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4,11

sur 620 notes
J'ai terminé mon livre ce matin dans le train et j'étais contente d'avoir fini... avis mitigé.

L'histoire de Ged est belle et bien ficelée mais je n'ai pas ressenti d'émotion particulière. En cherchant sur Youtube des extraits du film de Goro Miyazaki je suis tombée sur une magnifique chanson d'Aoi Teshima, "Teru no Uta" (je suppose - sans certitude - que cela signifie "terre et mer"). On pourrait l'écouter en boucle tout en lisant cette première partie. C'est une histoire "tranquille" même avec la menace de l'ombre (ou du gebbet).

L'histoire de Tenar m'a beaucoup plus plu. Arrachée à l'âge de 5 ans à sa famille pour devenir la Prêtresse Éternellement Réincarnée pour servir les Innomables elle va croiser la route de Ged (cette rencontre va sceller leurs destins). J'ai vraiment trouvé cette partie palpitante (jusque la fin). On apprend des choses sur Ged mais c'est du raconté et non du vécu (je ne sais pas si je me fais bien comprendre?)

Je me suis par contre un peu ennuyée avec la dernière histoire car j'ai trouvé l'objet de la quête assez bof. Heureusement que le personnage d'Arren était bien campé (c'est ce qui m'a manqué pour Ged dans la première partie). J'ai plus l'impression de savoir qui est Arren que Ged que j'ai encore beaucoup de mal à cerner.

À côté de cela c'est si bien écrit. Il y a des belles tournures, des belles images, une certaine forme de poésie, ... c'est peut-être seulement le personnage de Ged avec qui cela n'a pas collé. Je ne sais pas.

Challenge pavés 2016-2017
Challenge Poul Anderson / Ursula le Guin



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« N'as-tu jamais réfléchi au fait que le danger accompagne le pouvoir comme l'ombre la lumière? »
Cette question est assez représentative de ce premier tome d'immersion dans Terremer, une question de complémentarité, d'équilibre dans la nature des êtres et des choses. Tout est un jeu d'ombres et de lumières, l'un ne peut exister sans l'autre (même les ténèbres qui dans ce cas n'auraient plus aucune référence.)

C'est donc ce que Ged, le héros, va découvrir lors de son apprentissage dans une école de sorciers (1968, bien antérieur à Harry Potter et consorts) et à l'issue de sa formation lorsqu'il devra affronter sa Némésis. Ged est appelé usuellement « Epervier« . En effet, les noms véritables sont au coeur de ce cycle, en tant que nature vraie des éléments vivants ou non, composant le monde. Détenir le nom véritable d'une chose ou d'une personne c'est détenir une parcelle de pouvoir sur cette chose ou cette personne, l'étendue de ce pouvoir dépend uniquement de la puissance de celui qui l'utilise (et au final c'est bien le cas dans la vie réelle).
Ce concept de magie est à la fois simple et complexe dans son élaboration, simple par la mise en oeuvre pour le sorcier ou mage, mais également pour le lecteur qui peut rapidement intégrer le processus. Mais, c'est aussi complexe car la maîtrise de cette magie requiert un don – aussi infime soit-il – et surtout la connaissance des mots de la langue ancienne, le langage de la Création, et tout au moins ceux de l'objet du sort. Par exemple, pour devenir le Maître des Mers, il faut connaître le nom de toutes les mers de l'ensemble de Terremer, du plus vaste océan à la plus petite crique… sachant qu'une partie de Terremer est inconnue ou inexplorée!
« C'est ainsi que ce qui nous donne le pouvoir d'exercer la magie nous en fixe en même temps les limites.«
Ursula le Guin n'a pas pour autant une approche d'une magie soft, car celle-ci peut être immense (stopper un tremblement de terre, invoquer les morts), mais elle a réussi à créer une puissance qui demeure contrainte par des limites physiques du monde dans lequel le sorcier évolue. Ainsi, nous avons une création assez paradoxale : une magie potentiellement très puissante mais à dimension humaine. Tout est question d'équilibre et de subtilité.
A la lecture on découvre une oeuvre de fantasy différente des standards actuels, avec une sobriété dans l'écriture et dans les effets, une plume poétique et très fluide. Loin d'être dépassée, je lui trouve justement modernité et originalité, où le propos et l'ambiance sont tout aussi importants que l'action et la trame elle-même. Effectivement, ici, il n'est pas question que l'action le dispute aux rebondissements, aux traîtrises ou aux scènes crues. le voyage offert est autant un voyage intérieur, qu'une visite des îles ou groupes d'îles que forment Terremer. Chaque étape à sa saveur, sa particularité, ses coutumes, parfois familières et parfois exotiques. Et le tout forme un ensemble cohérent et … équilibré.
Nous suivons donc les péripéties de Ged, et de différents « compagnons », ceux-ci varient au fur et à mesure des voyages d'Epervier, chaque chapitre étant consacré à une halte et à un personnage secondaire différent. Seul Ogion, le Maître initial de Ged fera une réapparition dans le roman. Malgré ce foisonnement de lieux, de personnages et de voyages, le lecteur ne se perd pas car Ursula le Guin excelle à maintenir le cap .
Nonobstant l'ensemble de ces qualités, cette fantasy introspective peut échauder le lecteur avide de sensations fortes et de spectaculaire. La dimension intérieure est primordiale et la quête toute personnelle de Ged est avant tout une recherche de soi et de sa nature réelle, impliquant d'accepter ses limites, ses qualités et ses peurs.
Je recommande chaudement la lecture de l'avis d'Apophis ( suivre le lien), c'est à la suite de celle-ci que j'ai choisi de lire Terremer, malgré ma déconvenue au visionnage du téléfilm.
En résumé, une oeuvre référence de fantasy, poétique et subtile qui demeure prégnante longtemps après sa lecture.
Lien : https://albdoblog.wordpress...
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Ce livre est un superbe voyage, plein de finesse et de poésie, tout en Equilibre. L'univers est superbe et vraiment immersif. Il y a peu de description de son histoire, et pourtant, on y sent une vraie richesse et une vraie profondeur, un vrai passé. Je comprends le nombre de romans fantasy qui s'en sont inspiré !
Le Sorcier de Terremer ressemble à un conte dans son écriture et c'est très agréable. Mais du coup j'ai senti comme une sorte d'éloignement avec le personnage principal, comme si on nous contait une légende que les aventure d'une "vraie" personne. Ce qui n'est pas faux, à la réflexion ! La fin est assez prévisible mais qu'importe : ça n'entache en rien le plaisir de lecture.
J'ai dévoré Les Tombeaux d'Atuan malgré son atmosphère froid et glauque, on a vraiment de la peine pour Tenar, cloîtrée toute sa vie dans ces tombeaux immuables...
J'ai moins aimé L'ultime Rivage. Son récit est vraiment intriguant mais je l'ai trouvé un peu poussif.
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Comment faire la chronique d'un monument de la fantasy ? Dire qu'on est resté insensible à la force du récit nous fait passer pour des béotiens. Et pourtant. Bien que le style soit très fluide, que le texte n'ait pas pris une ride en quarante ans, que le rythme soit soutenu, il manque un je-ne-sais-quoi au récit pour accrocher le lecteur. La faute déjà peut-être au rythme dont j'ai déjà parlé. Les évènements s'enchainent si vite qu'on a à peine le temps de s'installer dans l'histoire. Autre conséquence : les personnages manquent un peu de profondeur. Ged est au final peu attachant.
Il reste que le monde créé par Ursula le Guin ne manque pas d'intérêt. Cet univers d'îles est original. le système de magie est bien détaillé et possède une certaine vraisemblance.
J'avais déjà lu ce Sorcier de Terremer il n'y a pas si longtemps. J'en avais tout oublié et je n'avais jamais été pressé d'en lire la suite. Force est de constaté après cette seconde lecture qu'il y a si peu à se rappeler que l'oubli est compréhensible.
A lire donc pour compléter sa culture fantasy et aussi parce que la lecture en est agréable. Mais autrement, assez dispensable.
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
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Terremer... Rien que ce nom est une promesse.

Voici une lecture à laquelle je reviendrai avec plaisir. Une belle écriture au service d'une geste comme la littérature contemporaine nous en donne peu.

Il y a dans ces pages beaucoup de poésie et parce que cela va souvent de paire, beaucoup de sagesse. L'auteur ne se contente pas de nous raconter une histoire, elle la tisse lentement au métier de sa plume esquissant doucement le vaste tableau final.

J'ai pris un très grand plaisir à accompagner l'Epervier dans ces vastes contrées. Pour peu que vous ayez conservé quelques éclats de votre âme d'enfant, ce livre est fait pour vous.

Je n'en dis pas plus. Il vous faudra aborder ces rivages dénudé de prêt à penser, vierge de préjugé pour vous laisser toucher... ou non
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Merveilleux récit. J'avoue que j'avais beaucoup aimé l'animé des studios Ghibli qui n'est en fait pas une adaptation de ce livre. On retrouve quelques personnages mais le livre est beaucoup plus complexe et dense et je ne suis qu'à la première intégrale. le personnage principal est un jeune avec de grandes possibilités mais un peu trop prétentieux. Il recevra une dure leçon qui en fera un merveilleux mage. On suit aussi l'histoire d'un jeune prince à un moment où le monde sombre dans la folie avec la disparition progressive de la magie . Il y a de beaux dragons, un langage ancien, une école de magie... Des peuples qui vivent sur l'eau. Et un passage très intéressant au milieu du livre sur une jeune prêtresse qui découvre qu'elle ne sert pas les puissances qu'elle espérait. Riche, dense, très bien écrit et magnifique.
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Un bon récit de fantasy .

Un texte avenant , donné par un auteur de science-fiction et de fantaisie ( fantasy) .
L'auteur est également ethnologue de formation et spécialiste du taoïsme par ailleurs .

Elle est donc tout à fait à même de créer des univers imaginaires , alternatifs , et douée aussi pour fondre des concepts culturels variés , afin de générer de l'étrange et de l'étranger.

Elle écrit bien , sa prose est agréable , légère et dense ….. parfaitement accessible aux jeunes adultes d'ailleurs de par sa simplicité agréablement explicite.
Le fond est solide généralement , même s'il flotte sur un style assez léger , dense et aussi faussement anodin , que sophistiqué et solidement pensé .

Ce recueil contient trois histoires différentes , mais c'est trois histoires très cohérentes de part la très forte constance de l'univers et de part leur ancrage dans le développement personnel du personnage principal , qui est l'épine dorsale de ces trois récits , qui écrivent l'histoire de la vie d'un ( futur ) « grand mage » ainsi que sur plusieurs menaces qui pèsent sur cet univers , tels que : la guerre et la paix , l'invasion du mal et
la résurgences de créatures d'un autre âge .
Un âge antérieur à la création de cet univers , qui est plus fragile qu'il n'y paraitrait , si on se fiait aux pouvoirs de la magie et à celle des forces naturelles .

L'univers est puissant de présence et de fascination . Il est un vaste océan parsemé d'archipels très proches les uns des autres , avec des iles très typées .
Il constitue un contexte idéal , pour y pour placer les thématiques de la quête et celle du voyage initiatique ou celle du voyage tout court …

Les personnages sont solides , et leur vie et leur psychè animent l'univers et posent de solides questions universelles .
On suit un mage depuis l'enfance ,ou encore une prêtresse enfermée dans son culte dans lequel elle étouffe sans le savoir vraiment .

Le texte interroge les notions : d'acquisition du savoir , de mise en pratique de la connaissance du bien et du mal , de l'équilibre de l'univers .
Il possède une touche épique indéniable qui est mise en scène par l'invasion du mal et du chaos qui menacent certains individus ou même la totalité de l'univers , le thème de la faute et de l'erreur tragique ou non ,
l'amour , le talent et ses limites , bref la vie et la responsabilité individuelle .

Un texte riche qui est une véritable incitation au voyage en compagnie d'un mage aussi puissant que conscient des limites de la puissance de son art .

Sur le fond l'univers repose sur des concepts confucianistes pour ce qui est de la question de sa signification manifeste , sur le taoïsme pour ce qui est l'action irrationnelle pour maitriser son apparente réalité ( fragilement pérenne )
et puis aussi un concept fédérateur qui est aussi utilisé sur un mode sémitique autour de la puissance des noms et de leurs significations. Cette puissance des noms véritables renvoie aussi à la science magique taoïste .

Bref un fondu exquis de concepts asiatiques avec un univers aussi bien occidental que médiéval ou antique , en-soit et au choix , selon les moments …

Un monde réel à n'en pas douter ….
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Sombre et beau.
Je n'aime pas la fantasy et je ne me serais pas lancée dans la lecture de Terremer sans avoir lu auparavant les bouquins de SF de le Guin. Il n'y a pour moi pas d'équivalent en fantasy, genre dans lequel je ne peux mettre au même niveau que Tolkien et Martin.
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Premier livre décrivant l'univers fantastique créé par Ursula K. le Guin, Terremer regroupe en réalité trois romans courts narrant trois aventures de Ged, jeune chevrier devenu Archimage, à trois époques différentes de sa vie (l'enfance, l'âge adulte, l'âge de raison).
Du fait de sa structure globale, le livre est inégal en matière d'intérêt et d'identification aux personnages. le style en revanche est toujours impeccable et poétique, les trames narratives maîtrisées à la perfection (mais on ne peut en attendre moins d'une des auteures majeure du genre) malgré de (ou grâce à) de larges ellipses. Les descriptions sont elles toujours riches et variées et emportent réellement le lecteur dans l'univers de Terremer.
Le premier livre est à ce titre une réussite toute particulière, très bien rythmé et intriguant alors que le second est plus poussif (tout du moins au début ou on a du mal à voir où l'auteure souhaite en venir). le troisième et dernier roman complète très bien les deux premiers en apportant une cohérence d'ensemble à ce livre dans lequel l'auteure sème habilement quelques indices, nous les fait oublier grâce à ses récits habiles, avant de les ressortir de son chapeau dans un dernier tour de passe-passe.
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L'histoire se déroule sur Terremer qui est un archipel magique constitué d'îles innombrables, C'est un monde médiéval où la magie est largement présente et se fonde sur la connaissance du vrai nom des personnes et des choses.
Dans Terremer, trois contes sont à l'honneur : « Le sorcier de Terremer » sorti en 1968 qui nous présente le jeune Épervier, que certains dons prédisposent à l'usage de la magie. Il va suivre l'enseignement d'un vieux sorcier, puis rejoint l'école de magie de Roke. Il apprend que le pouvoir réside dans le vrai nom des choses... et que son propre vrai nom est Ged. Il est particulièrement doué mais va apprendre la sagesse de la plus terrible des façons.
Le deuxième conte « Les tombeaux d'Atuan » est sorti en 1971 : À sept ans Tenar a été enlevée à ses parents pour être conduite aux tombeaux Atuan. Réincarnation reconnue de la dernière prêtresse des Innommables, son existence est désormais vouée au culte des ces puissances . Elle devient Arha, la dévorée et son unique horizon est d'apprendre à servir ses maîtres ombrageux. Pourtant il existe d'autres lieux et d'autres façons de vivre de par le monde. Ne lui manque plus qu'une occasion et elle va la saisir avec Épervier qui lui, mène une autre quête.
Et enfin le troisième « L'ultime Rivage » sorti en 1972 nous ramène à Ged comme fil conducteur et pourchasseur d'Ombres.
 De plusieurs lieux différents parviennent à Roke des rumeurs inquiétantes. A l'Ouest, les dragons semblent avoir oublié le langage sacré et s'entre tuent. du lointain sud et du Nord-ouest, on colporte la nouvelle que la magie s'est perdue et que les habitants vivent dépourvus de toute joie de vivre. Pour l'Archimage Ged, le temps est venu de faire face à son destin quitte à l'accomplir jusqu'aux portes de la mort. Il est accompagné par Arren, prince des îles, jeune homme dans lequel il perçoit un grand destin. 
Ces trois contes ou gestes, nous entraîne dans un monde original et grandiose. Ses histoires ont pour toile de fond la mer, l'eau, élément central des aventures de Ged avec son bateau « Voiltloin ». Il affronte ses propres faiblesses, sa peur et son orgueil. Il vient au secours de Tenar, et la libère de l'emprise des ombres des dieux anciens et lui donne un nouveau sens à sa vie, et enfin en dernier lieu il conduit Arren vers son destin.
Ursula le Guin a une superbe écriture, dense, agréable et très prenante. Il faut prendre le temps de la lire, et de bien s'imprégner de son univers et on a plus qu'à se laisser emporter dans les aventures épiques d'Epervier, de Tenar et d'Arren ainsi que les autres protagonistes de leurs histoires. Terremer est le premier que je lis, mais le cycle comporte six volumes : cinq romans et un recueil de nouvelles , et il est centré sur les vies de Ged, Tenar, Lebannen et Tehanu que je ne pourrai que découvrir après avoir tant apprécié Terremer. J'ai déjà dans ma PAL « Tehanu » et « Le vent d'ailleurs ».
Merci à Walkatapus qui me l'a fait sortir de ma PAL pour la pioche de mars, je crois bien qu'il y serait encore sinon….
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