Citations sur Kong (8)
Les Allemands, aux termes de l’armistice, renonçaient aux territoires qu’ils occupaient depuis plus d’un siècle et retiraient progressivement leurs troupes, remplacées non sans heurt par des troupes polonaises. Mais les Russes, ne s’estimant pas tenus par le pacte, faisaient mouvement, eux aussi, de plus en plus nettement, à mesure qu’ils en finissaient avec leur guerre civile.
Nous habitons nos rêves... Et ce sont eux, en retour, qui nous font habiter le monde.
D’honneur. Si un mot n’avait plus de sens, là-bas, c’était bien celui-là. Polonais, Russes, Allemands, Tchèques, Lituaniens, Ukrainiens, Silésiens, tous se battaient les uns contre les autres. Ou entre eux, Russes blancs contre bolcheviks, catholiques contre orthodoxes, nationalistes contre nationalistes. Dans la boue et la neige, tous crevant de froid, décimés par les épidémies, tous pillant, tuant, violant, emportés dans un vertige de destruction. Plus de civils et de militaires : le grand chacun pour soi. Un seul mot d’ordre, survivre. Qu’avait à faire l’honneur, dans ce cauchemar ?
Les spécialistes se chamaillaient sur la nature des bêtes aperçues, cet ancêtre du rhinocéros était de toute évidence un tricératops, les deux autres monstres un brontosaure, dinosaure saurischien, et un allosaure, dinosaure théropode comme chacun savait, comment pouvait-on être à ce point ignare ? Nous étions peut-être au seuil d’un continent nouveau de l’esprit humain, déclarait un philosophe, ce film ouvrait des perspectives immenses : si en nous était la mémoire enfouie, non seulement des premiers âges de l’homme, mais aussi de la longue chaîne de l’évolution, ne pouvait-elle pas se trouver en effet réactivée par ce que Doyle disait un pouvoir « psychique » ?
Mais qui peut s'identifier à un gorille?répondait Obie , sur le même ton .Le public s'enfuira ,purement et simplement!
Il fallait être idiot pour croire que les femmes s'attendriraient au spectacle de sa mise à mort.
-Plus les femmmes hurleront de terreur au début ,plus elles pleureront à la fin ,vociférait Cooper en retroussant ses manches.
Reporter… Pas d’horaires, le grand air, la quête de la vérité ! Du moins c’est ce que j’imaginais. Ce n’était plus le Wild West, mais enfin… Pas question de décevoir le lecteur ! C’est quoi, ça, la vérité ? hurlait mon patron en brandissant son cigare : des adjectifs ! Je veux des adjectifs ! Des points d’exclamation !
Théo est devenu un autre homme, effaçant chaque jour un peu plus les derniers vestiges de sa vie d’escroc à la petite semaine. Au fur et à mesure, il se transforme, adoptant les gestes, les manières de penser, jusqu'à l'accent, ciselé et pointu. « Etre parisien ça n'est pas être né à Paris, mais y renaître », disait Sacha Guitry. Bien sûr, tout ne va pas sans mal ; la langue française et ses subtilités, ses jeux de mots, la logique mathématique derrière les chiffres 70, 80 et 90 lui posent encore problème. De même que la bise aux femmes. « Chez nous c’est deux, en partant de la gauche », lui rappelle son mentor. Il n'empêche, son initiation semble en bonne voie. Il est plus sophistiqué, plus confiant, moins innocent peut-être. La douce naïveté laisse peu à peu la place à la critique, toujours plus acerbe, voire parfois méprisante. Surtout envers les gens de la province environnante, ces paysans mal dégrossis.
À l’instant de se quitter, Lisa lui avait glissé dans la main le livre qui l’avait accompagnée dans le train. La couverture toilée gardait de son parfum, et il s’était plongé dans le roman dès son retour en cellule, pour prolonger un peu sa présence, oublier les barreaux. Combien de fois l’avait-il lu, depuis ? De Conan Doyle, il connaissait quelques aventures de Sherlock Holmes, comme tout le monde, mais ce Monde perdu était différent : sinon un chef-d’œuvre, une vision d’une telle puissance qu’elle lui avait mis l’esprit en feu.