Elle manque de trébucher sur Sanna dans le vestibule. Elle est assise par terre dans le noir, les bras autour de ses genoux, elle se balance d’avant en arrière comme pour se consoler. Comme si, par le rythme de ce balancement, elle allait éloigner ses idées noires. Rebecka met un long moment à l’atteindre. A la faire parler. A la faire pleurer aussi.
Les nuages ont envahi le ciel et il fait noir dans la chambre. On dirait que Dieu en personne recouvre la ville de sa main comme un enfant capture une mouche. Ils sont tous prisonniers de la partie qui vient de commencer.
Rebecka sentit son estomac se nouer et ses poils se hérisser sur ses bras.Elle parvint à résister à l'envie de se retourner pour voir si quelqu'un l'observait.Elle chiffonna le morceau de papier et le laissa tomber sur le sol devant le siège du passager.
Ces paumes font à Rebecka l'effet d'insectes grouillant sur son corps. Non plutôt de feuilles incandescentes qui lui brûlent peau et vêtements. Son âme s'écoule de ces plaies virtuelles. Elle se sent mal, a envie de vomir, mais ne peut le faire, prisonnière des mains de ces hommes posées sur elle. Elle parvient juste à ne pas fermer les yeux.