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Citations sur Les chars meurent aussi (44)

En lisant à haute voix, je goûtais les mots différemment. C’était une autre langue, plus acrobatique, plus exigeante. Elle m’emplissait, après quelques heures d’une tension physique concentrée dans ma bouche, d’un effet jubilatoire encore inconnu.

(p. 208)
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À la vitesse à laquelle ma mère rapetissait, elle disparaîtrait bien avant de mourir. [...] Elle n'émergeait désormais de ses siestes chimiques que pour replonger dans ses livres et s'y perdre.
"Maman, on pourrait aller dans le Maine.
- Pourquoi ?
- Pour aller voir la mer, se baigner, manger des "crabcake"
-C'est loin ma cocotte.
- On pourrait conduire chacun notre tour, papa pis moi.
- Ton père au soleil ?
- On le mettra en dessous d'un parasol avec une glacière de bières frettes !
- Vous êtes ben fins, ton père pis toi, mais j'aime mieux pas.
- Pourquoi ?
- Ça pourra jamais être aussi beau que je l'imagine. J'ai pus le temps d'être déçue"
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Madame Deslauriers était une femme équilatérale, aussi large que haute. Une femme tronc dont les formes s’étaient dissoutes depuis longtemps dans la masse uniforme et compacte de son corps.

(p. 165)
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J'ai mis enlevé remis réenlevé et reremis du rouge à lèvres, épaissi mes cils avec ma petite brosse à goudron et souri un peu, beaucoup, passionnément à la folie à cette face cernée dans le miroir éclaté; je ne pourrais rien faire de plus pour elle. J'ai imploré ma beauté intérieure de se déverser sur mes traits pour en magnifier la beauté. Le transfert opérait chez les femmes les plus ordinaires des livres de ma mère. Je le méritais autant qu'elles. p. 135
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Les histoires impossibles ont leur charme, elles laissent dans la mémoire un petit velours qui sert de reposoir quand la vie se fait trop rude.
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Au garage, la plupart des gars étaient dans les fosses en train de farfouiller dans les tripes malades des voitures. Sur les murs, comme toujours, d'édifiants calendriers de filles-choses couchées sur des véhicules improbables - trop propres ou jamais sortis l'hiver - rappelaient notre incontestable appartenant au règne animal
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Ce jour-là, je suis sortie d’une église au bras d’un bel homme qui n’avait d’yeux que pour moi. Ça ne s’est plus jamais reproduit par la suite. Qu’importe, les moments parfaits n’ont pas besoin d’être rejoués.
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Ses yeux se sont remplis de larmes qui ne coulaient pas, de vagues en suspension. Elle m’a donné une de ses mains couvertes de taches brunes avec lesquelles Cindy ne ferait bientôt plus de dessins farfelus en les reliant comme des points.
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« On peut rien faire de plus, ma cocotte. La sortir de chez elle ? Pour faire quoi ? La DPJ en a plein les bras avec des cas ben pires que ça, tu veux même pas le savoir. La trimballer d’un foyer à l’autre, ça donnerait quoi ? Tu l’as vu comme moi, son père, y est pas méchant, mais y a pas inventé l’eau tiède… »
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La mère de Sonia n’a jamais eu le droit de travailler. Son Réjean avait la cervelle trop embrouillée par le charabia clérical d’une époque révolue pour courir le risque de gracier sa propre femme ; qui sait, elle aurait probablement pu gagner de l’argent, devenir autonome et se rendre heureuse par ses propres moyens.
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