Hanna Lubiz a quitté un ancien pays communiste pour poursuivre des études de lettres à Paris. Fascinée par la culture et la langue françaises, elle ne cesse de s'interroger sur le sens des expressions qu'elle découvre au fil de ses rencontres. Lorsqu'elle discute avec Isabelle, son amie des beaux quartiers, Jean, un peintre timide et bienveillant, ou encore l'imposant André Rummiers, professeur à la Sorbonne, elle se heurte régulièrement aux pièges que lui tend la langue française, qu'elle parle pourtant parfaitement. « La langue étrangère semblait guetter mes faits et gestes pour les tourner en dérision. » regrette-t-elle.
Découvrant les subtilités de la langue française en même temps que la vie parisienne, elle n'hésite pas à poser des questions à ses interlocuteurs, cherchant à connaître l'origine des expressions. Pourquoi parle-t-on d'une « nuit blanche », au même titre qu'une « arme blanche », mais d'une « peur bleue » ? Est-ce que l'on « tombe amoureux » comme on « tombe dans les pommes » ? Quand « un ange passe », doit-on guetter la présence d'ailes blanches ? Que doit-on répondre à une personne qui vous demande d'arriver dans « une bonne demi-heure » ou « une petite heure » ?
Née en 1968 dans la Bulgarie communiste,
Rouja Lazarova a étudié la littérature et la langue françaises, d'abord à Sofia puis à Paris. Elle a publié ses premières nouvelles, en bulgare, dans les années quatre-vingt et son premier roman, «
Sur le bout de la langue », en langue française, en 1998.