Pour accepter ce roman, il a fallu que je me batte avec moi-même, avec mes a priori sur la religion, avec mon athéisme borné, avec mes idées plutôt agnostiques, avec tout ce qui m'indigne encore et plus que jamais quand je pense à tout ce sang qui a coulé et qui coule encore au nom d'un quelconque dieu.
« C'est le message qui est important » me répétait mon père quand je lui opposais mes penchants païens, quand je décrétais que toute religion qui cherche à imposer ses convictions ne peut être bonne.
Le message d'amour. Porteur d'espoir. Mouais...Permettez-moi d'en douter encore.
Doit-on vraiment oublier toute cette intolérance, tout cet acharnement à vouloir à tout prix convertir ? Doit-on vraiment oublier tout cela au nom de ce fameux message de paix et d'amour ?
J'ai lu ce roman. Jusqu'au bout. J'ai écouté le récit de ces deux femmes ayant vécu au XIIIème siècle. En plein Moyen âge. Au siècle où les rois et les papes appelaient à la croisade, où l' Eglise Catholique Romaine envoyait les chevaliers et les pauvres gens se battre au nom de Dieu en terre musulmane, où les seigneurs chrétiens massacraient les hérétiques Cathares.
De tout cela, on n'en parle guère dans ce roman. le sujet est effleuré du bout des doigts.
Le propos est ailleurs..
Il ne s'agit pas ici de retracer
L Histoire mais plutôt la destinée de deux femmes en quête d'apaisement spirituel. L'une, Éléonore, épouse d'un marchand prêt à la répudier par manque de descendant, entreprendra un pèlerinage jusqu'à Conques pour retrouver confiance en elle. L'autre, Mathilde, recluse dans un monastère bénédictin, la conseillera et suivra son périple à travers ses visions.
Un périple bien tranquille...à peine perturbé par le doute et la tentation. Un chemin tout tracé, une destinée convenue par le Très-Haut où chacun ne doit finalement qu'accepter tous les signes divins qui s'offrent à lui.
Le message d'amour est bien là. C'est bien. C'est gentil. Ça donne presque envie d'y croire.
N'allez pas imaginer cependant que je n'ai pas pris de plaisir à lire ce roman. J'ai aimé sa naïveté, sa fraîcheur, sa poésie et même si je ne puis adhérer à cette ferveur chrétienne, je reconnais que certains passages ont fait naître en moi quelques interrogations et peut être même bien des réponses...
Je remercie bien sûr les éditions Béatitudes et Babélio pour l'envoi de ce roman.