AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9781935002765
120 pages
Aftershock Comics (13/03/2018)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
The most daring art thief in Paris has struck again, and the police have assigned their best detective to the case. His only clue? A single white feather left at the scene. Could this feather belong to the thief? To the thief's accomplice, an oversized talking egret? Or will his investigation lead him to somewhere even stranger? (Answer: all of the above.)

Presenting a peculiar and unforgettable tale of birds and banditry, paintings and pets, larceny,... >Voir plus
Que lire après Eleanor & the EgretVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète indépendante de tout autre. Il comprend les 5 épisodes initialement parus en 2017, écrits par John Layman, dessinés et encrés par Sam Keith, avec une mise en couleurs réalisée par Ronda Pattison. Il comprend également une courte introduction d'une page rédigée par Layman, explicitant son intention et celle de Kieth avec cette histoire. Il contient également les couvertures variantes réalisées par Rob Guillory, Elizabeth Torque, Mike Rooth, Sam Kieth et Dave Crossland.

Il y a plusieurs années de cela, quelque part dans un marais, une jeune femme à lunette et en robe rouge fort décolletée dans le dos s'enfuit en courant et en pataugeant dans l'eau. Elle finit par chuter tête la première dans la boue. En se relevant, elle découvre un oeuf dans un nid. Au temps présent à Paris (en France), Eleanor s'est rendue au Musée de Couleurs Étonnantes où elle admire les oeuvres exposées, en particulier celles de d'Anastasia Rüe. Alors que le groupe dont elle faisait partie s'éloigne, l'oiseau ornant son chapeau donne signe de vie et Eleanor lui sourit. le lendemain, le chef de police Rabiduex se rend au musée où la peinture d'Anastasia Rüe a disparu. Il est accompagné de l'inspecteur Gilbert Belanger, lui-même accompagné de son chat Cheswick. Ils restent interdits devant l'emplacement vide. L'inspecteur remarque une plume par terre et la ramasse. Rabiduex lui fait remarquer que ça n'a rien à voir avec le vol.

Rabiduex pose des questions à l'inspecteur Belanger pour essayer de deviner le mode opératoire du voleur. Dans le même temps, les cases montrent comment Eleanor et Ellis (son aigrette) s'y sont prises pour neutraliser les caméras de surveillance, découper une ouverture dans le dôme en verre, ouvrir la serrure de la porte de sécurité sans disposer de la clé, passer devant le garde sans qu'il s'en rende compte, franchir les barrières de faisceau laser, et repartir en emmenant la peinture de belle taille. Après être sorti du musée, l'inspecteur suit son idée : identifier l'oiseau ayant perdu une plume. Il se rend dans l'animalerie la plus proche. le vendeur au comptoir lui indique qu'il a de la chance : dans la boutique se trouve une cliente spécialisée dans les oiseaux qui s'appelle Eleanor. Cette dernière répond par un mensonge pour lancer l'inspecteur sr une fausse piste. de retour chez elle, elle contemple la toile volée en se demandant qu'ne faire. Ellis l'avale d'un coup.

En voyant le nom des auteurs, la curiosité du lecteur est tout de suite éveillée : le scénariste de la série Chew (dessinée par Rob Guillory) et le créateur de The Maxx et l'auteur d'histoires de Batman qui ne ressemblent à aucune autre, par exempleBatman: Ghosts. Dans l'introduction Layman indique que son intention et celle de Kieth était de réaliser un récit léger, un peu fantastique dans la mesure où ils ne s'en tiendraient ni au réalisme, ni à la réalité. Effectivement le point de départ reflète ce choix avec une aigrette dotée de conscience et disposant de capacités surnaturelles, voire même magique. Par exemple, elle est capable de découper du verre avec son bec, ou de faire prendre à son bec la forme de la clé ouvrant la serrure de la porte de sécurité, sans avoir vu ladite clé. Lorsque Ellis (l'aigrette) avale le tableau d'Anastasia Rüe, les proportions de l'oeuvre fluctuent fortement, de 2 mètres sur 1 mètre et demi lorsqu'elle est exposée, à 1,5m*1m lorsqu'elle est transportée par l'aigrette, jusqu'à 80cm*60cm lorsqu'elle est avalée par l'aigrette. La narration ne donne pas d'explication quant à ces changements de dimension, et les dessins les montrent clairement.

Au fur et à mesure de sa carrière, Sam Kieth s'est éloigné d'une représentation purement figurative pour jouer à la fois avec les modèles de ce qui est représenté, mais aussi avec les formes. En tant qu'artiste, il imagine des objets n'existant pas ou il s'inspire de modèles ayant existé mais à une autre époque. Ainsi au cours de ces épisodes, le lecteur découvre des accessoires invraisemblables, anachroniques ou loufoques, pour des effets de décalage. La première vision de Paris comprend à la fois des marquises dans le style Art Nouveau et des tags très modernes, pour une rue qui n'a jamais existé. Les quelques vues suivantes des rues de Paris s'inscrivent dans des visions tout aussi fantasmées, un décor purement imaginaire renvoyant au dix-neuvième siècle, mais avec parfois des éléments modernes, ou des éléments relevant de l'urbanisme américain. Dans une séquence, le lecteur sourit en voyant Eleanor chevaucher une énorme moto sur une route à 2 voies assez large et toute droite, évoquant plus une highway étatsunienne qu'une route de campagne française. Non seulement le lecteur ne doit pas s'attendre à une reconstitution de Paris, mais en plus il ne doit pas espérer une cohérence descriptive d'une séquence à l'autre, voire même à l'intérieur d'une même scène.

Tous les autres accessoires sont soumis à des variations patentes. Les toilettes d'Eleanor constituent un autre exemple parlant. Dans la scène d'introduction (quand elle fuit une maison et qu'elle tombe sur un oeuf), elle porte une belle robe longue rouge qui ne semble tenir sur son corps que par miracle. Lorsqu'elle visite le musée, elle porte une longue robe blanche avec un col très haut, et un chapeau à large rebords évoquant les toilettes du début du vingtième siècle, mais beaucoup plus près du corps. le lendemain, dans l'animalerie, elle est vêtue d'un short et d'un débardeur laissant voir son nombril, avec une casquette de baseball. Par la suite, elle porte également un pantalon et un sweater ou encore une longue blouse blanche. le lecteur découvre à chaque fois sa tenue, reflétant soit son état d'esprit indépendamment de la possibilité de disposer d'un tel vêtement dans sa garde-robe, soit adaptée à son activité. Là encore, il ne faut pas chercher une forme de cohérence réaliste, mais plus l'expression d'états d'esprit.

En s'affranchissant de ces contraintes de réalisme et de réalité, Sam Kieth plonge le lecteur dans un monde teinté d'onirisme à la consistance fluctuante, parsemé de visuels étonnants. Pour commencer, le lecteur tombe immédiatement sous le charme d'Eleanor, à la fois femme mature avec des formes, à la fois jeune femme souriante vaguement ironique. La mise en scène du premier vol s'avère amusante, puisque les auteurs intercalent les cases de l'inspecteur et de son chef en train de réfléchir aux méthodes pragmatiques des voleurs, avec le déroulé réel reposant sur les capacités surnaturelles de l'aigrette. En début de l'épisode 2, le lecteur bénéficie d'une visite au zoo, avec girafe, tigre, éléphant, rhinocéros et caméléon, pour des images aussi inattendues que réalistes. Un peu plus loin, il découvre le modèle improbable de voiture de l'inspecteur Belanger, à 3 roues, une petite étiquette venant préciser ce détail, pas forcément perceptible sur le dessin. Lors de l'épisode 3, monsieur Ives et son familier suivent Eleanor et Ellis sur la pointe des pieds (pour mieux les surprendre) dans les couloirs d'une galerie d'art, à la fois horribles (la dentition de monsieur Ives) et un peu comiques (du fait de l'exagération physique, de la forme des pieds d'Ives). Kieth joue aussi sur le lettrage très organique des effets sonores pour leur donner du volume et de la texture. La narration visuelle est à la fois loufoque et imprévisible aussi bien capable de détails exubérants, que d'une simplicité désarmante et expressive.

Du fait des caractéristiques de la narration visuelle, le lecteur se laisse prendre par sa poésie, s'attachant moins au scénario ou à essayer d'en anticiper les rebondissements du fait du degré élevé de facétie. L'intrigue suit un déroulement linéaire, avec un petit rappel sur le passé pour expliquer l'histoire personnelle d'Anastasia Rüe. Elle comprend plusieurs rebondissements, comme des combats physiques et de nouvelles expositions d'oeuvres d'art. le lecteur sait dès le départ qu'il n'arrivera rien de grave à Eleanor ou à Ellis. John Layman s'amuse avec une histoire d'amour très légère, sans épaisseur, ainsi qu'avec la notion d'art. Il utilise cette dernière quand il montre que l'aigrette se nourrit d'oeuvre d'art, qu'elle dépérit quand elle ne peut pas en consommer. le lecteur a bien du mal à y voir une métaphore autre que l'art est indispensable à sa vie, et qu'en même temps elle détruit chaque oeuvre lorsqu'elle la consomme, puisqu'elle la mange. Ce thème est également développé par le fait qu'Anastasia Rüe s'approprie la créativité d'autres individus. Là encore ce thème reste à ce niveau, sans plus de remarque ou d'analyse sur le vol d'idées ou de propriétés intellectuelles.

Le lecteur ressort de ce tome avec le sourire aux lèvres du fait des visuels surprenants et du ton positif du récit. Il éprouve la sensation d'avoir lu une forme poétique inhabituelle, jouant sur le rapprochement d'accessoires disparates, comme si les personnages imposaient leur propre ressenti de la réalité. En fonction de sa sensibilité, il peut trouver le résultat enchanteur et charmant (4 étoiles), ou un peu superficiel, en particulier du fait que Sam Kieth ressert ses habituelles exagérations donnant l'impression de dessiner chaque page, parfois chaque case sous l'inspiration du moment.
Commenter  J’apprécie          50


Videos de John Layman (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Layman
Après le succès de TONY CHU - DÉTECTIVE CANNIBALE (série en 12 tomes créée par John Layman & Rob Guillory), voici les aventures de sa soeur SAFRANE, toujours écrites par John et dessinées par Dan Boultwood.
Résumé : Tandis que TONY CHU racontait l'histoire d'un flic cibopathe (capable de lire psychiquement les impressions de tout ce qu'il ingurgite), SAFRANE CHU est une ?cibopar?, capable de lire dans les pensées de tous ceux avec qui elle partage un repas. Et pour couronner le tout, Safrane est l'une des criminelles les plus recherchées de la planète...
Retrouvez-nous sur le site internet et réseaux sociaux pour plus de BD : http://www.soleilprod.com/ https://www.facebook.com/soleil.editions https://twitter.com/editions_Soleil https://www.instagram.com/delcourt_soleil_bd/
Achetez le tome : Amazon : https://amzn.to/3jeFomY Fnac : https://bit.ly/3DW82RT Cultura : https://bit.ly/3pwfyPF
+ Lire la suite
autres livres classés : muséeVoir plus


Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

The twits (fr: les deux gredins)

Quelle est la première farce que Mme Gredins fait à Mr Gredins?

L'oeil de verre
La grenouille
Mme Gredins rétrécies
Aucun

8 questions
25 lecteurs ont répondu
Thème : Les Deux Gredins de Roald DahlCréer un quiz sur ce livre

{* *}