Dans ce roman,
Viktor Lazlo mêle les destins de femmes noires (esclaves ou descendantes d'esclaves) et deux hommes juifs. du 19ème au 20 ème siècle, ces personnages sont rejettés par le continent européen colonialiste ou nationaliste.
A l'issue de cette lecture, mon avis reste très mitigé... L'idée de départ était intéressante, mais en ce qui concerne le traitement, il est assez inégal. On le voit tout d'abord au niveau des personnages dont les portraites sont très inégaux. Les thématiques que l'auteure a choisi de traiter sont intéressantes et judicieuses.
Viktor Lazlo nous parle ici de nos illusions, du rapport à la maternité et au corps féminin parfois compliqué, du positionnement social au regard de nos origines et de la famille qui est tour à tour un moteur et un poids pour l'individu. Mais ce qui semble être le coeur du roman ce sont les idéologies et leur influence sur les individus. Tous les personnages du roman, les hommes, les femmes, les noires, les juifs, les métisses : tous sont soumis à un appel constant vers un ailleurs, un désir qui s'inscrit en opposition avec les désirs d'otarcies qui règnent à ces époques.
Le problème, c'est qu'en plus de personnages qui manquent d'épaisseur, la construction du roman (d'un point de vue chronologique, mais pas seulement) est bancale, et on se perd assez vite dans tous les propos et combats sur tous les fronts.
Il faut quand même reconnaître que les scènes d'adieux et celles où les personnages ressentent de la haine ou du désespoir sont bien transcrites. Mais cela ne m'a pas suffit.
Alors les romans que j'ai déjà lu sur les esclaves et leurs descendants d'un côté et les juifs de l'autre. Mes attentes étaient élevées, trop peut-être...
Je remercie Babelio et les éditions Grasset pour cet envoi et leur confiance.