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EAN : 9782745400000
137 pages
00h00.Com (01/05/1998)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Une jeune étrangère fraîchement débarquée à Paris se lance dans un corps à corps passionné avec la langue française et découvre qu’un apprentissage académique ne l’avait pas préparée à ses pièges. Que cache l’angle mort? Comment répondre aux questions sur un trou de balle? Comment entendre le frôlement d’ailes lorsqu’un ange passe, échapper aux sortilèges des instants entre chiens et loups ? Entrer dans les subtilités d’une langue, c’est aussi apprendre à vivre.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une jolie histoire tournée vers la découverte des expressions françaises ("tomber dans les pommes", "entre chien et loup", "un ange passe"...) au travers des questions que se pose une étrangère non francophone et des réponses qu'elle imagine à l'aune de ses valeurs et repères.

Au travers d'épisodes souvent drôles, parfois émouvants, une étudiante en lettres originaire d'un pays de l'est de l'Europe s'interroge sur la signification des mots, tout en découvrant la vie parisienne, les amitiés estudiantines et l'intégration dans la société française (et ses fameux numéros d'identification : de sécurité sociale, d'identité, de carte d'étudiante.... ça rappelle quelque chose ?).

J'ai bien aimé ce premier livre de Rouja Lazarova, écrit en 1998.
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Hanna Lubiz a quitté un ancien pays communiste pour poursuivre des études de lettres à Paris. Fascinée par la culture et la langue françaises, elle ne cesse de s'interroger sur le sens des expressions qu'elle découvre au fil de ses rencontres. Lorsqu'elle discute avec Isabelle, son amie des beaux quartiers, Jean, un peintre timide et bienveillant, ou encore l'imposant André Rummiers, professeur à la Sorbonne, elle se heurte régulièrement aux pièges que lui tend la langue française, qu'elle parle pourtant parfaitement. « La langue étrangère semblait guetter mes faits et gestes pour les tourner en dérision. » regrette-t-elle.

Découvrant les subtilités de la langue française en même temps que la vie parisienne, elle n'hésite pas à poser des questions à ses interlocuteurs, cherchant à connaître l'origine des expressions. Pourquoi parle-t-on d'une « nuit blanche », au même titre qu'une « arme blanche », mais d'une « peur bleue » ? Est-ce que l'on « tombe amoureux » comme on « tombe dans les pommes » ? Quand « un ange passe », doit-on guetter la présence d'ailes blanches ? Que doit-on répondre à une personne qui vous demande d'arriver dans « une bonne demi-heure » ou « une petite heure » ?

Née en 1968 dans la Bulgarie communiste, Rouja Lazarova a étudié la littérature et la langue françaises, d'abord à Sofia puis à Paris. Elle a publié ses premières nouvelles, en bulgare, dans les années quatre-vingt et son premier roman, « Sur le bout de la langue », en langue française, en 1998.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Pourquoi choisir *tomber*, ce mouvement descendant qui rabaisse et écrase, pour une femme qui *devient* enceinte ? Ne peut-on pas exprimer les débuts de la grossesse par un verbe approprié, *enceindre*, par exemple ? Quelle étrange option pour exprimer la conception d'un enfant ! Pourtant, la procréation semble vénérée comme l'accomplissement final de l'homme. Le langage, lui, en révèle l'angoisse intrinsèque.
Tomber enceinte, tomber amoureux, tomber malade, on y lit la même fatalité, la même impuissance accablante devant les faits. Il est étonnant de constater la fréquence du verbe *tomber* dans les locutions françaises. La langue veut-elle abattre les serfs qui osent la parler ? Ou bien, fait-elle juste preuve, en recourant si souvent au fatalisme inhérent à ce verbe, de résignation devant le destin ?
(...)
*S'envoyer en l'air* pour *tomber enceinte*, je ne pus m'empêcher de sourire malgré le tragique de la situation. Quelle drôle de langue, qui nous projette vite des espaces célestes des rapports amoureux aux responsabilités terrestres d'une grossesse.

p106/107
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Dans mon pays, j'avais voulu étudier les lettres françaises. On m'immergea donc dans Le Roman de la Rose et, pendant trois années d'académisme austère, je ne pus en ressortir la tête. Tout bien pensé, la littérature médiévale avait l'avantage d'être politiquement très correcte et de ne pas déranger le régime communiste. Un jour, pourtant, un professeur français vint dans notre université pour y dispenser un cours de littérature moderne. De littérature quoi ? Moderne, ai-je bien dit. Il repartit, laissant derrière lui une traînée lumineuse de références introuvables dans les bibliothèques locales et, en moi, une durable impression d'amertume.
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- Rien de grave, maman, j'ai dû prendre froid.
Maman écarquilla les yeux.
- Qu'est-ce que tu as pris ?
Je pris conscience du malentendu. J'avais utilisé une expression française, la traduisant littéralement en ma langue où, naturellement, *prendre froid* ne voulait rien dire.
(...)
Que s'était-il passé ? J'éprouvais la sensation pénible d'avoir perdu ma langue maternelle. Cette idée provoqua une douleur lancinante. Amputée d'un organe vital, invalide à vie. Au cours de mon exil à l'étranger, ma vigilance endormie avait permis à l'oubli d’œuvrer.

p. 127-128
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Je suis une jeune fille mal rangée, et s'il le faut, j'écrirai mes mémoires pour chanter le desordre.
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