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Jean-Claude de Crescenzo (Traducteur)Hye-gyeong Kim (Traducteur)
EAN : 9782367270432
DeCrescenzo (21/01/2016)
3.69/5   13 notes
Résumé :
L'histoire se déroule au monastère Cheonsan. Un lieu saint orné de magnifiques écritures murales, mais aussi le lieu d'événements tragiques. Le Chant de la terre est un roman gigogne. Les récits de cinq narrateurs se superposent et s'emboîtent pour livrer la clef de l'intrigue : percer le secret des écritures et faire la lumière sur le massacre de leurs dépositaires, les moines. Comme le disait Tolstoï dans Qu'est-ce que la religion ?, l'irrationnel, l'imprévisible,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Au décès de son frère, Kang Sang-ho découvre des photos et un manuscrit inachevé de voyage en des lieux insolites de Corée. Il le propose à un éditeur qui l'envoie visiter certains sites pour compléter l'ouvrage. Il se rend sur le mont Cheon où se trouve un monastère en ruine. Sur les murs des cellules sont copiées des citations de la Bible.
Au pied de la montagne, Hou, un jeune garçon, contemple son village en partie disparu dans un glissement de terrain. Il se souvient de sa cousine Yonhi, de Pak, le lieutenant qui la poursuit puis la délaisse. Il se souvient aussi du jour où il poignarde Pak qu'il rend responsable de la fuite de Yonhi du village et de son père qui le conduit au monastère. Les frères l'y accueillent et il s'intègre à son nouveau lieu de vie.
Un jeune professeur de l'histoire de l'église s'intéresse à la vie de cette communauté et aux inscriptions murales. Il rencontre un ancien militaire qui lui raconte ce qu'il connaît de cet endroit et surtout ce qui semble être les raisons de sa déchéance et son abandon.

Un peu déstabilisée dans un premier temps par ce découpage particulier, quand chaque chapitre est centré sur un personnage différent, je me suis laissée porter par les mots. Comme l'écriture est fluide et les chapitres eux-mêmes divisés en courtes parties, j'ai néanmoins avancé dans la lecture sans m'en rendre compte, les éléments se sont mis en place d'eux-mêmes et le lien entre les différentes parties du récit est apparu. On glisse d'une histoire à l'autre mais tous les personnages sont liés entre eux et au mont Cheon et chaque individu tisse à travers son histoire individuelle un portrait de la Corée.
En dehors des éléments factuels, on partage les doutes et interrogations des personnages ce qui en fait un roman spirituel, philosophique. Ceci est amené de façon fluide et n'alourdit en rien le récit. On se surprend même à se poser dans sa lecture et à s'interroger à son tour. A chacun chapitre, toutes les questions de l'homme sont posées: choix, amour, liberté, désir, religion, obéissance…
J'ai vraiment aimé ce roman ancré dans la réalité historique me rend curieuse d'en découvrir un peu plus sur la corée et son histoire. D'autre part, je n'hésiterai pas à recommander cet auteur à qui veut découvrir la littérature coréenne et je lirai de nouveau Lee Seung-U avec plaisir.
Pour en finir, la couverture est magnifique, visuellement et tactilement.
Je remercie l'éditeur Decrescenzo qui m'a offert ce livre via Masse critique.
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Quel mystère plane sur le monastère du Mont Cheon? Quelle est cette communauté qui s'est implantée dans ce lieu perdu et qui a passé son temps à recopier la bible sur les murs ou sur des cahiers? Deux personnes vont s'intéresser à ce lieu : Kang Sang-ho dont le frère a esquissé un récit sur cet endroit et Cha Dong-yon, professeur d'histoire de l'église et journaliste dans un journal protestant.
L'histoire de ce site chrétien est révélée au lecteur de manière succincte. Au fil des récits, racontés par ceux qui ont fréquenté les environs du monastère, le voile qui recouvre le mystère de la disparition des moines devient un peu moins opaque.
Le premier de ces narrateurs se prénomme Hou et c'est une histoire d'amour, de vengeance et d'attaque au couteau qui le pousse à vivre reclus dans ces montagnes.
Le deuxième, prénommé Jang, est un ancien soldat affecté au poste de contrôle situé au bas de la montagne. Très malade et désirant se "confesser", il va contacter Cha Dong-yon pour lui conter ses missions liées au monastère...
La quête de Hou et le destin de Han Jong-hyo, raconté par le soldat Jang, sont étroitement liés à ce lieu de méditation et à la lecture de la bible.
Je ne suis pas habituée à lire de la littérature asiatique et ce fut pour moi une vraie découverte. L'écriture de LEE Seung-U laisse transparaître les diverses atmosphères des lieux décrits, entre autre l'ennui qui plane au-dessus du campement des soldats ou l'ambiance feutrée d'un salon de coiffure. Au fil des chapitres, le récit passe de l'ombre (il faut dire que je me suis posée bien des questions sur les divers protagonistes qui apparaissent au détour des pages) à la lumière (enfin... à la page 285), mais n'essayez pas de vous y rendre avant la lecture complète des chapitres précédents, vous n'y comprendriez rien.
Merci aux Editions Decrescenzo de m'avoir fait découvrir cet écrivain coréen au travers de la dernière sélection Masse critique Babelio.
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Que s'est-il passé sur le mont Cheon ? Comment toute une communauté religieuse a-t-elle pu disparaître sans que personne ne s'en rende compte ? Et, surtout, que signifient les innombrables citations de la Bible qui recouvrent les murs de ce monastère abandonné ? Faut-il y voir, comme le suggère Cha Dong-yo, jeune professeur en histoire de l'Église, une tentative de lier le sacré et la beauté, l'art et la croyance ? Il est bien décidé à percer les mystères du Château d'Hébron après avoir lu le manuscrit inachevé de l'écrivain voyageur Kang Yong-ho.

Roman à tiroirs naviguant entre passé et présent, le Chant de la terre dévoile des personnages tourmentés en quête de salut et de paix intérieure. le jeune Hou est amené au monastère par son père, en pleine nuit. Tous deux fuient l'acte que Hou vient de commettre : il a poignardé le lieutenant Pak suite au départ précipité de sa cousine Yonhi. Pak était amoureux de la jeune femme, qui fuyait les assiduités de ce lieutenant qui n'avait même pas le bon goût de cacher ses sentiments aux villageois. Pak finira par violer Yonhi. Hou ignore tout de ce viol, ce qu'il sait, c'est la douleur insurmontable qui a poussé sa cousine à s'enfuir après avoir été rejetée par le lieutenant. Et ce qu'il pressent vaguement, c'est qu'il ressent un peu plus qu'un simple amour familial pour sa cousine. Traité comme un enfant par le responsable de son malheur, il se venge. Et commence sa longue pénitence au Château d'Hébron, dont les moines l'accueillent sans poser de question. Là-bas, Hou découvre la Bible et la discipline qui l'oblige chaque jour à recopier le texte pour mieux s'en imprégner. le plus ancien de ses coreligionnaires lui enseigne que la Bible est le miroir exact de l'âme humaine, et qu'il ne se passe rien dans la réalité qui n'ait déjà été inscrit dans le texte sacré. Mais alors que Hou commence à entrevoir la vérité de son acte à travers l'histoire d'Absalom et Ammon, un militaire fait son apparition et le voilà soudain chassé de la communauté religieuse, parmi d'autres moines. Pour Hou, commence une vie d'errance à la recherche de Yonhi.

Jang est un homme bien âgé, au seuil de la mort, qui vit ses derniers jours cloîtrés dans une maison de retraite. Il y a des décennies que sa conscience le tourmente. Alors, quand il apprend l'existence d'un article sur le mystère du château d'Hébron et les recherches entreprises par Dong-yo, il l'invite à écouter son histoire. Son désir : soulager son âme en livrant une partie du mystère qui entoure l'abandon de ce monastère. S'ouvre alors un autre récit, celui de Han Jong-hyo, bras droit du général Park Chung-hee qui dirigea la Corée du Sud suite à un coup d'État. Han le servit fidèlement jusqu'à ce qu'il retire ses lunettes noires : là, il vit les effets de la politique du dictateur. L'ami devint l'ennemi, et la nécessité de le faire taire s'imposa. Et le monastère isolé du mont Cheon ferait une parfaite prison…

Le Chant de la terre est un roman éminemment introspectif et méditatif, il s'interroge sur la nature humaine, sonde les âmes et questionne le désir, la culpabilité, l'envie de se couper du monde, de fuir les vicissitudes de la réalité. Il présente une réflexion sur la foi et la façon de la vivre dans un monde à l'histoire tragique et mouvementée – ici, les remous impétueux de la dictature militaire mise en place dans les années 60. le récit est lent, et le lecteur devra accepter d'abandonner un pan de l'histoire et des personnages pour mieux les retrouver et les voir s'imbriquer avec subtilité. Comme Han, Hou, ou Jang, le chemin vers la paix prend des voies détournées et sinueuses, et la route est parfois longue avant de trouver les réponses qui apaiseront les doutes qui nous assaillent.

Je remercie une nouvelle fois les éditions Decrescenzo pour l'envoi de ce roman, à l'occasion du lancement de leur nouvelle collection en poche.
Lien : https://enquetelitteraire.wo..
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Le Chant de la terre de Lee Seung-U, traduction de Kim Hye-gyeong et Jean-Claude de Crescenzo
a été pour moi une lecture au long cours, laborieuse, à la limite de l'abandon. Je n'ai malheureusement pas aimé cette lecture.
Tout commence par la découverte d'énigmatiques inscriptions sur les murs d'un monastère isolé du monde, au sommet d'une montagne. Autour de ce monastère, s'articulent plusieurs histoires, plusieurs destins tragiques, ceux de Hou, Han Jong-hyo et Jang, tous détenteurs d'une des clés du mystère.
La première partie du roman est plutôt prenante, la curiosité est attisée par la question de l'origine des mystérieuses inscriptions découvertes et également par la disparition des moines. S'enclenche alors l'histoire de Hou, premier lien avec le monastère, on est captivé par le drame que l'on sent couver. Vient ensuite le témoignage de Jang qui établit le deuxième lien avec le monastère, un militaire déchu Han Jong-hyo, l'intérêt est toujours là. Et puis, on dépasse la moitié du roman et là, le récit s'essouffle, on s'éloigne du sujet central du roman qui est le monastère pour partir sur les routes avec Hou et vraiment toute cette partie m'a complètement désintéressée et même perdue, je l'ai trouvée extrêmement confuse. A partir de ce moment-là, le style de l'auteur s'est fait plus lourd créant des creux et des longueurs à grands renforts de questionnements rhétoriques. le périple de Hou m'a semblé interminable.
On revient tout de même au monastère sur les dernières pages, le récit regagne en intérêt, donne des éléments de réponse mais dans l'ensemble cela reste une déception. Les chemins inattendus pris par le récit n'ont pas su m'accrocher bien au contraire.
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Je n'ai jamais beaucoup lu de littérature asiatique. Et quand c'est le cas, c'est plutôt de la littérature japonaise.
Alors quand l'occasion s'est présentée de lire un roman coréen, je n'ai pas hésité. Et je ne peux pas nier que ce roman m'a sortie de ma zone de confort mais tout en douceur.

Le roman débute par la découverte d'un monastère abandonné, aux murs couverts d'extraits de la Bible. Où sont passés les moines qui l'occupaient ? Qui a couvert les murs de ces inscriptions sacrées ?
Au travers de plusieurs histoires, nous nous acheminons doucement vers la vérité.

La narration m'est apparue particulière car je ne suis pas habituée. le texte est très poétique, faisant appel aux symboles. Les personnages sont souvent désignés par leur statut, plus que par leur nom, ce qui donne un petit côté parabole religieuse à l'ensemble du roman.
Rien n'est laissé au hasard, chaque action a un sens, se rattache à une symbolique.
Les descriptions sont très imagées, je pouvais parfaitement m'imaginer les scènes au fur et à mesure qu'elles se déroulaient.
Dans ce roman, les histoires se confondent et se répondent. L'histoire de Hou, c'est aussi l'histoire de Jang, et celle d'Absalom.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Du pied de la montagne, seuls étaient visibles des rochers à pic, mais point le monastères en question. Ils grimpaient et de temps à autre lorgnaient le sommet mais jusqu'au dernier moment le monastère resta introuvable. Ils craignaient même de s'être trompés de montagne. Parvenus au sommet, ils en comprirent la raison. Sur un vaste terrain plat, des rochers aux formes curieuses se dressaient et, au creux de cette barrière naturelle, le monastère se cachait. Un ermitage exquis. Si on voulait fuir le monde, on ne pouvait trouver endroit plus propice.
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Fuir la passion amoureuse est aussi irrationnel que d'être emporté par elle. Vouloir y échapper est aussi incontrôlable que tomber amoureux est irrésistible. L'absence de maîtrise est l'essence même de la passion. Un tel amour est contraint à l'irresponsabilité et à la violence.
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Il y a un an, je me débattais dans l'obscurité. La Parole que je gardais dans coeur ne m'a été d'aucun secours quand j'ai été confronté à la cruauté du monde. Je ne savais comment faire. Et ne sachant comment faire, je me suis mis à marcher. En tout lieu, la route m'emportait. Sur cette route, j'entrevoyais tant d'autres routes possibles. Quand on fait profondément corps avec la route, on sent très confusément comment tourne ce monde.
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Il n'avait jamais pensé à dissimuler son regard. Il n'en avait jamais éprouvé la nécessité. Son corps lui avait appris que dissimuler son regard était non seulement réalisable, mais qu'une fois le regard caché, sa conscience s'en trouvait allégée.
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Ferme les yeux. Après les avoir fermés, ton esprit va les rouvrir. Incline-toi, mets-toi à genoux .incline le corps autant que possible. Lorsque ton corps sera totalement courbé, tu sentiras une grande main chaude se poser sur ta tête. Garde le silence. Lis la Bible. Lis et médite. Dieu s'adressera à toi...
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