L'ange et la bête

Cet essai de notre actuel ministre de l'économie et des finances ressemble à un soufflé. On s'émerveille sur les premiers paragraphes puis, le temps passant, l'excitation, comme le soufflé, retombe et le résultat final est quelconque.

L'accession de Bruno le Maire à son poste, mêlée d'anecdotes historiques, jusqu'à ses rencontres avec les plus hauts dirigeants de ce monde, racontées par le principal intéressé fait passer le lecteur pour une petite souris dont la présence n'a pas été décelée.
Au coeur de l'action, on comprend la tâche ardue qui est celle de chaque haut responsable et on apprécie de voir la ténacité de certains sur les questions essentielles liées au développement économique de notre nation.

La construction légèrement chaotique du récit a failli me faire abandonner la lecture. La dernière partie de cet essai n'est ni plus ni moins qu' un programme de campagne électorale, qui dénature cet essai.

Bruno le Maire a des idées et n'hésite pas à les exprimer et à faire son possible pour qu'elles deviennent concrètes.

Quinquagénaire ambitieux Bruno Lemaire, candidat malheureux aux primaires de la droite en 2017 s'est facilement rallié à Macron avec lequel il partage une vision commune de la politique. A la tête du ministère important de l'économie et des finances depuis 2017, il nous fait partager son expérience et ses points de vue sur l'évolution de la société. Il nous dévoile les coulisses des rencontres au sommet, des négociations difficiles, et nous rend compte de la nécessité de s'adapter rapidement aux évènements impromptus qui surviennent. Les arcanes du pouvoir sont bien décrites par une plume alerte et volontaire.

Bruno le Maire retrace ici 3 ans d exercice en tant que ministre des finances, de 2017 à 2020, durant notamment la crise des gilets jaunes et celle du CoVID.
La lecture de ces mémoires sont décevantes sur un point de vu politique. Pas ou peu de retour sur les événements marquants de cette période (hors Covid, avouons le) et surtout pas de récit des débats au sein de la majorité ! Édouard Philippe n est cité qu une seule fois, E Macron de façon lointaine. Clairement le ministre s auto-censure sur ce sujet. C est compréhensible mais dommage (aucun mot sur l'affaire Benalla par exemple).
L intérêt et la force du livre de Bruno le Maire repose dans des récits des négociations à l international. la lecture est plaisante, en particulier grâce à la capacité de synthèse du ministre, capable d expliquer les enjeux d une négociation avec peu de mot. l'auteur nous fait toucher du doigt les rapports de force, les combats économiques. J ai apprécié ces passages, comme je les avais apprécié sur son précédent livre en tant que ministre de l agriculture.
La fin de l ouvrage trace rapidement, trop rapidement à mon goût, un guide déontologique de l'action politique et les grands traits des actions à venir.
Malheureusement, le livre ne fait pas état de la guerre en Ukraine, trop récente. L'avis du ministre sur ce sujet aurait été apprécié.
Ajoutons pour conclure que le livre est bien écrit, avec un style fluide et agréable.

C'est intéressant de pouvoir lire après coup comment se sont prises telles ou telles décisions, d'entendre la version de l'auteur et de croire pouvoir se représenter l'ambiance d'un gouvernement et d'un ministère.Bien sûr, c'est orienté. Mais c'est bien écrit, avec de multiples citations, entre autres de Pascal.
C'est intéressant aussi de lire un programme d'ancienne et (de future ?) campagne présidentielle.

un peu déçu...

Trop technique, trop "livre-programme" pour moi.
J'avais beaucoup aimé "les hommes du président" et "jours de pouvoir", dans lesquels Bruno le Maire revenait sur son expérience de directeur de cabinet de Villepin puis de ministre de l'agriculture. Ces deux ouvrages étaient passionnants, très bien écrits, et nous dévoilaient un peu les coulisses du pouvoir. L'auteur se livrait beaucoup plus... mais un devoir de réserve lui interdit probablement d'en faire de même dans ce dernier livre.

Un livre immersif intéressant sur les coulisses des choix politico-économique de la France. Il semble parfois justifier plutôt que présenter cependant. Il reste malgré tout une dimension humaine intéressante car le ministre se livre sur certains de ses ressentis avec la pudeur appropriée.