Les Amies

Je suis très mitigée par rapport à cette lecture: d'un côté, j'ai aimé certaines phrases, certaines considérations, j'ai trouvé la restitution de certains sentiments, certaines sensations, extrêmement justes et, d'un autre côté, je n'ai pas été embarquée dans cette histoire, en raison d'un voile opaque dressé entre les mots de l'autrice et mon coeur de lectrice. Pour une raison que je parviens pas à expliquer, je restais étrangère au récit, a l'histoire de cette amitié en déroute, incapable de m'identifier aux héroïnes ou de m'y attacher.

Je me suis un peu ennuyée, sur cette île bretonne, et la fin de l'histoire ne m'a pas cueillie et donc n'a pas rattrapé ce sentiment d'indifférence qui m'a habitée durant ma lecture.

C'est dommage car l'autrice a du talent, et j'aurais du être touchée par cette histoire que mon âge et la situation familiale rendent actuelle et « identificatoire ». Malheureusement, la mayonnaise n'a pas pris et je suis restée à quai, observant le train partir sans avoir pu monter à bord…

Le titre du roman s'appellant ‘Les amies', je m'attendais à un livre sur la sororité entre 3 jeunes femmes.
En fait, j'ai plutôt assisté au naufrage d'une relation entre 3 amies, qui ne semblent pas s'épanouir dans leur vie, quelle soit personnelle ou professionnelle.
Non seulement, je n'ai pas accroché à cette histoire d'amitié qui se délite, mais les notions philosophiques qui ponctuent sans cesse le récit m'ont ennuyée, et éloignée de ce récit.

Certes la plume de Nolwenn est toujours aussi acérée mais déçu par ce deuxième roman car le style est déjà trop prévisible,
Et c'est même un peu étonnant que ce texte paraisse dans cette prestigieuse collection car pour tout dire je trouve ce roman mal construit,avec des incohérences,( ex : au départ la semaine de vacances entre copines est une semaine de décompression et d'éclate et cela se termine en 3 aventures amoureuses ! , ensuite on passe direct à une amitié amoindrie mais on ne sait pas pourquoi car pas de raisons ou d'éléments qui explique ce changement.) Bref,cela sent l'écriture digitale,rapide,entre deux portes... à la va vite malheureusement et cela dégrade ce roman.Bien grand mot pour ce qui ressemble davantage à une chronique qu'à une oeuvre littéraire. Gallimard n'est pas plus exigeant que cela ?
Sur le fond,difficile d'apprécier également cette histoire.
Pas très sympathiques en 2014 ces 3 femmes
Pas davantage en 2018
Et j'ose dire que je trouve un peu choquant voire vulgaire de non seulement vouloir baiser, avec l'accord de maris consentants,les premiers venus à Djerba, mais en plus de tomber amoureuses! Et à Noël pendant que les maris gardent leurs rejetons qui sont apparemment les responsables de cette volonté de débauche !!Tout ça parce qu'elles sont mères de famille . C'est pas vulgaire ça ? Voire injurieux pour d'autres mères de famille qui vivent exactement les mêmes problématiques sans forcément se comporter comme des ados pré -menopausées !Et enfin résumé de ces vies de couples ,ratées en fait ,on a un constat sublime :" nous considérions nos maris avec indulgence et résignation".
Mais quelle prétention ! Quelle haute estime de soi ! Elle ne doute de rien. Quel mépris pour leur famille car en méprisant ainsi leur mari elles méprisent leurs enfants et surtout elles mêmes. On reste car pas capable de trouver mieux ! C'est beau l'amour.Dès bourgeoises trop gâtées . Nolwenn lisez le dernier Bégaudeau vraiment vous en avez besoin avec vos amies...
Cela étant si les maris acceptent aussi facilement d'être trompé c'est soit qu'ils le méritent, soit qu'ils font pareil, soit et c'est triste pour ces milfs qu'ils s'en balancent.
Ou encore plus vraisemblable ces couples ne s'aiment plus assez ou plutôt ne sont plus amoureux tout simplement. S'ils l'ont jamais été d'ailleurs..
Bref rien de nouveau à l'horizon dans le dictat du temps présent de penser à soi,on a qu'une vie etc..Le plaisir et les orgasmes avant tout .Il n'y a jamais eu autant d'injonction et à priori ces 3 femmes sont vraiment en manque.
La narratrice Armelle se pose apparemment les bonnes questions d'ailleurs mais oublie l'essentiel, à savoir qu'on peut aimer et avoir du désir longtemps
Même en étant mère de famille.De plus toutes les femmes ne peuvent pas avoir la vie de Andy Mc Do well ..car c'est triste mais c'est ainsi toutes les femmes ne sont pas aussi belles C'est pareil pour les hommes.Il faut savoir s'en contenter. Mais qu'elle se rassure car plus dure est la chute en vieillissant.
Ce n'est plus la maman ou la putain à 100 pour cent.
Mais il faut de la chance c'est vrai pour rencontrer le grand amour et être un peu moins autocentré peut être aussi.
Bref j'aurai préféré un vrai very Bad Trip féminin bien cradingue et bien cru de femmes voulant en profiter une dernière fois. Comme annoncé au départ. Comme les hommes ! Il n'est pas interdit d'être aussi nul qu'eux.
Plutôt que ces mères de famille plutôt bobos pleurnicheuses qui rentrent gentiment à la maison après s'être fait larguées .
Et qui ont de la chance de ne pas l'être elles-mêmes.

Le thème de l'amitié m'a fait ouvrir le roman mais je n'en ai pas apprécié sa lecture. Je l'ai tout de même terminé car c'est un roman court et que certaines phrases m'ont interpellées.
Mais les apartés philosophiques m'ont profondément ennuyées. Ça ralentissait l'histoire et n'apportait rien à l'intrigue.
Je pense que c'est un roman plutôt type "grande littérature" et cela ne me correspond pas.