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Critique de kielosa


Ceux qui s'attendent à des révélations époustouflantes en lisant les mémoires du grand maître du roman d'espionnage (comme moi, je l'admets), seront un peu déçus. Et cela pour deux raisons : primo, John le Carré est trop un gentleman pour divulguer des vérités peu délicates ; secundo, il existe en Angleterre le 'Official Secrets Act' , qui menace de lourdes peines tous ceux qui dévoilent des réalités considérés 'top secret' par les autorités de Sa Gracieuse Majesté. Cette loi dont l'unique avantage est qu'il ne nécessite guère de traduction, est une abomination pour les amateurs d'Histoire. Ainsi, par example, John Costello, pourtant citoyen britannique, à été obligé pour élaborer sa part dans 'Deadley Secrets' (la biographie d' Alexander Orlov) de s'en remettre aux archives américaines. Autre example : ceux qui veulent connaître les dessous de la fuite de Rudolf Hess, le bras droit du Führer, en mai 1941 en Ecosse, en sont réduits à consulter les livres basés sur les archives russes.
Mais d'emblée et honnêtement, le Carré annonce la couleur, en précisant tout au debut de son livre qu'il n'a nullement l'intention d'enfreindre cette fameuse loi.
Cette remarque préliminaire ne devrait pas décourager à lire cet ouvrage, bien au contraire. le Carré y démontre avec éclat ses talents de raconteur-né et les anecdotes qu'il nous sert sont de véritables perles. Il est vrai qu'il a eu une vie peu banale et, du haut de ses 85 ans, il pourrait remplir plusieurs volumes de mémoires. En effet, peu de personnes peuvent se vanter d'avoir rencontré un si large eventail et si varié de personnalités que lui, allant de Fritz Lang et Stanley Kubrick, en passant par Sakharov, Primakov, Simon Wiesenthal, Vaclav Havel, Yasir Arafat, Sir Alec Guinness, Richard Burton, ... a Mrs Thatcher et la reine Elisabeth. Côté français, il convient de noter Jean-Paul Kaufmann et surtout Bernard Pivot. A ce dernier, il dédie un chapitre entier dans lequel il met en exergue les qualités spécifiques et multiples du présentateur célèbre, que le rouge a certainement du monter à la tête de Bernard Pivot en le lisant.
Dans cet opus, on est donc loin de l'histoire de 'L'espion qui venait du froid' , qui a établi mondialement sa réputation en 1964 , ou de 'La Maison Russie' son succès de 1983 ou de 'La petite fille au tambour' de 1989 (un de mes favoris), mais en présence d'un autre le Carré, incontestablement tout aussi captivant. Fruit d'un don d'observation remarquable et d'un style tout à fait personnel, truffé d''humour 'tongue in cheek', si typiquement british.
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