Citations sur Beautiful bastard (124)
Nous parlons de tout, sauf du chaos qu'il a provoqué dans mon coeur.
Au-delà du plaisir physique, baiser avec lui est plutôt distrayant. Cela faisait bien longtemps qu'il ne m'était pas arrivé quelque chose d'aussi intéressant. Mais c'est un tel enfoiré.
- A quoi penses-tu ? demande-t-il alors.
Comment veut-il que je résume trente-six mille pensées en une seule phrase ? Cet homme est malade.
Mes nerfs sont à fleur de peau, entre l’excitation et la colère. J’ai presque une attaque cardiaque en ouvrant la porte. Elle est en train d’arroser une plante, légèrement penchée sur elle dans sa robe-pull gris souris et ses cuissardes. Chaque courbe de son corps est offerte à ma vue. On me veut du mal, là-haut. J’en suis plus que persuadé.
Serait-on en train de se foutre de ma gueule ? Ce n’est pas la clef de sa chambre qu’elle vient de lui donner, là ?
Je les observe pendant quelques secondes encore. Quelque chose en moi se brise. Il continue à fixer la clef comme s’il se demandait s’il allait ou non l’accepter. Le voir regarder une autre femme avec cette intensité, l’idée qu’il puisse désirer quelqu’un d’autre, me retourne les entrailles de colère. Je traverse la pièce jusqu’à eux.
Je pose la main sur son avant-bras. Il cligne des yeux vers moi, surpris :
— Bennett, es-tu prêt à monter dans ta suite ? demandé-je calmement.
Ses yeux s’agrandissent et sa bouche s’ouvre. Je ne l’ai jamais vu aussi décontenancé.
Et soudain, je prends conscience que c’est la première fois que je l’appelle par son prénom.
— Bennett ? répété-je.
Quelque chose tremble sur son visage. Les coins de sa bouche se relèvent dans un sourire et ses yeux se plongent dans les miens.
Il se tourne vers la belle femme brune et lui sourit avec indulgence :
— Veuillez nous excuser, lui dit-il en replaçant discrètement la clef dans sa main. Comme vous pouvez le constater, je ne suis pas venu seul.
- Bonne, ce n'est pas le mot. Phénoménale, intense, époustouflante, multi-orgasmiquement folle. Et c'est encore trop peu.
Je lui jette un coup d’oeil. Il n’a pas bougé et me fixe d’un
regard noir, furieux, les bras croisés sur sa large poitrine.
Merde, tout ce cirque pour une heure de retard ! Je cligne des
yeux, délibérément, pour ne pas avoir l’air de remarquer que
sa veste noire cintrée se tend au niveau de ses épaules athlétiques.
J’avais fait l’erreur fatale de passer par la salle de gym
de l’hôtel pendant un congrès, le premier mois où nous travaillions
ensemble. Je l’avais trouvé torse nu et transpirant, à
côté du tapis roulant. N’importe quel mannequin tuerait
pour avoir son visage et ses cheveux, les plus incroyables qu’il
m’ait été donné de voir sur un homme. La crinière « retour de
baise » : c’est comme ça que les filles d’en bas l’appellent et,
selon elles, elle vaut bien ce titre de noblesse. L’image – il
épongeait sa large poitrine avec son T-shirt – reste gravée dans
mon esprit.
Mon père disait toujours : "La meilleure façon d'apprendre un job, c'est de passer beaucoup de temps à regarder faire les autres."
"Pour arriver en haut de l'échelle, il faut commencer par le bas, ajoutait-il. Deviens celle dont le PDG ne pourra plus se passer. Son bras droit. Fais en sorte de leur plaire, et ils te mettront le grappin dessus à la seconde même où tu obtiendras ton diplôme."
Alors je suis devenue irremplaçable. Et, sans aucun doute, le bras droit. Mais en l'occurence, je suis le bras droit qui, la plupart du temps, doit se retenir de foutre son poing dans la sale gueule du directeur en question.
Un mois, ça file à une vitesse folle quand on tombe amoureux de la femme qu'on baise. Mais quand la femme qu'on aime nous quitte, deux mois semblent une éternité.
Une enveloppe blanche s'écrase sur mon bureau, comme une gifle. Mes yeux se lèvent jusqu'à mademoiselle Mills, qui m'observe, défiante, les sourcils relevés. Elle sort de mon bureau sans une explication.
Je fixe l'enveloppe, paniqué. Si c'est une lettre officielle détaillant ma conduite et m'indiquant son intention d'entreprendre des poursuites pour harcèlement sexuel... Je m'attend à un en-tête et à sa jolie signature proprette au bas de la page - mais pas au reçu d'un achat Internet... sur le compte de l'entreprise.