Par un soir d'hiver, le clown fait une rencontre plutôt surprenante : un bébé emmailloté. Sans se poser de question, il l'adopte aussitôt. Et l'enfant, devenu gamine espiègle et pleine de vie, le comble de joie. Il lui apprend l'écriture, la lecture, la cuisine, la pêche. Malgré quelques petits accros (qui se terminent toujours bien) et une vie plutôt modeste, un lien indéfectible les unit. Zoé grandit et devient une jeune fille. Pour gagner un peu d'argent, le clown, un jour, s'arrête dans une grande ville, là où le cirque de Monsieur Willy, pour qui il a déjà travaillé, s'est installé...
Un clown, une petite fille abandonnée et des mauvaises rencontres. Voilà pour le fil conducteur, ténu, certes, mais d'une efficacité déconcertante. Pas de dialogue, juste une voix-off, sobre, qui installe, petit à petit, un climat de tension. Si l'on se doute qu'un drame va se jouer inexorablement, les premières planches, toutefois, nous plongent dans une ambiance douce et guillerette, notamment lors des moments de complicité et de partage entre le clown et la gamine. Une ambiance parfaitement représentée par une palette de couleurs vives et joyeuses qui, au fil des pages, s'assombrit. Cet album, tantôt poétique, tantôt beaucoup plus sombre, fait preuve d'une grande originalité de par le peu de texte et l'absence de dialogue, les plans souvent serrés, le trait anguleux et les émotions qu'il dégage.
Un duo, père et fils, aux commandes d'un premier tome prometteur...
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Couleurs magnifiques, le trait expressif, cadrages originaux, pas de dialogues, le silence... l'histoire est juste racontée avec une voix off. C'est d'une grande beauté, la voix off n'est pratiquement pas nécessaire tant le dessin exprime parfaitement, l'action, les sentiments, l'atmosphère. Clown, c'est le seul nom qu'il possède, est un clown taciturne, qui adopte une petite fille abandonnée. L'histoire raconte toute la vie des ces deux personnages, sur plusieurs années, c'est très vite lu et pourtant c'est très complet, il ne manque rien. Les émotions sont au rendez-vous, vous éprouverez de la joie, de la nostalgie, du bonheur, de l'apaisement, de la tristesse, de la haine, de la violence, tout ça en à peine 300 mots et 43 planches. Magnifique !
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Clown a quelque chose d’envoutant et finalement d’assez unique qui laisse entre deux sentiments : l’envie de s’y plonger à nouveau pour en décortiquer les mécanismes après s’être laissé porter quarante-quatre planches durant et, au contraire, la crainte qu’une relecture finisse par nous hanter durablement.
Lire la critique sur le site : BDGest
Le clown alcoolique a toujours le même nez, même quand il l'enlève.