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EAN : 9782809460377
200 pages
Panini France (04/01/2017)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Gwen Stacy (dans sa version féminisée de Spider-Man), Silk (Cindy Moon) et Spider-Woman (Jessica Drew) se sont liées damitié au cours de Spider-Verse. Ensemble, les trois Spider-Women affrontent une adversaire impitoyable : la Cindy Moon du monde de Gwen.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend les épisodes 7 & 8 de Silk, 7 & 8 de Spider-Gwen, 6 & 7 de Spider-Woman, et Alpha et Omega de Spider-Women, initialement parus en 2016. L'histoire a été conçue par Robbie Thompson, Jason Latour et Dennis Hopeless. Les auteurs des différents épisodes sont détaillés en fin de commentaire.

Sur la Terre alternative référencée 65, Spider-Woman (Gwen Stacy, appelée Spider-Gwen pour différencier sa série) termine de se battre contre 2 cambrioleurs, puis ouvre un portail pour se rendre sur la Terre principale (616), sans se rendre compte qu'elle a été observée par un mystérieux individu cagoulé et armé. Sur la Terre 616, elle retrouve Cindy Moon (Silk). En civil, elles se rendent à l'appartement de Jessica Drew (Spider-Woman) un peu en désordre. Cette dernière attend Roger Gocking (Porcupine) qui doit assurer la mission de babysitteur pour le nouveau-né Gerry (le bébé de Jessica). Une fois que tout est prêt, elles se rendent sur la Terre 65 pour une sortie entre copines, à commencer par un repas. Alors qu'elles sont attablées, elles aperçoivent le Super-Adaptoid (version Terre 65) en train de semer la panique dans la rue.

Les 3 Spider-Women interviennent. Alors qu'elles cherchent comment venir à bout de leur adversaire, un mystérieux individu cagoulé et armé en profite pour fouiller leurs sacs qu'elles ont laissés sur le toit d'un immeuble voisin, et leur barboter le dispositif qui leur permet de passer d'une Terre à une autre. Il travaille pour une organisation appelée SILK, dirigée par Cindy Moon (surnommée Cindy-65). Il ne reste plus qu'aux 3 Spider-Women à s'acheter des téléphones pour être sûres de rester en contact, et à se mettre à la recherche d'une solution pour que Jessica Drew et Cindy Moon puissent regagner leur réalité d'origine.

Lentement mais sûrement, l'éditeur Marvel essaye de développer la franchise Spider-Man en introduisant de nouveaux personnages capables de justifier une série mensuelle avec des chiffres de vente suffisant. À l'occasion de Original Sin, les lecteurs ont appris l'existence de Cindy Moon. Puis à l'occasion de Spider-verse, ils ont manifesté leur intérêt pour Spider-Gwen (qui en fait porte le nom de code de Spider-Woman, mais sur la Terre 65). La logique commerciale voulait que tôt ou tard l'éditeur consolide les liens entre ces 3 séries par un crossover. A priori le lecteur n'en attend pas grande chose parce que les séries Spider-Gwen et Silk ont bien du mal à nourrir suffisamment les histoires personnelles de ces jeunes filles pour qu'elles dépassent leur statut de produit dérivé. En outre, l'éditeur pratique une politique tarifaire un peu dissuasive, en ayant fixé le prix de ce tome à $29.99 pour 8 épisodes.

Pourtant, passé la scène introductive, le lecteur apprécie immédiatement le ton des relations entre ces 3 femmes. Les auteurs positionnent Jessica Drew comme la plus âgée (ce qui est normale vu qu'elle est mère), et comme celle ayant le plus d'expérience. Elle ne bassine pas les 2 autres avec des recommandations à n'en plus finir, mais Cindy et Gwen n'hésitent pas à lui demander conseil, ayant confiance dans son expérience plus importante. le lecteur peut aussi retrouver la patte de Dennis Hopeless (le scénariste de la série Spider-Woman) avec des remarques sur la responsabilité de mère de Jessica, son sentiment de culpabilité à s'éloigner de son nouveau-né, son inquiétude quant à la capacité de Roger de bien s'en occuper, la nécessité de tirer son lait à 1 ou 2 reprises (avec les mimiques rigolotes de Cindy et Gwen en réaction à cette contrainte), son assurance teintée d'un soupçon d'autodérision discrète.

Même s'il s'agit d'un crossover, les auteurs savent aussi faire ressortir la personnalité et les motivations des 2 autres araignées. Elles se conduisent toutes les 2 comme de jeunes adultes, avec des réactions un peu plus gamines du fait de la présence d'une adulte plus âgée, un aspect bien vu de la dynamique de ce trio. Les contraintes d'un crossover font que ce n'est pas le lieu pour les auteurs de développer les intrigues en cours dans les séries mensuelles, ou de se lancer dans l'analyse minutieuse de leur profil psychologique. Néanmoins comme cette histoire ne met en scène que 3 superhéroïnes (par comparaison avec des crossovers rassemblant des superhéros par dizaine), chaque scénariste tour à tour peut faire ressortir les particularités de son héroïne. Gwen Stacy est celle qui reste le plus en retrait. Elle a droit à une séquence au cours de laquelle elle est en retard pour les répétitions avec son groupe, et une autre où elle est reconnaissante du soutien de son père (séquences déjà répétitives par rapport au contenu de sa propre série,).

Du fait de la nature de l'intrigue, Cindy Moon bénéficie de plus de temps d'exposition. Les auteurs jouent intelligemment sur la relation avec la criminelle du récit : Cindy-65, c'est-à-dire une version alternative de Cindy Moon (Silk). Ils assument la logique de cette situation en montrant que cela a pour conséquence de faire prendre conscience à Cindy-616 que ses parents doivent avoir leur contrepartie sur cette Terre 65. Robbie Thompson profite des 2 épisodes de la série Silk pour montrer la réaction de J. Jonah Jameson aux actions de Silk, ainsi que pour apporter du grain à moudre dans la relation entre Silk et Black Cat (Felicia Hardy), et entre Silk et Mockingbird (Bobby Morse). C'est lui qui tire le meilleur parti de ce récit pour alimenter les intrigues de la série mensuelle.

Le lecteur apprécie donc la personnalité de ces 3 femmes, ainsi que la chaleur humaine qui émane de leurs interactions, d'autant plus qu'il ne s'agit pas de 3 personnages interchangeables. Il se laisse porter leur amitié, leur gentille prévenance entre elles, et l'originalité de la situation. Il a bien compris que les scénaristes pouvaient s'amuser dans un mouvement de yoyo en passant d'une Terre (616) à l'autre (65). Mais la réaction de Silk et Spider-Gwen produit un effet original. Pour elles, ce passage d'une réalité à une autre relève en fait d'un voyage juste un peu particulier, mais sans rien de traumatisant. Elles acceptent comme un fait établi qu'il existe des déclinaisons d'elles-mêmes ayant suivi des chemins de vie différents en fonction des circonstances (ce à quoi elles avaient déjà été confrontées dans Spider-verse). Leur jeunesse leur a permis de s'adapter à cette situation, à une forme de multiplicité de l'individu en fonction des circonstances.

Dans un premier temps, le lecteur se fait la remarque que les scénaristes ne se sont pas trop foulés en choisissant Cindy-6 comme criminelle pour leur récit, mais il apparaît que ce choix est assumé et réfléchi. Il participe à nouveau à l'idée que l'individu est construit par les circonstances, autant si ce n'est plus que par sa personnalité. En outre ce choix est cohérent avec Spider-verse puisqu'en n'ayant pas de pouvoir, elle ne pouvait devenir la cible de la famille de Morlun. En outre les 3 scénaristes ont trouvé un motif original pour que Cindy-65 puisse souhaiter écarter les gêneuses et avoir accès aux ressources de la Terre 616 (du fait du décalage de technologie entre les terres 616 et 65).

Afin de produire cette histoire en un temps court, les responsables éditoriaux ont donc réparti la tâche de mise en images sur 5 artistes différents. C'est une pratique habituelle dans les comics, quand le crossover lie ensemble plusieurs séries. Ils dessinent tous avec une approche descriptive, en respectant les caractéristiques de chaque endroit et les costumes de chaque personnage ; il n'y a donc pas de solution de continuité en passant d'un épisode à un autre. Vanessa del Rey délimite des contours avec un trait très fin et cassant, mais en ajoutant des zones de noir charbonneux. le résultat donne une ambiance un peu sombre pour un épisode qui aurait gagné à être plus lumineux.

Pour la série Spider-Gwen, les dessins de Bengal apporte un côté plus enjoué, avec des expressions de visage plus franches et plus souriantes, ce qui est en cohérence avec l'âge de Gwen et Cindy. Il intègre quelques effets qui rappellent le côté pop de cet environnement qu'est la Terre 65. Sous son crayon, les scènes d'action disposent de belles qualités cinétiques. Pour la série Silk, Tana Ford réalise des dessins avec des traits de contour plus appuyés et un peu sinueux. le niveau descriptif est satisfaisant, sauf lors des scènes d'affrontement pendant lesquelles les arrière-plans tendent à disparaître. La mise en couleurs d'Ian Herring est plus sombre que celle de Rico Renzi pour les épisodes de Spider-Gwen, ce qui est cohérent avec le récit puisque les enjeux sont plus inquiétants pour Silk. Il travaille plus sur les nuances pour donner du volume aux surfaces.

Pour la série Spider-Woman, les dessins de Joelle Jones sont d'un bon niveau descriptif, avec des traits précis et fins, et un grand soin apporté aux décors et aux volumes des pièces. Ils apparaissent plus sophistiqués et domestiqués que les précédents, ce qui est également cohérent avec la maturité plus importante de Jessica Drew. Pour le numéro oméga, Nico Leon utilise un tait très fin pour détourer les éléments, avec une simplification des décors, évoquant les mangas d'action, ou les dessins animés d'action. le résultat est vivant, avec une impression d'être destiné à un lectorat plus jeune.

Contre toute attente, et malgré une politique éditoriale défavorable, le lecteur apprécie cette histoire réunissant les 3 séries dédiées à des superhéroïnes arborant le totem de l'araignée. Les 3 coscénaristes ont imaginé une intrigue originale et cohérente, et ils savent faire passer les personnalités de Gwen, Cindy et Jessica. L'action est spectaculaire, avec quelques moments humoristiques qui font mouche, comme le fait que Jessica ait emmené son matériel pour tirer son lait (ce qui dégoute un peu Cindy et Gwen), ou quand Cindy croise les doigts pour que la lettre K dans l'acronyme SILK ne soit pas liée au verbe tuer (to Kill). Les dessinateurs réalisent un travail de bon niveau, en conservant leur propre sensibilité. Cela aboutit à un récit plaisant à lire, sans être inoubliable. 4 étoiles.

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- Qui a fait quoi ?

Spider-Women alpha : scénario de Robbie Thompson, dessins et encrage de Vanessa del Ray
Spider-Gwen 7 & 8 : scénario de Jason Latour, dessins et encrage de Bengal
Silk 7 &8 : scénario de Robbie Thompson, dessins et encrage de Tana Ford
Spider-Woman 6 & 7 : scénario de Denis Hopeless, dessins de Joelle Jones, encrage de Jones et Lorenzo Ruggiero
Spider-Women omega : scénario de Dennis Hopeless, dessins et encrage de Nico Leon
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