Si Dave avait écrit sa lettre à Hélène, exilée sur l'île Morguélen, pas sûr que ça aurait eu le même effet qu'un exil aux îles des Kerguelen.
Parce que Morguélen (mêle si ça rime super bien avec Helen) se situe en Bretagne et que, ce n'est pas le bout du monde !
♪ Quelle idée, ma douce Hélène, de t'exiler sur l'île Morguélen ♫ (ou comment pourrir votre journée en vous collant la chanson dans la tête).
Bon, on ne va pas se mentir, Yvonne Chen n'est pas mon personnage préféré ! Malgré son caractère de cochon, sa voie éraillée et sa tronche de grenouille, je lui préfère, et de loin, le Capitaine Mehrlicht.
La lieutenante Chen est froide, antipathique au possible, imbuvable et si ça coince de la sorte entre nous, c'est sans doute parce que c'est une femme. Bizarrement, une telle froideur, ce manque d'empathie qu'elle a pour les autres, je pense que ça passerait mieux avec un mec. Me demandez pas pourquoi, docteur.
Chen m'a fait l'effet dune poêle Tefal : déjà que tout glisse sur elle, sans attacher, et moi, je ne me suis pas attachée à elle non plus.
Cela ne m'a pas empêché de passer un moment rempli de suspense et de mystère avec notre flic au caractère de merde, qui, poursuivant les assassins de son collègue, va mener son enquête sur la petite île de Morguélen, sorte de trou perdu qui ne s'anime que durant les périodes de vacances.
Moi, je me méfie toujours des petits coins paumés qui semblent super calmes, lorsque je lis un roman policier ou un thriller ! C'est bien souvent au moment où débarque notre personnage que le taux de mortalité explose en masse et que l'insécurité règne en maîtresse de maison.
Comme aux échecs, notre Chen va devoir avancer sur un échiquier dangereux, sans savoir où se trouvent les Furies, tandis que de l'autre côté, deux flics de l'OCLCH avancent, eux aussi, à pas de loup, sans savoir si l'homme qu'ils espionnent est un criminel de guerre ou pas.
N'ayant jamais joué aux échecs autrement qu'avec Ron Weasley (on a les références que l'on peut), je sais tout de même que parfois, pour gagner, il faut savoir sacrifier des pions importants…
Dans ce roman, les apparences sont trompeuses et même si j'ai vite deviné où se trouvait la couille dans le pâté, je manquais de certitudes pour affirmer avoir raison.
Comme avec un iceberg, je n'avais trouvé qu'une petite partie, ce qui était immergé, je l'ai découvert au fur et à mesure, me faisant avoir comme une bleue ! Génial, il y avait des surprises dans la surprise du Kinder© !
Non, non, ce n'était pas une saloperie de salmonelle, rassurez-vous, vous pourrez déguster le roman sans risque. C'est comme une sorte de double effet Kiss Cool (pour les plus anciens qui ont passé l'âge des Kinder) et l'explosion finale en bouche pour la fin. Là, je vous garantis que je n'avais rien vu venir !
Si le roman possède moins d'humour que dans ceux consacrés aux enquêtes du Capitaine Mehrlicht, l'auteur ne sera jamais avare de bons mots, de situations cocasses (notamment avec les chansons de Johnny), de vérités vraies, de mettre en scène ses potes auteurs (
Claire Favan,
Alexis Laipsker, Mazza et de mettre Norek à la Pléiade)…
Et puis, on ne s'y embête pas, le rythme, sans être trépidant, ne nous laisse pourtant pas le temps de flâner et de cueillir des fleurs. La preuve, j'ai lu ce roman en même pas 24h. Une fois qu'on est plongée dedans, c'est comme dans une piscine, on n'a pas envie d'en sortir.
Un scénario bien trouvé, qui laisse la place aux surprises, au suspense, aux mystères et qui se termine d'une manière inattendue, ce qui relance les dés pour le prochain épisode, si suite il y a… C'est intelligent de la part de l'auteur. Un twist génial.
Mon seul bémol sera pour Yvonne Chen, qui n'aura pas le prix de la sympathie du public, ni des collègues, ni celui de la politesse, mais je pense qu'elle s'en moque comme de ma première paire de chaussettes.
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