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Citations sur Les chars meurent aussi (44)

Sur le calendrier de tout-nues épinglé au-dessus du grand coffre Mastercraft, une femme se vautrait sur le capot d’une voiture sport shinée comme un sou neuf. Ses seins-lunes défiaient magistralement la gravité, ce qui aurait scié mon prof de physique, assez porté sur l’étude des astres. Je me suis demandé comment une fille pouvait en arriver là, aboutir à une telle déchéance, un tel anéantissement, quelles humiliations elle avait dû endurer pour finir par trouver acceptable de se geler le cul sur du métal froid afin d’enjoliver les murs crasseux d’un garage. Dans quels ailleurs lointains fuyait-elle, cette fille, pour trouver la force de sourire ?
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Sonia me le raconterait plus tard, quand sa mère et sa grand-mère s’étaient mises à se chicaner le titre de la plus endeuillée.
« C’est pire de perdre un enfant qu’un mari.
-Facile à dire quand on a encore son mari.
-Je l’ai mis au monde, cet enfant-là.
-Y est dans mon litte depuis 26 ans, ce gars-là.
-Tu trouveras ben de quoi d’autre à mettre dedans, t’avais pas de misère dans le temps.
-Crisse de langue sale, tu changes pas. »
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....elles étaient réellement heureuses pour moi. Comme elles avaient le bonheur simple, du genre qui ne dépasse pas la paie ni les contours d’un réel étriqué, il leur restait de la place pour vouloir celui des autres, le mien.
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Madame Deslauriers se serait bien entendue avec Ron qui résumait ainsi sa philosophie de vie : « Dans’vie, t’endures, t’endures, t’endures, pis tu crèves. That’s it, that’s all. »
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Dans la file grouillante qui avançait en dodelinant, les gars rappelaient le protocole à Pichette, qui n'avait pas mis les pieds dans une église depuis sa deuxième année. Il n'avait même pas fiat sa confirmation. L'état de disgrâce dans lequel il se trouvait, et que les gars raillaient abondamment, s'est presque mis à l'inquiéter. Il était venu manger des sandwichs pas de croûte et se retrouvait avec une brique sur la conscience.
"Mets la droite en dessous, tu prends l'hostie avec.
- C'est ma plus sale, j'arrive pas à la décrasser.
- Là, le curé va dire quéque chose, me rappelle pus quoi...
- Le corps du Christ.
- C'est ça. Pis toé, tu réponds "Amen". That's it that's all.
- Ça veut dire quoi, "Amen" ?
- On s'en crisse.
- Ça veut dire "OK".
- Mais non, ça veut dire "merci".
- Merci pour quoi ?
- Pour t’avoir donner une hostie, calvaire.
- Qu'est-ce que ça fait si je prends la main gauche ?
- L'enfer direct, mon chum.
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- Je peux t'offrir quelque chose à boire avec ta poutine, une bière, un drink compliqué avec des alcools forts, du vin blanc, rouge, bleu, un jus d'ananas...
- Du vin bleu ? Je suis partante.
Pendant que je jetais un œil émerveillé sur la fabuleuse collection de livres de toutes sortes étrangement classés par couleurs, il m'a dégoté quelque part, en un temps record, un verre de vin bleu. Le sien était verdâtre, eau stagnante.
- C'est quel cépage, ça ?
- Du sauvischtroumpf.
- Ah. Pis le tien ?
- Grenouille-aligotée.
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- C'est juste pour niaiser.
- J'aime pas ça, niaiser !
- C'est juste des grands niaiseux qui font des niaiseries.
- Pfff...
- Des grands niaiseux nonos qui font de gros niaisage de nounounerie de niaiserie.
- Pfff... 
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Il s'est empressé de sortir un autre disque de son enveloppe. Grésillements, crishs plus prononcés...
« Les doux doux doux arrivent après le premier couplet, écoute... She says, hey babe, take a walk on the wild side. Said, hey honey, take a walk on the wild side... Doux, doux doux, doux doux, doux doux doux doux, doux doux, doux doux, doux doux doux doux, doux doux, doux doux... »
On a recommencé à danser, les corps encastrés l'un dans l'autre, et à chanter en chuchotant jusqu'à ce que le soleil se lève. Les doux doux qu'il me susurrait à l'oreille me donnait la chair de poule. J'ai pensé « contraction des muscles horripilateurs ». Certaines notions de bio tardaient à s'effacer.
Le soleil nous a trouvés là, en parfaite symbiose.
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Je ne pleurais pas le père de Sonia, évidemment. Je ne le connaissais que du bout de la tête qui dépassait du fauteuil du salon. C'est l'image de mon amie désormais à moitié orpheline qui me désolait. Et l'idée que mon père était vieux, lui aussi, que les pièces de son coeur pouvaient à tout moment lâcher. La mort nous rend toujours un peu égoïste.
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« - La neige crounche, y doit faire moins vingt.
- C'est parfait.
- Ha ! Parfait pourquoi ?
- Parce que les tiques meurent à moins vingt.
- Les tiques ? Les petites bibittes dégueulasses ?
- Oui, qui sucent le sang des animaux.
- C'est celles qui plantent leur tête, ça ?
- Oui, comme des autruches, mais dans le corps...
- Yark !
- Pis y'a plein d'autres bibittes qui meurent à moins vingt. Très pratique. J'adore le froid.
- T'es un spécialiste des bibittes ?
- Indirectement.
- Les batteries de char meurent aussi. Ça, c'est moins cool.
- T'es une spécialiste des batteries de char ?
- Indirectement. »
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