Ô Jérusalem

J'avais été captivée par le précédent Lapierre et Collins que j'avais lu, "Cette nuit la liberté", consacré à l'indépendance de l'Inde et du Pakistan. Bien sûr, c'est de l'Histoire racontée façon Paris Match, truffée d'anecdotes qui font pleurer dans les chaumières, privilégiant l'émotion et non la réflexion. Mais ça se lit facilement, ça n'a pas l'air trop faux (à première vue), et on apprend quelques trucs au passage : à mon sens c'était de la vulgarisation historique plutôt efficace.

Dans "Ô Jérusalem", la méthode Lapierre et Collins trouve franchement ses limites. Tout est dans le sous-titre ou presque : "l'épopée de la fondation d'Israël". Cet ouvrage est donc le récit de la guerre israélo-arabe de 1948-49, vue par le prisme de la création du futur état hébreu.

Le but poursuivi par les auteurs n'est donc pas de faire un récit objectif des évènements, mais d'expliquer la stratégie et le long cheminement qui ont conduit les fondateurs d'Israël à la victoire. Tout au long du livre, on est donc plutôt dans la célébration perpétuelle de l'héroïsme juif que dans un travail d'historien.

On aboutit donc à un pénible panégyrique de 860 pages à la gloire des fondateurs d'Israël ; autant dire que pour un éclairage historique distancié et objectif sur ce sujet, il faudra aller voir ailleurs.