l'architecture depuis longtemps et qu'on a vécu une partie de sa vie à Montréal comme moi, alors ce livre est tout simplement un TRÉSOR.
Je dis WOW.
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Je n'ai pas aimé le style d'écriture. Impossible pour moi de rentrer dans l'intrigue tellement le style est indigeste. Les phrases sont trop longues. On passe d'un personnage à l'autre sans transition. Il est rare que j'abandonne mais là, c'était trop pour moi. Dommage car l'intrigue me plaisait bien.
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(Non, je ne me suis pas trompé: je lui ai bien attribué un 4/5…)
Mais que c'est long ! Kevin Lambert écrit page 55: “L'ennui se présente perversement, sans frapper, à l'entrée de l'appartement, il s'installe.” Nous voilà prévenu, certes un peu tard, mais il faut persévérer et passer le cap des 100 premières pages. Ensuite, ça va mieux même s'il faudra bien s'habituer à d'intempestives longueurs, clins d'oeil appuyés et assumés à Proust. le récit est riche, peut-être trop,d'autant que Kevin Lambert le saupoudre de digressions philosophiques superficielles qui sont des obstacles à une lecture fluide. Si certains aiment s'entendre parler, on pourrait reprocher à Kevin Lambert qu'il aime se voir écrire.
Ce sentiment de longueur est soutenu par une impression de lourdeur. le livre est visuellement dense. Nous avons à faire à un roman sur l'architecture et l'urbanisme et sa forme en épouse le symbole: la brique ou le pavé. Les 368 pages sont lacérées de phrases kilométriques avec des points qui tardent à venir si bien que le lecteur se sent autant soulagé quand il en aperçoit un que lorsqu'un automobiliste obnubilé par son tableau de bord qui lui intime de faire le plein de carburant voit enfin une pompe à essence. Chez Mathieu Belezi également, le point est une denrée rare mais il compense par un rythme qui tient en haleine le lecteur / la lectrice et ses pages sont aérées. C'est pourtant étonnant que le livre de Kevin Lambert manque d'air car le vent (et les vagues) sont des éléments symboliques importants dans le récit (auquel il faut être attentif, depuis le tout début, jusqu'à la fin (l'aquarium ou la résidence au bord du Pacifique).
Kevin Lambert est réputé pour travailler en profondeur la psychologie de ses personnages et des phénomènes sociaux qu'il épingle. Mais, la somme de reproches sociétaux adressés à Céline Wachowski (son patronyme est-il inspiré par les frères/soeurs Wachowski qui ont réalisé les films Matrix et V for Vendetta ?) est caricatural. Plus c'est gros, plus ça passe, dit-on. Ne manque que l'affiliation à un réseau pédophile ou le soutien logistique à un trafic de drogue et le compte est bon… La gentrification qui pousse au délitement social, aux violences, voire aux suicides des plus désoeuvrés est donc imputable à Céline Wachowski. Mais si ses projets immobiliers voient le jour, c'est bien parce qu'il y a une commande privée ou publique (ce qui suppose le vote de budget dans ce cas-ci) et/ou que des permis de construction sont octroyés; il y a in fine une validation des autorités politiques. Si les conseils municipaux ou les gouvernements avaient à coeur la préservation de la diversité sociale sur leurs territoires, ils pourraient à tout moment faire obstacle à la gentrification. Ainsi, c'est un peu facile de faire de Céline Wachowski un bouc émissaire contre qui toutes les récriminations sont dirigées (comme en atteste l'alliance contre-nature entre les protestataires “anti-1%” attachés à leur ancrage territorial et les financiers globalisés qui la débarquent de la présidence du conseil d'administration de sa propre société).
Au-delà de la question de la gentrification, se pose celle plus universelle et intime de la fidélité à ses convictions les plus profondes. Quand, au fil de notre parcours personnel, les compromis ont-ils mutés en compromissions? A quel point nos mécanismes de défense, d'autojustification gomment-ils notre facette la moins présentable et façonnent-ils le narratif que l'on se raconte sur nos propres choix et sur notre vie? Céline Wachowski réalise qu' “elle provoque des fractures, des lésions en trimballant son petit cirque dans le monde, n'est-ce pas la véritable révélation cachée dans la Recherche [du Temps perdu] qu'on heurte et qu'on fait tout pour ne pas prendre la mesure du mal causé, pour rester aveugle aux petites terreurs exercées sur les autres en se justifiant par le Bien, en se mettant du côté du Bien et en se convainquant soi-même de nos nobles intentions ? le seul salut possible, écrit Proust, est l'oubli, le lichen qui efface le nom gravé sur la tombe de nos crimes. (...) On prend tellement de précautions pour ne pas faire de mal qu'on n'imagine jamais être aussi terrible que ces gens qui nous ont blessés et qui, dans nos esprits humiliés, adoptent des traits monstrueux, nous leur composons des masques repoussants parce que nous sommes bien pires qu'eux.” (pp.338-339)
Enfin, Kevin Lambert montre que l'art peut servir à chacun.e de boussole, à redresser des torts, que ce soit l'oeuvre de Proust, les tableaux de Bruegel, les édifices imaginés par des architectes rendant hommage à des populations africaines mésestimer, des rappeurs ou Bach qui composa il y a 300 ans “Jésus Que Notre Joie Demeure”. Il nous reste à trouver ce qui nous parle et à se laisser porter. Quant aux autorités publiques, elles doivent s'assurer que l'art restera un bien public accessible à tou.te.s ; c'est un enjeu à la fois démocratique et existentiel fondamental.
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Lu et laché à la presque fin…que de longues phrases,c'est vide, aucun intérêt.la vie de l'architecte Celine ne m'a pas captée.J'ai tenté en vain….
Une plaie,je me suis forcée car j'avais vu son interview à l'émission de la grande librairie,je me suis faite avoir!
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Auréolé en 2023 des prix Médicis et Décembre, le troisième roman de Kevin Lambert a fait le buzz dans le monde littéraire après que Nicolas Mathieu a dénoncé le recours à une « sensitivity reader » censée traquer tout ce qui pourrait offenser les minorités.
Le Québécois se serait en fait adressé à Chloé Savoie-Bernard, une poétesse et enseignante originaire d'Haïti, pour construire le personnage de Pierre-Moïse afin de l'enrichir et d'éviter les maladresses.
Dont acte et beaucoup de bruit pour rien. D'autant plus que « Que notre joie demeure » n'a rien d'un récit politiquement correct et aseptisé.
Quoi qu'on en pense, et mon avis est plutôt mitigé après sa lecture, ce débat a fait beaucoup de bruit pour rien.
Le roman ouvre sur une longue scène qui fait penser au « Bal de têtes » qui figure dans le septième volume de « La Recherche » de Marcel Proust, auquel il est souvent fait référence tout au long du texte.
La presque septuagénaire Céline, architecte mondialement célèbre et richissime, assiste à la fête d'anniversaire de Dina, sa meilleure amie mariée à un homme d'affaires chinois lui aussi richissime.
Au cours de cette soirée, artistes, politiques et milliardaires se frôlent en contemplant une sculpture proche de la piscine et entament des conversations autour d'une flûte de champagne ou d'une ligne de coke.
Ce tableau inaugural très réussi est saisissant par l'impression d'immersion qu'il dégage et la sensation d'être derrière une caméra cachée qui filmerait dans un lent travelling la comédie des apparences.
La suite du roman est d'une construction plus classique faite de fulgurances brillantes et de phrases interminables parfois indigestes pour faire l'anatomie d'une chute, celle de Céline, « victime » d'une cabale dans l'air du temps.
En chassant les plus démunis des quartiers populaires pour y construire des résidences luxueuses et des sièges de multinationales, elle est accusée de gentrifier Montréal, prouvant que l'architecture, avec les conceptions de nos lieux de vie, est éminemment politique.
Pour coller à une forme de moraline amplifiée par les réseaux sociaux dont les protagonistes réagissent sous le coup des émotions plutôt que de réfléchir, le conseil d'administration de l'entreprise qu'elle a créée la laisse tomber, mû par un cynisme lâche.
Aurait-elle été trahie si elle avait été un homme, se demande celle qui est issue d'un milieu modeste et qui s'est construite seule dans l'adversité, donnant d'elle une image de femme cassante, tyrannique, sûre d'elle et froide.
La réalité, dont l'auteur dessine les contours flous, est évidemment plus subtile.
Céline serait en fait le bouc émissaire et le symbole d'une mondialisation de plus en plus attaquée.
Via ce personnage complexe qu'on ne parvient pas à détester, Kevin Lambert fait un état des lieux de nos sociétés néolibérales où le fossé entre les ultra-riches, avec leurs modes de vie extravagants et hors-sol, et les autres se creuse et où les minorités peinent à se faire une place au soleil.

EXTRAITS
Le monde avale n'importe quoi pourvu qu'on leur vende dans une bouteille en cristal.
Le châtiment s'inscrit dans une chaîne oubliée d'abandons et de tristesse.
Elle souffre de l'amour des autres pour cette personne qu'elle n'est pas.

Lien : http://papivore.net/litterat..
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Que notre joie demeure est un titre un peu paradoxal, à première vue, pour un roman qui décrit le déclin d'une ponte de l'architecture à Montréal, Céline Wachowski. Que notre joie demeure, c'est le voeu que fait l'amie de Céline, Dina, en fin de soirée, lors de son fastueux 60 -ème anniversaire.

La première partie du récit est consacrée à cette fête où est présent l'associé de Céline, Pierre-Moïse, noir homosexuel, à qui elle a appris les codes vestimentaires de l'élite à laquelle ils appartiennent. Céline y occupe une place centrale, elle est présentée comme un être supérieur, une déesse qui fascine, mais est aussi crainte et redoutée. Elle est puissante et influente, jouit d'une renommée internationale, alors qu'elle atteint ses 67 ans. Ce premier mouvement du récit s'achève sur la visite du 305 Bellechasse, siège de la firme d'architecture de Céline au style inachevé et déconstruit qui annonce la fin de carrière brutale de l'architecte.

Le deuxième mouvement suit les difficultés et désillusions de Céline face à Gabriella, sa collaboratrice rebelle, et face aux manifestations contre la gentrification qu'elle met en oeuvre. On est en outre en période Covid, les masques sont de rigueur, et le réchauffement climatique est évoqué. On assiste à l'effondrement de tout un monde. Céline est bannie de sa propre firme pour finir.

Un troisième mouvement met en scène une Céline fragilisée. Elle pleure. Elle visite la maison de Pierre-Moïse et de son partenaire, Nathan, qui lui apparaît comme un havre de paix, sobre et apaisant. Elle se démarque de tout ce qu'elle-même a conçu, pourtant. Céline se remet en question. Mais elle ne va pas en rester là.

Le roman de Kevin Lambert s'articule autour d'une construction solide, digne d'un édifice architectural. Il aborde des problématiques contemporaines qui ne sont pas seulement propres à Montréal : la gentrification des centre ville, les clivages sociaux, le despotisme, le machisme et le racisme et leur impacte dans l'ascension professionnelle des individus.

Il faut faire un effort pour s'habituer aux phrases interminables et la lecture n'est pas aisée. On comprend toutefois que l'admiration de l'auteur pour Proust est à l'origine de son propre style. Il lui rend ouvertement hommage lorsque Céline, introspective, se replonge dans son oeuvre.

Ce qui fait la richesse du roman de Kevin Lambert, ce sont ses personnages complexes ainsi que leurs interactions. Ils sont tous à multiples facettes. Il leur prête des personnalités denses, ce qui les rend très crédibles. On se sent aussi proche de l'un ou l'autre, et chacun comporte un côté répugnant. Aucun n'est vraiment stéréotypé. L'auteur arrive à mettre une certaine distance. Tous se remettent plus ou moins en cause, et doutent de leurs propres convictions. On n'est jamais dans la caricature.

Que notre joie demeure tend vers le tragique, mais le rebondissement final opère un revirement vers le cynisme. La vision que donne Kevin Lambert des ressorts de la société contemporaine est finalement bien pessimiste.
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Festin Ode au style décalé Ovni de littérature Précis d'architecture Radiographie des passions Critique acerbe de l'angle médiatique Dissection du politique Description des manipulations Traité de mesquinerie Trône à l'argent roi Manuel anti capitaliste Brûlot social et militant Un peu de Recherche du temps perdu et beaucoup du Guépard Défi au lecteur Long rire grinçant Concert baroque dans maison transparente Hymne à la résignation

Triangle des Bermudes

Étourdissant, captivant, déroutant, mais surtout, jubilation suprême, furieusement inspirant.

Merci Kevin Lambert !


Lien : https://pecayral.fr/que-notr..
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Je me suis arrêté après 70 pages. Assommant. le style est prétentieux, multipliant les effets d'écriture pour ne rien produire. Tout paraît vain. On se moque complètement des personnages qui n'arrivent pas à nous intéresser. Leurs personnalités, leurs histoires, rien n'accroche.
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J'avais arrêté de lire après 40 pages. Je manquais de souffle pour continuer. J'avais décidé d'arrêter à un endroit où je pourrais reprendre. Ne trouvant pas de paragraphe, j'ai tout simplement abandonné la lecture. J'ai éprouvé une culpabilité car j'abandonne rarement un livre. Un livre d'un auteur dont j'ai apprécié la lecture des oeuvres précédentes et aussi dont j'apprécie les interviews dans les médias.

Après des mois et ayant vu le livre sur d'autres tables de chevet, je me suis dit que j'avais probablement manqué non seulement de souffle mais de perspicacité et de ténacité. J'ai donc repris la lecture. du début.

Je me suis rendu au bout. Je me suis fustigé pour réussir. Aucun plaisir. J'ai enrichi mon vocabulaire de quelques mots et j'ai appris le nom de personnalités qu'il est bien de placer dans des conversations. Aussi peut-être que j'interprète mal, mais j'ai cru voir dans certaines phrases l'émergence du souci d'écriture qui se soucie du genre à escient plutôt que par règle grammaticale : « Des familles purent voir des jeunes masquées et vêtues de noir se faire courir après par des hommes en armure, équipés comme des soldats, autour de leur piscine creusée. » 

L'auteur (et le personnage principal) fait référence à Proust. J'ai saisi la pertinence. Cependant « Mémoire d'Hadrien » (un empereur homosexuel de plus de 60 ans!) de Marguerite Yourcenar (une auteure!) serait plus proche de l'auteur et de l'héroïne et plus riche en allusion.

Récemment, j'écoutais un atelier d'écriture de Bernard Weber sur Youtube. Il disait de faire attention à ne pas se laisser emporter par le savoir écrire car on risquait d'écrire un roman de concours plutôt qu'un bon roman. Il a raison.
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