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Citations sur Les bonheurs de l'aquarelle : Petite invitation à la pe.. (9)

» Que rapportes-tu de ton voyage, voyageur ?
As-tu griffures aux jambes ou bleus à l’âme ?
Que nous rapportes-tu de plus que ce hâle léger de ta peau et quelques rides au coin des yeux ?
Je vous rapporte des mots et des couleurs. Voici un bouquet d’émeraude et de cobalt. Voici le carmin d’un épilobe, l’or d’un collier, l’outremer d’un orage. Voici la laque de garance dont était issue par un matin d’hiver la montagne de la Table dominant la baie du Cap où vaguaient cargos et baleines… Et mêlé aux pigments, en même temps que la poussière de la route, c’est le voyage entier que je vous livre. Ce sont les effluves musquées du marché aux étoffes de Dakar, c’est la nuit qui tombe en longs accords d’orgue sur les vitraux de l’abbatiale de Conques. C’est la peur mauve du sanglier sous les pins, le froid d’un lac suédois qui noue les muscles des mollets, le baiser d’un brin de chèvrefeuille. Le poids du sac. Le goût du pain tiède. Le craquant d’une pomme. C’est l’empreinte, la moisson, la matière brute, le minerai sortant tout juste de la fosse. Plié sur le dessus de mon bagage, je vous rapporte le temps que j’ai passé à me dépayser. La lenteur des jours. Dix minutes en tête-à-tête avec une fleur. Un quart d’heure sous un chêne à regarder tomber l’averse… »
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Le temps, nous l'avons. La question n'est pas d'en gagner ou d'en perdre. La question est d'en faire le meilleur usage possible.
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Toi qui t'es levé, qui as eu le courage de quitter ton quotidien, qui t'es mis en route pour un ailleurs que tu n'imagines qu'imparfaitement, assieds-toi. Savoure le temps qui t'est offert.
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Contrairement à une peinture à l'huile ou à un dessin au trait, on ne maîtrise jamais totalement une aquarelle. Les pigments se diffusent magiquement dans l'eau de la feuille ; l'évaporation différenciée va les concentrer en certaines zones ; les coloris eux-mêmes interagissent et certains dévorent sans état d'âme tout pigment étranger qui passent à leur portée.
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« Je ne suis pas peintre. Simplement je peins. A l’aquarelle. Il ne s’agit pas d’art, quoi que ce mot puisse signifier. Je ne suis ni Turner, ni Cézanne, et si je dessinais la montagne Sainte-Victoire, personne d’autre que moi n’en ferait cas. Je le ferais, moi, au nom de l’occasion qui me serait ainsi donnée, une heure durant, de dialoguer avec chaque brin d’herbe qui m’en sépare, avec chacun des arbres, chacune des pierres qui la composent ; avec Cézanne, même, pourquoi pas ?… »
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« La première fois que j’ai touché aux petits godets colorés d’une boîte d’aquarelle, il y a fort longtemps, le jour où, le cœur battant, j’ai ouvert sur ma table un manuel du style “J’apprends l’aquarelle en dix leçons”, je me suis lancée dans la réalisation d’une marine. Quinze centimètres de ciel, trois autres centimètres pour la mer et entre les deux, pour donner l’échelle, le triangle rouge d’une voile. Suivant minutieusement les instructions du livre, j’ai humecté ma feuille sur toute sa surface, préalable indispensable à la réalisation d’un lavis. Puis, avec la pointe un peu tremblante d’un pinceau, j’ai déposé quelques touches d’indigo à l’angle gauche, un mélange de brun de garance et de sienne brûlée en dessous, pour finir tout en bas par deux bandes de bleu de Prusse… Et j’ai vu naître sous mes yeux un ciel chargé d’orage, un soleil que voilaient les nuages et des flots gonflés de colère. C’était miraculeux. Par le jeu de l’eau libre et des pigments, tout un paysage naissait sous mes yeux, tout un monde dont j’étais le démiurge, le dieu créateur, capable d’un trait sombre de précipiter la chute des anges ou, grâce à une gouttelette d’eau tombée de mon petit doigt, d’ajouter à l’horizon la promesse d’une éclaircie. »
(p. 43-44)
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Voilà quelle est la tâche du dessinateur accroupi sur son bout de caillou : il renoue avec l'humain. Il en éprouve les limites : il a bel et bien une entorse et quant à la perspective de son dessin, elle est un peu fausse. Mais que de bonheurs dans ce temps déployé loin des horloges. Et dans ce long échange avec une mauvaise herbe.
Comment ne pas s'en trouver enrichi ?
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"Vous avez fréquemment vu ces marches qui conduisent à cet appartement, n'est-ce pas ?
-Fréquemment.
-Combien de fois ?
-Je ne sais pas, des centaines de fois.
-Bon, combien y en a t-il ?
-Combien des marches ? Je ne sais pas.
-Exactement ! Vous n'avez pas observé. Et cependant vous avez vu. Toute la question est là. Moi je sais qu'il y a dix-sept marches, parce que à la fois j'ai vu et observé."
Conan Doyle Sherlock Holmes qui s'adresse au Dr Watson
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De l’œil à la main, de la palette à la feuille, le meilleur dessin sera celui qui aura su conserver ce caractère d'évidence qu'a la réalité quand elle se déploie sous mes yeux.
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