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EAN : 9782227501232
120 pages
Bayard Adulte (05/04/2023)
4.39/5   9 notes
Résumé :
« Je me retrouvai donc aux commandes d'un fragment de terre émergée, moi qui depuis l'âge adulte avait comme beaucoup d'humains toujours vécu hors sol, perchée à deux ou trois étages au-dessus du plancher dit « des vaches ». L'endroit était un peu ingrat, les thuyas envahissants, le lilas mal en point : c'était parfait ainsi. » Alors que la vie s'enfuit, que le deuil s'impose, l'autrice a patiemment repris pied sur un bout de terre. Dans ce jardin s'enracinent les s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique

D'Anne le Maître, j'avais précédemment lu et adoré Sagesse de l'herbe (clic) .Si je n'ai pas autant utilisé de marque-pages pour ce récit, il n'en reste pas moins que j'ai beaucoup apprécié ce texte de remontée vers la lumière après un deuil, par le biais d'un jardin et de sa faune.
L'autrice, par sa langue toujours aussi précise et poétique, sans pathos, nous fait partager ces moments fragiles et beaux , qu'elle observe avec un attention extrême et dont elle nous fait partager l'intensité. C'est ténu et pourtant d'une puissance folle.

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Terminé il y a environ trois mois, ce récit intimiste me laisse une empreinte durable et je le relirais volontiers tout de suite, avec le même plaisir.

Le décès du compagnon d'Anne le Maître l'a laissée complètement brisée et elle a choisi de quitter l'appartement où ils vivaient pour se réfugier dans une maison à l'écart, dotée d'un petit jardin.

C'est là quelle reprendra pied dans la vie, en observant attentivement tout ce qui l'entoure, se laissant captiver par les sons et les couleurs, en bonne aquarelliste qu'elle est. Elle va apprendre de ce bout de terre, jour après jour, tantôt peignant, tantôt regardant sereinement.

Le texte est découpé en courts chapitres aux titres évocateurs "Semer, planter, se taire" "déposer les armes" "la verveine et le compost" etc ... l'écriture se fait délicate, sensible, poétique.

L'autrice passe de l'évocation du passé au présent peuplé d'oiseaux, de fleurs, de moments contemplatifs où peu à peu la joie se fraie à nouveau un chemin.

Sachant qu'il était question d'un deuil, j'avais retardé ma lecture et j'ai eu bien tort. Je suis sortie de ce récit curieusement réconfortée, admirative de la force intérieure qui se dégage de l'autrice et de son regard sur les beautés de la nature et des êtres vivants.

C'est un coup de coeur et d'ores et déjà "La sagesse de l'herbe" m'attend.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Ô que j'ai aimé parcourir ces lignes, ressentir ces mots malgré les maux.
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Emplie de poésie, de douceur et de vie, cette lecture est une ode à la résilience.
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"Déposer les armes et les larmes (...) S'autoriser à simplement exister."
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Qu'elle que soit la mort éprouvée, celle d'un être cher, d'un projet, d'une vie, "Le Jardin nu" sait (re)donner le fil et le lien nécessaire à la joie de la Vie !
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"Nos vies, ce que nous en savons, ce que nous en disons, sont tous sauf linéaires. Ou plutôt, peut-être, le fil qui se déroule en s'entrelaçant à la trame des jours, des mois, des années, dessine des motifs singuliers qu'on ne peut lire qu'en déployant l'étoffe, au moment où l'on quitte du regard l'endroit précis où le fil se noue."
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critiques presse (1)
Liberation
12 juin 2023
Une femme, la narratrice, perd l’homme qu’elle aime. Elle est alors poussée par un impératif : trouver un lieu nouveau pour s’installer, s’asseoir.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je me retrouvai donc aux commandes d’un fragment de terre émergée, moi qui depuis l’âge adulte avait comme beaucoup d’humains toujours vécu hors sol, perchée à deux ou trois étages au-dessus du plancher dit « des vaches ». L’endroit était un peu ingrat, les thuyas, envahissants, le lilas mal en point : c’était parfait ainsi. Ce bout de terre mal entretenu, coincé entre deux autres jardins presque aussi négligés que le mien, me convenait parfaitement. Comme disait le Petit Prince à propos de son mouton dans une caisse avec trois trous d’aération : « C’est tout à fait comme cela que je le voulais ! »

Car, voyez-vous, il n’avait pas plus de valeur esthétique que de qualité maraîchère. Il me délivrait ainsi d’une tentation : celui d’en faire le décor et le support de mes états d’âme. Point de saule mélancolique penché sur un ruisseau, point de gloriette croulant sous les roses. Point de place pour la dépression, la nostalgie, l’auto-apitoiement. Juste la présence brute, un peu rugueuse, un peu malgracieuse, de ce qui pousse et de ce qui pépie sans souci de se rendre aimable.
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Bien sûr, c’est une manière de raconter l’histoire ; il y en aurait d’autres. Elle fait sens, cependant, tellement sens qu’elle me porte encore. On peut vivre – on vit le plus souvent – plusieurs histoires à la fois : il n’y a que les romans et les films qui donnent à voir des vies cohérentes, linéaires, qui vont à pas comptés (à pas contés) de la première à la dernière page, de la première image au mot « fin ». Nos vies, ce que nous en savons, ce que nous en disons, sont tout sauf linéaires. Ou plutôt, peut-être, le fil qui se déroule en s’entrelaçant à la trame des jours, des mois, des années, dessine des motifs sin- guliers qu’on ne peut lire qu’en déployant l’étoffe, au moment où l’on quitte du regard l’endroit précis où le fil se noue.
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Tout est plus vivant de devoir mourir. Tel est l'enseignement. Toute vie est dérisoire, et toute vie est en même temps unique, infiniment fragile - la palpitation de la veine - précieuse en raison même de sa fragilité. A l'individualisme qui consacre Narcisse comme centre de son propre univers, je veux substituer l'attention infinie à chaque individu. A chaque humain, à chaque graine qui tente de toutes ses forces de soulever son tombeau de terre brune pour déployer une promesse de fleur.
A ce prix-là, peut-être, nos minuscules et infinies souffrances seront rédimées.
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J’ai donc posé mes bagages dans la maison des castors. Puis, moi qui avais tant marché, tant couru les chemins, je suis allée m’asseoir sous l’arbre, au fond du jardinet en friche.

C’est là que tout s’est passé. Dans l’immobilité. Dans le silence. À l’ombre de la mort, croyais-je alors. Mais il y avait, plus forte que la mort, la présence bienveillante d’un cerisier peuplé d’oiseaux.
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Les thérapeutes le savent bien, qui mettent entre les mains de ceux que la souffrance égare des chats et des fleurs : un jardin est un chemin de guérison.
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Vidéo de Anne Le Maître
Présentation de l'entretien d'Anne Le Maître avec le journaliste Philippe Chauveau sur WebTvCulture en décembre 2023.
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