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Aubert Drolent (Éditeur scientifique)
EAN : 9782218933851
95 pages
Hatier (19/08/2009)
3.89/5   23 notes
Résumé :

Le Corps de mon père, Autobiographie de ma mère : Michel Onfray se rappelle sa jeunesse et raconte son père et sa mère, avec honnêteté et amour. Le récit de ces deux vies est aussi celui de la sienne, inextricablement.

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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Michel Onfray nous offre deux petits textes dédiés à ses parents, qui m'ont l'air sincères et criants de vérité, donc touchants. Dans le Corps de mon père, le Michel Onfray que l'on connaît semble vouloir à la fois matérialiser la distance vis-à-vis de son milieu d'origine, mais aussi renouer avec un passé, celui du jeune Michel Onfray, fasciné par le courage, la puissance et l'abnégation d'un père, qui parle peu et qui n'est pas des plus démonstratifs.

C'est une description sans faille d'une existence rude et pénible, celle d'un ouvrier agricole dans les années 1960, un homme corvéable à merci pour un salaire de misère, une vie dédiée à l'utilité, à la rentabilité, au sacrifice, presque. On sent toute la haine que voue l'auteur à ce monde capitaliste, qui utilise les hommes comme des bêtes ou comme des machines ; on sent la rage de l'auteur de voir des gens comme son père accepter de se faire ainsi maltraiter, déshumaniser par des patrons peu scrupuleux.

L'autre aspect de ce portrait, en dépit de la manifeste incompréhension entre un père et son fils, des centres d'intérêt par trop divergents, c'est malgré tout l'immense amour, l'affection « à sa façon » dont était capable le père de Michel Onfray vis-à-vis de son fils. Ça n'était certes pas des montagnes d'épithètes, des cajoleries du matin au soir, une démonstrativité digne d'un film de Disney, mais c'était quelque chose de sincère et profond, pudique et discret, cependant bel et bien là.

Michel Onfray arrive parfaitement à restituer ce rapport ambigu où la communication n'est jamais totalement en phase de l'un à l'autre. Bref, j'ai été touchée par ce portrait d'un transfuge de classe, qui, à bien des égards, pourrait être comparé à celui de la Place d'Annie Ernaux, mais avec quel contraste !

Ensuite, dans une version tout aussi sincère, l'auteur aborde un épisode de la vie de sa mère, abandonnée à la naissance et placée en famille d'accueil. C'est un tout autre poids, comme, me semble-t-il, un tout autre rapport entre l'auteur et sa mère. Une mère qui n'était peut-être pas aussi aimante que son enfant pouvait l'attendre.

Mais cet enfant, devenu adulte, essaie de prendre du recul et, mieux que tout, essaie de comprendre et pardonner sa mère, car, après tout, comment aurait-elle pu transmettre l'amour d'une mère, elle qui n'en reçut jamais de la sienne ?

Cet épisode, troublant entre tous, est le moment où la mère de l'auteur, ayant atteint l'âge de soixante ans, peut légalement demander à connaître ses géniteurs, apprendre quelques bribes sur « là d'où elle vient ». C'est l'auteur lui-même qui accompagne sa mère pour cette démarche, complétant du même coup son propre arbre généalogique, d'où ce titre un brin paradoxal — mais plus tant que cela une fois compris — d'« Autobiographie de ma mère ».

Alors ce sont les espoirs d'une femme, d'enfin connaître les auteurs de ses jours, les angoisses également. Les parents qu'on se rêve deviennent d'un coup très concrets... et plus forcément très oniriques ! Ce fut le cas pour la mère de Michel Onfray, qui découvre, en même temps que lui, qu'elle est la fille d'une femme qui se prostitue, tandis que son père est probablement un Espagnol, potentiellement en délicatesse avec les lois…

En somme, là encore en très peu de pages, Michel Onfray sait à la fois rendre hommage, dire l'amour et dire le fossé qui le sépare et le réunit avec ses parents. Un bon petit livre selon moi, d'autant plus que les explications données dans la version Hatier collège me semblent très pertinentes pour permettre aux collégiens de bien saisir le texte, dans sa richesse et dans ce qu'il évoque, qui n'est plus du tout le quotidien que vivent la très grande majorité des collégiens en France. Je le conseille donc bien volontiers, mais ça n'est, évidemment, que mon avis, c'est-à-dire, très peu de chose.
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Un petit livre destiné aux collégiens présentant deux courts textes tirés de deux tomes du journal hédoniste de Michel Onfray, consacrés à son père puis à sa mère.

Michel Onfray nous rappelle très souvent dans ses apparitions médiatiques ses origines sociales modestes, son père ouvrier agricole et sa mère femme de ménage. Ici, il se livre davantage sur le regard porté sur ses parents.

Le corps de mon père est un hommage d'enfant à la puissance du père, littéralement sur le plan physique, en tant que genre masculin, mais aussi à son courage de travailleur. Le petit Michel est en admiration devant celui qui lui apparaît comme une force de la nature et qui, taiseux, reste mystérieux et impressionnant. Mais c'est aussi le moment, très tôt dans sa vie, où il est le témoin direct de l'exploitation des ouvriers, de leur condition subalterne. Michel ressent de la douleur, de l'indignation, un sentiment d'injustice et de révolte s'insinue déjà en lui, d'autant plus que son père ne dit rien et subit, alors même qu'il tombe malade du coeur, révélant une touchante fragilité. On sent un amour puissant de Michel pour ce père exemplaire.

Dans autobiographie de ma mère, Michel, plus âgé, et son père accompagnent sa mère à un rendez-vous à la ddass. Sa mère, enfant de l'Assistance Publique, cherche à retrouver les traces de son passé et de ses parents biologiques. Elle a été abandonnée dans un cageot au pied de l'église d'un village normand, entre un père bien normand malade et mourant et une mère "indigne" qui pour survivre monnaye ses charmes. Michel se découvre en même temps que sa mère de vagues origines espagnoles, juives et arabes en plus de bretonnes et alsaciennes.
Il avoue un certain bonheur, et même une fierté, de se découvrir ces origines un peu mélangées, et éprouve une forme de tendresse et de compassion pour cette mère trop pudique, saisissant mieux le sens de son envoi en pensionnat catholique où il passa de difficiles moments (voir son témoignage dans le superbe préambule de la puissance d'exister). Il y égratigne aussi au passage la froideur impersonnelle de l'administration à travers la figure du fonctionnaire en charge du dossier pendant ce rendez-vous très stressant émotionnellement pour sa mère.

J'ai beaucoup aimé ces deux textes, me sentant bien des points communs avec l'auteur : père ouvrier, mère femme de ménage issue de l'assistance publique, profondes origines normandes...je me sens à même de comprendre cette mentalité des petits, les exploités et sans-grades, ces révoltés de l'intérieur, qui souffrent en silence car souvent résignés et tenant à l'exemplarité et à leur honneur. Il y a beaucoup de pudeur dans ces deux figures ascendantes et dans la manière dont Michel Onfray en parle, avec simplicité tout en faisant preuve d'une richesse d'expression remarquable.

Ce témoignage est d'autant plus important que Michel Onfray, le philosophe hédoniste, est aussi celui de l'expérience d'une vie philosophique, qui reste viscéralement attaché à ses valeurs originelles et à ses origines modestes, mettant la pensée philosophique à la portée de tous, du peuple, par opposition à une philosophie de caste souvent trop conceptuelle et hermétique.
Selon lui, on ne peut comprendre les écrits des intellectuels qu'à la lumière de l'exploration approfondie de leur expérience de vie personnelle.

De quoi donner envie de se (re)plonger dans ses ouvrages plus personnels, et notamment la puissance d'exister, formidable synthèse de sa pensée.
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Je dois dire que si pour la plupart des gens une critique est censée être neutre et objective, la mienne sera à l'opposé : totalement subjective.
J'ai pleuré en lisant ces deux textes, particulièrement en lisant "Le corps de mon père". J'y ai retrouvé des éléments de ma vie personnelle, même si je n'ai pas connu la même condition sociale que l'auteur, par bien des points je n'en étais pas très éloignée, et l'émotion qui m'a étreint est la preuve que j'en reste marquée.
A travers ces deux textes, Michel Onfray réussit à dire le plus intime dans la plus infinie des pudeurs, ce qui semble un paradoxe, au moyen d'un style précis, net et ciselé, traquant dans la moindre description d'un corps, d'une attitude, d'un non dit, tout ce qui fait que l'on devient ce que l'on est, de ce quoi on hérite. En ce qui le concerne, il tente de rendre à ses parents leur amour muet et maladroit avec des mots justiciers.
On assiste aussi à la naissance d'une colère, d'une râge fondatrices devant l'injustice sociale, la misère, l'impuissance des gens qui n'ont pas les possibilités de mettre en mot leurs ressentis, trop usés qu'ils sont par leur vie de labeur et le mépris de leurs "supérieurs".
Après avoir lu ces textes, on ne peut douter de l'honnêteté de l'auteur, qui exprime sans complaisance comment de son enfance émergeront les moteurs du philosophe qu'il est devenu.
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Dans ce roman autobiographique, l'auteur parle en deux textes courts de son père et de sa mère.

Qu'on n'y attende ni mouvement ni action ! Ce n'est pas le propos. Ici, l'auteur se révèle à travers le regard tantôt révolté, tantôt admiratif, tantôt tendre qu'il porte sur ses parents et sur leur dure vie d'ouvriers agricoles.

La langue et le style sont, il est vrai, très élégants et littéraires et sûrement difficiles d'accès pour des lecteurs peu expérimentés, mais on ne peut pas, à mon avis, resté indifférent et insensible à tout l'amour, toute la tendresse –j'insiste- et toute la révolte exprimés par l'auteur dans ces deux portraits.
Lien : http://lewebpedagogique.com/..
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Deux courts textes dans lesquels le philosophe analyse en quoi les personnalités de ses parents ont influencé la sienne.
Le Corps de mon père débute par une évocation vivante des souvenirs du quotidien de l'enfance autour des odeurs et des bruits : "Mon père, c'est d'abord ce fumet de café". C'est aussi l'odeur de la ferme (son père est ouvrier agricole), un corps solide mais meurtri qui endure tant, et ce "mutisme éloquent" qui le caractérise : "Il croit moins aux mots qu'à la présence minérale des êtres". Les paroles sont rares mais précieuses ("Il s'agit de respecter la parole donnée") et "la tendresse ne se disait pas". Pour autant les moments de complicité existent, comme le démontre cette très belle scène (muette) où l'intensité des sentiments est exprimée par une simple main posée sur la tête. On sent chez le narrateur un respect profond pour ce "père digne" malgré la dureté de sa vie, une admiration sans faille de petit garçon qui épie en cachette pour ne pas troubler la sérénité de celui qui, pour faire vivre sa famille, subit chaque jour un travail aliénant, harassant : "Quelles émotions, quelles réflexions (...) il a dans l'esprit. Je ne saurai jamais". En a-t-il seulement le temps et l'énergie ?
A l'opposé, la mère semble plus torturée, traumatisée par une enfance douloureuse. L'épisode évoqué (la consultation de son dossier à l'Assistance publique) est plein de tension, bouleversant, tandis que le trio écoute "l'énoncé des raisons pour lesquelles un jour, des parents abandonnent leur enfant". le narrateur, cette fois, bouillonne.

Car le narrateur ne se contente pas de raconter : il analyse. Son père était mutique, lui est bavard. Il était démuni, n'ayant "ni les mots, ni les moyens, ni l'occasion, ni le temps" : lui médite, écrit, libérant et défendant ses opinions. Sa mère est obnubilée depuis toujours par ses interrogations, son besoin de combler le vide de ses origines, lui agit : "L'écriture de mes livres m'empêche une giration désespérée". Ses parents étaient résignés, lui se rebelle, exprimant son sentiment d'injustice contre "le cynisme des chefs" qui 'exploitent sans vergogne" leurs ouvriers, se révoltant contre "l'incompétence affective" du fonctionnaire quand "l'alchimie bureaucratique réduit l'existentiel incarné à du papier pelure". On le sent indigné, insoumis, agitateur même.

Enfin, dans un troisième temps, les rôles s'inversent. le petit garçon est devenu adulte, il réalise que "mon père était mortel" tandis que celui-ci s'apprête à subir une lourde opération cardiaque. A la sortie de l'Assistance publique, face à sa mère bouleversée, il se fait apaisant, nuançant les informations reçues, rassurant, déculpabilisant : "Je tâchais de réduire tout cela à de nouvelles perspectives, moins moralisatrices". Ainsi on sent bien l'évolution entre les deux textes, le passage du temps a fait son oeuvre, il est désormais "le père de mes parents", l'occasion est venue de leur rendre tout cette affection qu'ils lui ont apporté, dans tous les gestes, les attitudes du quotidien qui semblent parfois si anodins.
Si la façon de s'exprimer de Michel Onfray se densifie parfois de vocabulaire spécifique et de références culturelle, j'ai apprécié son écriture sans détours, cette façon objective de présenter les situations tout en incluant une richesse d'émotions, cette façon inédite d'allier la crudité des faits à l'authenticité des sentiments, la sensibilité de l'homme au recul du philosophe - en un mot l'honnêteté, envers soi et les autres, qualité indispensable à qui veut avancer dans la vie, cette "perpétuelle apocalypse d'éléments".
Lien : https://www.takalirsa.fr/le-..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
De retour sur les petites routes de campagne, j'étais certain qu'un jour je tacherais de rembourser cette dette, ces heures de labeur pénible pour me payer des études, ce temps donné pour mon éducation, en pension. Comment ? Du moins, peut-être en n'oubliant pas, en me souvenant, en témoignant, en racontant, partout, ici, là, ailleurs, ce qu'est le travail de ceux qui peinent, le labeur de ceux qu'on paie des misères et qu'on exploite sans vergogne, l'aliénation de ceux qui n'ont ni la conscience, ni les mots, ni les moyens, ni l'occasion, ni le temps de dire, car ils sont démunis de tout. Et ne cessant d'être le fils de mon père, un fils de pauvre, dans les châteaux et les palais, les universités et les allées de conférences, les livres et les colonnes des journaux, chez les éditeurs ou les bourgeois, les nantis et les sûrs d'eux. Car ce sont les patrons de mon père, un temps très court ils furent aussi les miens, qui m'ont fait rebelle autant que les prêtres de mon enfance chez les Salésiens m'ont converti à l'anticléricalisme. Je leur dois au moins ça. Et ceux qui, aujourd'hui, m'enjoignent d'oublier, de tirer un trait, de tourner la page, m'invitent à mieux me souvenir, à refuser de passer au feuillet suivant et à m'interdire toute forme de rature.

Extrait de "Le corps de mon père"
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En voiture, roulant vite, très vite, sur mon chemin de retour je découvris que je venais de rencontrer ma mère pour la première fois après l'avoir ignorée et méconnue pendant presque quatre décennies. Que son passé ignoré me l'avait rendue invisible, autant qu'elle l'avait été à elle-même ; dévoilé, il m'apparaissait dans l'évidence de ce que Nietzche appelle avec justesse l'innocence du devenir. Que ce que ma mère 'm'avait fait vivre, enfant, parfois douloureusement - de ce que l'on dit et de ce que l'on ne dit pas - elle l'avait fait en aveugle, obéissant à d'obscures impulsions dont son âme depuis toujours fait les frais, à son corps défendant. Que ce qui constitua son quotidien pendant mes vingt premières années résultait d'un pur mais vain désir de rendre visible ce qui en elle agissait en précurseur sombre.
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Dans le silence et la vitesse, je songeais à cette phrase de Nietzsche qui enseigne que tout ce qui ne tue pas fortifie et à l'usage que j'en fais depuis ma première lecture, adolescent. Je pensais au déterminisme, à la nécessité, aux puissances auxquelles chacun obéit avec plus ou moins de bonheur. Je constatais la misère et la détresse de ma mère, je songeais au gâchis qu'il y a toujours pour des parents à demander à leurs enfants d'être à la hauteur de vieilles éminences à partir desquelles le mauvais œil les regarde et les souffrances pointent sur eux depuis leurs généalogies nocturnes. J'evaluais les dégâts des effets de la pulsion de mort quand elle habite une chair, de son inévitable transmission d'une mère à un fils, d'un être à un autre, d'un adulte à un enfant, quand un jour la folie de grandes personnes l'a déclenchée dans l'âme puis le corps d'un enfant. Je me sentais plein d'une vraie compassion sereine pour ma mère.

Extrait de "Autobiographie de ma mère"
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De mon côté, englouti dans les ténèbres, caché, évitant de me faire voir, le laissant tout entier à son travail, je le regardais, pleurant parfois d'amour et de rage mélangés. J'ai passé des heures, ainsi, à le regarder, embusqué derrière une haie, au creux d'un fossé, dans les fondrières d'un chemin, derrière le tronc d'un arbre, en haut d'une pièce de terre d'où il ne pouvait me voir. Impuissant, révolté, malheureux de le voir ainsi sacrifié, utilisé, commandé, impliqué dans le travail de la ferme comme un matériel parmi du matériel, j'ai serré les dents plus d'une fois, à m'en faire mal à la mâchoire, retenu des sanglots dans le fond de ma gorge, à m'en tétaniser les cordes vocales, contenu ma colère et ma violence, à le sentir me travailler la poitrine, me déchirer le sternum.
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Souvent je me demande si mon goût pour les mots ne vient pas, de manière réactive, de mon attente toujours déçue d'entendre mon père me parler, me dire, me raconter. Bavarder n'est pas son fort, ni parler pour ne rien dire. Ni d'ailleurs parler pour dire quoi que ce soit. Taciturne, il aime être dans la nature comme les minéraux ou les plantes : à leur place, sans gémissements ni contentement, sans récrimination ni satisfaction. Ici et là, obéissant à une sorte de nécessité qui est pour lui fatalité. C'est d'ailleurs l'un de ses mots de prédilection : fatalement. Le mutisme, chez lui, était porté à son incandescence. Au point, d'ailleurs, qu'il me semble que je pourrais presque me souvenir de la totalité de ce qu'il m'a dit dans mon enfance.

Extrait de "Le corps de mon père"
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Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
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