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Critiques filtrées sur 5 étoiles  


À vingt-et-un ans Megan est le pilier de sa famille. Elle gère tout, même ses parents, brillants irresponsables, chacun à sa manière. Elle comprend grâce à son frère aîné qu'il est temps pour elle de faire sa vie, ailleurs. Elle quitte le Canada pour l'Angleterre, rejoindre une amie d'enfance, malgré les jérémiades de sa mère. Megan est plutôt rassurée car le médecin de famille a déclaré que sa mère ne devait plus avoir d'enfant, sept, cela suffit. L'arrivée en Angleterre ne ressemblera pas à l'eldorado tant souhaité et Megan logera dans une sorte de squat le temps de trouver du travail et un appartement.

Pendant ce temps, sa famille essaye de survivre dans un petit village du nord Canada où il neige et fait très froid. La mère, malgré les avertissements du médecin, accouchera de son huitième enfant en abandonnant les autres, dans la maison, sans soins. Elle va s'enfermer avec son nouveau né dans sa chambre. le père quitte la maison le plus souvent possible, préfère travailler à la banque et manger à l'extérieur avec ses propres souvenirs d'enfance qui lui gâchent la vie et l'empêchent de s'occuper de ses enfants. Tom, le fils aîné tombe dans une dépression après la mort de son meilleur ami, travaille et mange à l'extérieur aussi. Les deux adolescents et l'avant-dernier (quatre ans) se retrouvent dans une maison crasseuse, sans hygiène et surtout sans nourriture. Personne pour leur préparer un repas correct. Il y a bien une femme censée s'occuper du ménage et un peu des enfants mais elle profite de la situation et ne fait rien.

Tom va avoir un sursaut de lucidité et découvre effaré l'état de son petit frère, qui n'est jamais lavé et maigre, très maigre. Malgré tout, il n'arrive pas à parler à son père et préfère appeler Megan au secours.

Il n'est pas bon être une fille. C'est une histoire de conscience et de sentiment de culpabilité. Megan va-t-elle continuer sa propre vie prospère en Angleterre ou revenir s'occuper de ses parents irresponsables ?

À vous de le découvrir.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Un petit coup de coeur pour ce livre tellement sensible.... Je crois vraiment que les romans qui me touchent le plus sont ceux dont les personnages sont au premier plan, personnages fouillés, en constante évolution, avec une histoire crédible et profonde et c'est assurément le cas de celui-ci.

Struan, fin des années 60, la famille Cartwright, famille nombreuse de 7 enfants, se débat dans des difficultés quotidiennes. C'est Megan la seule fille qui tient toute la maison avec rigueur et efficacité. Elle pallie auprès de ses frères aux manques des parents. le père, démissionnaire vit entre son bureau, ses livres, et son travail. Emily la mère ne se réalise qu'avec un nourrisson dans les bras, oubliant à chaque naissance le reste de sa progéniture.

Lorsque Adam le dernier-né a suffisamment grandi, Megan parvient enfin à prendre son envol, se libérer de cette famille qu'elle aime mais qui ne lui permet pas de se réaliser... Elle part s'installer à Londres. Ce départ légitime va bouleverser totalement le fragile équilibre familial d'autant plus qu'un petit dernier inattendu pointe le nez après son départ....

C'est à travers trois personnages en particulier que l'on va suivre et comprendre au fil des pages les relations si complexes de cette famille désunie.
Megan, son départ, son arrivée en Angleterre et son installation mouvementé. Quel joli personnage, vibrant, intelligent, plein de ressources. Sa découverte du monde pleine de désillusion est passionnante.

Tom, le fils aîné, brillant étudiant dans la filière aéronautique, est d'une grande lucidité et d'une grande sensibilité mais en proie à une profonde dépression. Il est refermé sur lui-même, repoussant difficilement une culpabilité dévorante, oubliant ses ambitions et refusant tout contact humain. Il traîne sa solitude dans le chasse-neige municipal, nettoyant les rues jour après jour... C'est aussi le seul à prendre en compte l'adorable petit Adam beaucoup trop effacé et complètement délaissé.

Edward le père, qui semble tellement égoïste mais qu'on apprend peu à peu à comprendre. Hanté par son passé, ses rêves, ses regrets, rongé par la colère d'une vie qu'il subit, il reste en périphérie de la famille, dépassé par ses adolescents, démuni devant sa femme à la dérive, conscient de ses manques mais totalement paralysé par la peur et les souvenirs des drames de son enfance. C'est émouvant de le voir échouer chacune de ses velléités de communication avec ses enfants...

Je les ai tous aimés avec leurs failles, leurs blessures, leurs hésitations, chacun évolue au fil du temps, tente de faire ce qu'il peut pour s'en sortir.
J'ai tellement aimé Tom, sa sensibilité à fleur de peau, et sa relation si particulière avec Adam, !
Megan est formidable, figure de prou de la famille, la plus solide j'ai particulièrement apprécié son caractère bien trempé, sa détermination à s'en sortir mais aussi son profond attachement à sa famille et son sens du devoir.
Quant à Edward, on comprend son désarroi sans l'absoudre pour autant....
Des personnages tout en contraste, jamais manichéens, tous émouvants et même parfois bouleversants.

Trois années tumultueuses dans l'intimité d'une famille dévastée... on y parle de parents déficients, d'enfants mal aimés, de négligence devenant maltraitance, d'adolescents en perdition, de la difficulté à s'accomplir mais surtout à communiquer, de la solitude de chacun, mais aussi de solidarité familiale....
Après un long et rude hiver, le printemps n'est-il pas attendu ?

Un superbe roman !


Lien : https://chezbookinette.blogs..
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Je tiens d'abord à remercier les éditons Belfond et Babelio, pour l'envoi de "Un hiver long et rude". Merci beaucoup;
Ce que j'ai aimé en premier dans ce livre, c'est sa couverture. Elle est belle, douce, quand on la voit, on a juste envie de se lover sous un plaid, avec un bon chocolat et de lire ce roman. Par contre, après l'avoir lu, je trouve que les éditions Belfond auraient dû garder le titre original car il correspond mieux à ce qui arrive à cette famille. Passer la couverture, j'ai découvert une histoire, une histoire familiale, qui m'a beaucoup plu.Ici, on va suivre Megan qui prend sa vie en main et part pour Londres, Tom qui perd son meilleur ami et perd également le goût de la vie, et Edward le père qui est dépassé par le passé et le présent. Au départ, j'ai trouvé que cela avait du mal à démarrer et la longueur des chapitres m'a conforté dans cette idée mais j'ai compris (plus tard) que l'auteur voulait nous montrer, grâce à cela, l'inertie qu'il y avait dans la vie des personnages principaux. Une chose, que j'ai également appréciée, c'est la forme du récit. Il y a deux formes narratives: quand c'est Edward, l'auteur utilise la première personne, par contre quand c'est deux autres personnages elle utilise la narration omnisciente, cela donne du relief à l'histoire. J'ai beaucoup aimé les personnages de Megan et de Tom. Ils ont des problèmes personnels, des problèmes familiaux et pourtant ils font en sorte de s'en sortir, d'émerger la tête de l'eau. Ce qui est tout le contraire de leur père. On dirait qu'Edward se complaît dans ce qui lui arrive, qu'il ne voit pas d'autres solutions que se plaindre et rester dans son bureau alors qu'il a une famille à gérer.Je mettrais un petit bémol sur la fin de l'histoire. J'ai été un peu déçue, mais je crois que c'est parce que je me suis trop attachée à Megan et à Tom.
J'ai passé un agréable moment avec les Cartwright, qui m'ont fait pleurer, rire, espérer . Cette lecture, ne m'a pas laissé indifférente, je me suis remise en question en même que les personnages et cela fait un bien fou.
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Quelle belle surprise que ce livre, mon premier de Mary Lawson, traduit par Michèle Valencia, qui a le plus beau des "doubles dons" pour moi : la justesse (jamais trop peu et jamais "trop beaucoup") et l'empathie, profonde, pour ses personnages. La plume, belle, maîtrisée, sert magnifiquement son propos.

Megan est altruiste, profondément. Toute Jeune fille, à l'aube de l'âge adulte, elle met sa vie entre parenthèses, pour suppléer Émily, sa mère, obsédée par son amour immodéré des bébés juste nés, qui s'absorbe dans les soins du dernier né, en laissant le reste de la fratrie sans attention ni soins. Edouard, le père, face à cette fuite, choisit de fuir aussi, dans ces chers livres, qui lui permettent de s'absorber dans la vie cultuelle de Londres, Rome... autant de villes qu'il ne verra jamais.

Meg comble les brèches, nettoie, cuisine, apporte attention et soins à ses frères et soeurs, au premier chef Adam, 4 ans, trop grand déjà pour mériter l'attention d'Emily. Elle finit par fuir comme on saisit sa dernière chance vers Londres : elle y trouvera un métier - directrice d'hôtel - dans lequel elle s'épanouit et un amour impossible. Une vie presque heureuse, équilibrée en tout cas, où elle se rencontre enfin elle même, où elle s'autorise à vivre pour elle, pour donner libre cours à ses aspirations. Oui mais... le manque de sa famille se fait sentir et Emily, au loin, se révèle de plus en plus absente, incapable de faire face. Quand sa famille prend l'eau...

Ce roman à trois voix - Megan, Edouard et Tom, le grand frère, brillant et appelé à briller mais dont les ailes et l'envie de partir ont été brutalement coupées par le suicide d'un ami - ne laisse aucune chance au lecteur. Par petites touches, presque insidieusement, Mary Lawson nous entraîne dans la vie de cette famille dont le sort des membres devient notre préoccupation première. C'est subtile, habile, très bien fait. Les personnages sont vrais, tellement humains que leur vie devient la nôtre, dans la vie trépidante de Londres comme dans le froid mordant de Struan.

Plus que de dévorer ce livre, je l'ai laissé m'imprégner au fil des jours et c'était un vrai bonheur... Je ressors de cette lecture émue aux larmes, émerveillée, touchée. Que demander de plus ? Un autre Mary Lawson sera parfait !
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Tout d'abord, j'aimerais remercier les éditions Belfond et Babelio pour cet envoi car c'était LE titre que je voulais absolument lors de cette opération Masse critique !

Un hiver long est rude est un roman qui se centre sur une famille, les Cartwright que l'on suivra de 1966 à 1969. Ils vivent au Canada dans une petite bourgade où les hivers sont difficiles. Cette famille est composée d'un couple à la dérive : Edward, directeur de banque et Emily, qui sombre peu à peu dans la folie. Ensemble, ils ont huit enfants dont le dernier va seulement naître. La cadette de la famille, Megan, s'est toujours occupée de tout, remplaçant sa mère et mettant sa propre vie au second plan. A vingt et un ans, la jeune femme décide de partir pour l'Angleterre et enfin, de commencer sa vie.

Dans ce récit, nous suivons Edward, le père, Tom, l'aîné et Megan. Chacun de ces membres a ses préoccupations. Tout débute par le départ de Megan pour Londres. Très vite, c'est le chaos chez les Cartwright car Megan veillait sur tout, ses frères ne manquaient de rien, la maison était en ordre. Tom et Edward vont peu à peu prendre conscience que plus rien ne va depuis. Emily n'est plus capable de cuisiner, ne s'occupe que de son nouveau né et laisse se débrouiller les autres, aussi jeunes soient ils. Cela m'a choquée qu'il ait fallu tant de temps aux personnages pour voir dans quel état se trouvait leur foyer. Montagne de vaisselles, placards vides, plus de vêtements propres. Et personne ne fait rien, bien sûr. Edward n'assume pas son rôle de père, ferme les yeux sur les problèmes et préfère mettre des vêtements sales que de les laver. le plus choquant, c'est le petit Adam, quatre ans, qu'on ne nourrit pas, qu'on ne lave pas et qui est livré à lui-même. J'étais outrée ! Ce roman reflète une époque où la femme devait assumer toutes les tâches domestiques et où le mari mettait les pieds sous la table en rentrant du travail.

Malgré tout, il y a des éléments qui nous font comprendre combien les personnages masculins sont perdus. Tom fait une dépression et n'a pas de but dans la vie. Edward, son père, a subi de graves événements, notamment la guerre et doit supporter la folie de sa femme et le nombre important d'enfants à la maison. J'ai été mal pour lui, son mariage malheureux, ses enfants délinquants, sa propre enfance dévastatrice et le désordre sans fin qui règne chez lui. J'ai aussi eu pitié pour Megan qui aura bien des désillusions dans ce pays qui la faisait rêver. Je l'ai adorée, elle est à la fois forte et faible. Forte de partir loin sans rien, de travailler d'arrache-pied mais aussi faible de par ses sentiments.

Si ce roman m'a fait hérisser le poil, je ne l'en ai pas moins adoré. Il ne faut pas le lire pour de l'action, loin de là. Un hiver long est rude est une chronique familiale, récit d'une chute sans fond dont on espère qu'il y aura tout de même de la lumière au final.
Lien : http://romansurcanape.fr/un-..
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Marie LAWSON nous raconte la vie étriquée et les états d'âmes d'une famille de huit enfants habitant une toute petite ville de l'Ontario,très enneigée pendant le long hiver canadien avec une température descendant jusqu'à moins trente quatre degrés et parallèlement la vie de Mégan, la seule fille de cette famille.
Esclave gestionnaire pendant toute sa jeunesse de cette grande et turbulente fratrie à problèmes en plus de ceux des parents, Mégan décide à 21 ans d'aller vivre sa vie qui sera remplie de découvertes et de surprises dans l'immense ville de Londres…
Un roman,écrit dans un très bon style,très agréable à lire . un régal.
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Nous sommes en été, le soleil semble revenir et pourtant dans ce très beau roman de Mary Lawson, c'est le rude et implacable hiver canadien qui s'impose, celui qui vous enferme dans votre village, loin de toute agglomération, pour des jours et des semaines. Nous sommes à la fin des années 60 et c'est le début du power flower à Londres, tandis qu'aux Etats Unis la guerre du Vietnam divise la population. Megan a réussi à quitter la vie familiale où elle s'occupe de ses nombreux frères – elle est la seconde enfant – dans cette petite ville perdue du Grand Nord canadien, Struan. Son père comptait pourtant beaucoup sur elle même s'il n'en avait pas vraiment conscience ; son frère aîné, Tom, de retour à la maison après un traumatisme psychique important, se désole de son absence ; sa mère, seulement occupée du dernier né, ne se préoccupe absolument pas de ses adolescents, de ses jumeaux ni même du petit avant-dernier qui n'a que trois ans. Tout va à vau l'eau dans cette famille et nous en découvrons les arcanes en lisant les points de vue du père et de Tom, tandis que Megan réussit à faire son trou à Londres, se découvrant des affinités avec ses employeurs qui lui permettent de s'épanouir en s'investissant dans la direction d'un hôtel de style.

Le contraste entre la rudesse de la vie au Canada, où l'hiver semble quasi durer toute l'année tellement cette saison est rude et difficile à traverser, même si l'argent ne manque pas vraiment, et l'émancipation mesurée de Megan à Londres, que tous prennent pour une américaine puis s'aperçoivent qu'elle est canadienne et n'a pas forcément les mêmes valeurs, ni la même aisance, ce contraste donc joue en la défaveur de Megan qui n'est pas sans se douter des difficultés qui règnent dans sa maison natale. Mais quoi ? se sacrifier ? les laisser se débrouiller tous ces hommes et garçons, avec en prime la folie douce de Emily, qui ne vit que pour chaque nouveau bébé.

Voici un très joli roman, tout en finesse, plein d'amour compris ou pas, plein de colère aussi qui rend les choix tellement plus difficiles.
Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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📖 1ère phrase : Par endroits, la route était impraticable et ils durent arrêter la voiture une douzaine de fois pour dégager buissons et arbres morts.

📕 L'histoire : une famille nombreuse au Canada à la fin des années soixante.on va suivre 3 membres de la famille : le père Edward, le fils ainé Tom et la seule fille de la fratrie Megan. Au sein de cette famille dysfonctionnelle, sans vraiment l'intention de l'être, Megan se sent responsable de tous et en particulier d'Adam, le petit dernier de la fratrie. Elle va cependant arriver à émigrer à Londres pour échapper enfin aux responsabilités que la famille lui a confiées. le fils ainé, a fait des études d'aéronautique mais se retrouve chauffeur de déneigeuse. le père partage son temps entre la banque et son bureau pour fuir la réalité pendant que la mère continue à agrandir la fratrie pendant que le petit Adam est totalement délaissé.

♥️ ♥️ ♥️ Mon avis : Un beau coup de coeur pour ce roman, qui m'a beaucoup touchée, cela fait longtemps que cela ne m'était pas arrivé... le récit est fait à trois voix, en alternance, ce qui nous plonge encore plus au coeur de la famille. Les personnages sont campés avec une grande justesse et sensibilité, ici pas de portrait manichéens ou caricaturaux, tout est décrit en subtilité. Les failles de chacun, pourquoi ils en sont arrivés là, l'équilibre entre désirs et culpabilité. Les choix qui impliquent des renoncements, l'équilibre entre destin et liberté... Bref, une très belle lecture. Je découvrais cette autrice, je vais aller à la recherche de ces autres romans !
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