Si les religions étaient exemptes de crimes, il ne serait probablement pas nécessaire de les encadrer autant. C’est parce qu’elles ne peuvent convaincre tous les hommes à l’aide de la seule raison que les religions ont parfois besoin de la violence.
En effet, le recours à la brutalité n’est pas nécessaire pour les vérités de raison, comme celles des mathématiques ou de la géométrie ; mais pour nous persuader qu’il est possible de séparer les mers, de marcher sur les eaux ou d’écarter les doigts pour désaltérer 1 400 hommes, il peut être utile d’avoir recours à une estrapade ou aux vertus explicatives des tenailles.
La liberté doit, en bref, demeurer ouverte en permanence au questionnement. Il me semble que c’est dans cette perspective dynamique d’une tâche que les exigences du présent ne cessent de convoquer qu’il faut désormais voir de plus en plus nettement la place de la liberté, et plus particulièrement celle de la liberté religieuse, en nos sociétés.