Arthur Rimbaud enflamme toujours autant le monde littéraire, et même lorsqu'il n'est pas à proprement parlé l'objet même du livre, il n'en reste pas moins le fantôme envahissant caché derrière les lignes !
L'auteur des vies minuscules a un jour écrit sur le jeune Arthur, de son propre aveu, il aurait aimé écrire sur son frère Frédéric « moins fortuné intellectuellement » mais il ne le fit pas !
Le conducteur d'omnibus n'eut pas son heure de gloire chez Michon et heureusement pour nous, lecteurs friands de vies minuscules que
David le Bailly eut l'idée de le sortir de l'oubli pour nous conter l'histoire de celui qui fut même radié de la photo de famille bien connue.
Parler de Frédéric c'est remonter le fil de la famille
Rimbaud, c'est affronter le fantôme de la mère : Vitalie, dure, inflexible, injuste, méchante par-delà la mort.
Mais c'est aussi composer avec la soeur, Isabelle et son époux le sculpteur, journaliste, artiste sans gloire qui trouva un exutoire dans l'oeuvre d'Arthur R. et surtout dans l'administration de ces quelques biens et feuilles ! Un Arthur qu'il ne connut même pas mais assez parlé de ce
Rimbaud !!
Car si tout et son contraire a été dit sur le jeune prodige, ange déchu, beauté du diable, roué et vil.
A travers l'histoire de Frédéric, le poète transpire encore : ses tiraillements, ses revirements, ses traitrises et ses reniements. On y entrevoit cependant leur enfance complice, leur jeunesse foutraque alliée contre cette mère si distante, et si la ressemblance physique était proche, la sensibilité était autre. Frédéric le terrien, l'homme sacrifié dans l'ombre de ce frère si envahissant, à qui rien ne fut accordé pas même le droit de se marier dignement, ni d'élever ses enfants comme il l'aurait souhaité.
Un livre-enquête stupéfiant sur le
Rimbaud sacrifié, sur une vie minuscule.
Le livre de la rentrée littéraire qui ravira certainement les férues de poésie rimbaldienne !