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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Gadji ! est le nom que les Rroms donnent aux étrangers, à ceux qui n'appartiennent pas à leur communauté. Katarina, justement, une jeune tzigane roumaine -une Rrom-, ne veut surtout pas qu'on la qualifie ainsi. En effet, la jeune fille a quitté sa famille, restée en Roumanie, pour s'installer en France, à Paris, chez une cousine, afin d'aller à l'école. Mais entre son enfance heureuse en Roumanie et son exil à Paris, Katarina se retrouve déchirée entre deux cultures, deux mondes totalement différents pour elle. Elle veut s'instruire à l école, en apprendre plus. Mais elle découvre un système et une société qui ne laissent pas beaucoup de place à la liberté et à la différence.
Le roman se passe en deux parties : la première se passe en Roumanie, où Katarina vit auprès de sa famille dans un camp. On y découvre sa vie auprès de ses frères et de ses parents, attachants et drôles. La musique et la danse occupent une grande place dans leur vie. La deuxième partie se déroule en France, à Paris, chez sa cousine Rrom qui a épousé un Gadji. Katarina s'installe chez eux et découvre la vie parisienne, ainsi que le racisme à l'égard des Roms.
Le ton de l'histoire, très poétique, est vif et enjoué. On suit Katarina, pleine de vie et de caractère, sur le chemin de l'apprentissage de la vie. Entre volonté de s'intégrer et de préserver sa culture rom, la jeune fille essaie de trouver sa voie.
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Katarina a douze ans et nous raconte son quotidien parmi les siens dans la toute petite caravane. Elle est roumaine mais aussi "bohémienne", elle vit en marge de la société aux pourtours de la ville près d'une décharge. Sa famille vit de la musique dans les fêtes, d'aumônes, de petits larcins. Sa mère est accro à la télévision comme porte ouverte sur le monde. Son père, accordéoniste, toujours en vadrouille, est le pilier de la communauté. Cet homme majestueux revient de temps en temps, éperdument attendu par tous, respecté, craint aussi... quand il revient c'est la fête. Katarina déambule dans ce camp avec ses 4 petits frères, vaque aux occupations quotidiennes en l'absence de sa mère et arbitre des batailles d'injures entre les plus jeunes.
Mais à 9 ans elle rêve de l'école. de cette école conventionnelle que ne portent pas dans leur coeur ses parents, inutile comme l'alphabétisation... l'important la musique et compter. Mais dans cette gaie communauté, il y a aussi la grand-mère, Lili la muette, qui chantait, danse encore. Et dans son wagon rouge, isolé du camp, sous son matelas, des livres. Et puis il y a aussi cette nouvelle venue de l'autre côté du bras de fleuve, Zsuzsa, une étrangère qui parle pourtant le rromani... elle lit à voix haute des tonnes de livres...
Et puis il y a le drame, cette perte essentielle, de trois femmes: le passé, le présent et le futur. Katarina part en France, à Paris, avec sa cousine partie, celle dont on disait qu'elle était devenue une gadjée, une femme du monde quoi!

La première partie du livre nous emporte dans ce camp de romanichels, fait de gaieté, d'instantanés, de musique, de paroles, de présence humaine. L'éducation est à la musique, à la danse, à la joie, à une temporalité dictée par les relations humaines et à la survivance. Pas question de livres, pas question d'écoles. de toutes façons, les écoles conventionnelles rejettent leurs enfants.
C'est aussi une description des règles: "ne pas ramasser d'objets ayant appartenu à des morts", ne pas livrer son âme aux non-rrom, rester dans la communauté, fêter la vie dès que possible, se méfier des autres et les accueillir à bras ouverts comme les nôtres avec le temps et la confiance.
Dans cet univers, Katarina fait office de "louve solitaire", elle est maternante avec ses frères mais s'octroie des moments de solitude et des rêves d'école jusqu'à en faire un chantage et une fugue. Les livres paraissent absents mais ils ne sont qu'inconnus. La grand-mère en a et l'arrivée de cette Zsuzsa offre à Katarina une leçon d'alphabet, un amour des livres, de l'objet, des histoires, des mots. Katarina lit les livres bien avant de savoir déchiffrer les lettres.

A Paris, chez cette cousine qui a perdu son âme (peut-être pas tant que cela!), Katarina découvre le confort, les rythmes quotidiens, un apprêt de sa personne et une préceptrice avant sa rentré à l'école. Les règles plus strictes, plus cloisonnantes pèsent sur la jeune adolescente. Elle a besoin de liberté et réclame du lâcher-prise quitte à ne pas pouvoir intégrer l'école (...)
Les conditions de vie sont différentes, les rapports aux voisins et commerçants sont aussi à apprendre. Et c'est peut-être la grande beauté du livre, cette rrom arrivée sur Paris, ne veut surtout pas devenir une gadji. En ville mais aussi dans ses relations aux autres, à l'autorité, elle reste libre, errante, vagabonde, impertinente avec l'insolence des libres. La culture rrom apparaît vivante, sous-jacente, présente même dans les villes par ce brin de liberté, de désinvolture, de joie: culture parquée ou vibrante et musicale dans le métro ou dans les salons (...)
Son rapport à l'école, une fois elle remodelée, plus "normée", est aussi une belle proposition. Entre tolérance, stigmatisation et frein. Les livres, ou en tous cas les mots ont la part belle dans ce roman. Les écrits de la jeune Katarina ponctuent le récit, comme ce devoir d'école présenté là. C'est aussi un hymne à l'amour des grands auteurs, en me donnant envie de relire SARTRE et de découvrir SOLJENITSYNE et BLAGA. C'est aussi une culture rrom assumée, entre la diseuse de bonne aventure, les larcins, l'esprit de contradiction, l'envie de ne pas vivre enfermés, l'envie de prendre la vie comme elle vient et surtout d'en faire un état de joie.

Le livre est peut-être en partie autobiographique, cela ne me surprendrait pas. La communauté rrom est décrite avec amour, sensibilité et non-complaisance. Cela fait aussi son charme, sans compter la superbe idée de proposer une bande son avec... (il ne manque plus que le CD).
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Une très belle histoire qui captive dès les 1eres pages. Facile à comprendre, triste, émouvant et parfois amusant, ce livre donne des détails superbes qui contredisent toutes les rumeurs qui auraient pu arriver à nos oreilles sur les Rroms. Cependant, je n'ai pas trop aimé la fin
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résumé:
Il raconte l'histoire d'une fille qui veut devenir écolière mais les Roms ont du mal à y aller à cause de la où ils viennent. On raconte sa vie dans sa famille et les difficultés d'apprendre. Ce livre se passe entre la Roumanie et Paris. Les personnes sont Katarina en personnage principale et en secondaire sa famille, son oncle et sa tante.
Katarina réussira-t-elle à aller à l'école ? Comment ? Au prix de quel sacrifice ?

Critique:
Positif:
Le roman est exaltant mais certaines personnes l'apprécient car les personnages sont attachants et développés. La fin était une grande surprise: "cela n'était pas prévisible" selon les lecteurs. Ce livre est palpitant et l'écriture est soignée.
Négatif:
Le livre était un peu long, le départ pendant la première partie était assez ennuyeux. Et la deuxième était difficile à suivre.
Passage du livre:
-Maman, elle dit que Dieux nous a punis parce que c'est nous qui avons planté le clou dans Jésus!... Mais elle dit aussi qu'on n'a pas le droit de parler de Jésus.
-On raconte beaucoup d'histoires... Bientôt, on saura la vérité.
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