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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
À lire absolument, pour voir se dérouler sous nos yeux, scrupuleusement documentée par les auteurs, l'histoire annoncée de la catastrophe enclenchée par la somme de l'arrogance des scientifiques et des capitalistes, qui croyaient pouvoir maîtriser des molécules au pouvoir de destruction inouï.
Le Sevin, pesticide miracle, avait comme composante le MIC, Isocyanate de méthyle, un gaz instable qui devait être gardé à une température de 0 degré et en tout temps protégé de toute contamination, à défaut de quoi il pouvait s'emballer, expandre, faire exploser son réservoir et se répandre dans l'air en se transformant, notamment, en cyanure gazeux. Devinez la suite, lorsque la belle usine de Sevin bâtie par Union Carbide à Bhopal en Inde s'est avérée non rentable, toutes les mesures de sécurité furent abandonnées et l'inévitable arriva. Des dizaines de milliers d'Indiens de Bhopal moururent de manière atroce ou survécurent de manière atroce au nuage délétère de cyanure qui traversa leur ville une nuit de décembre 1984. Évidemment, les plus pauvres furent les plus nombreux à être exposés. Un fait qui me fascine, c'est que la Union Carbide avait le même procédé à son usine américaine en Virginie de l'ouest, et stockait des quantités encore bien plus grandes de MIC, sans que les habitants à proximité aient l'information que cette odeur de chou bouilli typique du MIC représentait un danger si grand.

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Je me souviens un cours de droit de l'environnement, à l'Université Toulouse 1 : « Après la catastrophe industrielle de Bhopal de 1984 qui fit… puis AZF en 2001… le législateur modifia la loi… ». C'est tout.

Dominique Lapierre et Javier Moro ont mené des recherches pour nous présenter la genèse de cette fuite de gaz dans une usine de pesticide, dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, qui provoqua la mort officielle 3828 personnes (le chiffre exact se situe entre 15000-30000) et 500 000 blessés.

Pourquoi une telle catastrophe ?

La mégalomanie de certains ingénieurs américains qui imaginaient écouler d'énormes quantités de pesticides sans tenir compte des aléas climatiques : en période de grande sécheresse, pas un paysan n'achetait de l'insecticide.
le stockage en énormes quantités d'isocyanate de méthyle, ce qui avait affolé des ingénieurs allemands et français consultés en amont.
La logique financière qui pousse à des économies dérisoires, au mépris des règles élémentaires de sécurité, quand l'usine n'était pas rentable.
La désinvolture de nombreux ouvriers, contremaîtres et chefs, peu familiarisés par l'importance des règles de sécurité.
Et bien sûr, comme dans tout accident : l'absence en même temps du fonctionnement des mesures de sécurité. Une seule d'entre elle, en fonctionnement, aurait évité le pire.

Si certaines pages ont pu me paraître longues ou techniques, si la catastrophe proprement dite n'occupe que la fin du livre, vous l'aurez compris, ce livre est une mine d'informations. Un livre à offrir à tous ceux qui s'intéressent à l'Inde, à l'environnement et à l'industrie.
Lien : https://benjaminaudoye.com/2..
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En décembre 1984, une fuite de gaz à l'usine de pesticides d'Union Carbide a provoqué la mort de 15 à 30000 personnes - sur plusieurs années - qui avaient inhalé ces vapeurs toxiques. Outre les décès immédiats, 4000 personnes, un nombre beaucoup plus important, et indéterminé, de gens sont décédés des suites de cet accident industriel. En compensation, Union Carbide, aujourd'hui possédée par Dow Chemical Co, avait payé 470 millions de dollars en 1989.

Dominique Lapierre a mené l'enquête sur ce tragique accident industriel qui s'est transformé en cauchemar. On ne sort pas indemne d'une telle lecture, d'abord à cause de l'ampleur de la catastrophe (les descriptions des effets du poison sur la population font froid dans le dos, et l'hécatombe s'est poursuivie bien après que le nuage toxique se soit dissipé) mais surtout à cause de la logique et du mécanisme qui ont abouti au drame. Une fois encore, les grandes multinationales ignorent et bafouent les droits des plus pauvres, et de la nature, au nom du sacro-saint fric que peuvent générer de tels produits chimiques (ici le sevin).

Dix ans après la catastrophe, une étude de Greenpeace démontrait la contamination préoccupante des eaux souterraines dans les environs du site. Et pied de nez du destin, une action en justice relative au fait que des milliers de gens ont bu de l'eau polluée après la catastrophe de Bhopal (Inde) de 1984 a été réouverte, lundi 3 novembre 2008 par une cour d'appel américaine du nord-est des Etats-Unis, d'après l'agence de presse Reuters.



J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur qui allie force et sensibilité. En fait, ça se lit vraiment comme un thriller. On suit plus particulièrement certains personnages, le suspense monte avant la catastrophe (car il y a eu des signes avant-coureurs, soigneusement ignorés), la scène de la gare est à ce titre vraiment saisissante.

La société Indienne a pris modèle sur les Anglais. Croulant sous une bureaucratie rigide, les bonnes volontés, médecins compris, qui vont essayer de faire face à la catastrophe et d'aider les survivants, vont se heurter à un grand nombre de difficultés. Pendant que certains chanceux boivent du thé et jouent au criket, d'autres n'ont pas de quoi manger et encore moins l'accès aux médicaments. Si le bilan fut si élevé, ce fut aussi en partie à cause de ce système et cette administration défaillants et peu adaptés au pays.

Le propos même du livre déborde d'ailleurs de la catastrophe de Carbide. Dans les dernières pages, on assiste à l'arrivée des représentants d'un nouveau géant qui s'apprête à écrabouiller sous son talon le peuple Indien : Monsanto et ses graines miracles qui résistent aux insectes et aux maladies. Et vive le capitalisme, non ?
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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