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Critique de traversay


Parmi ses auteurs préférés, le coréen Lee Seung-U cite volontiers Dostoïevski, Hesse, Gide, Camus et Kafka. L'influence de ce dernier est particulièrement évidente dans son dernier roman traduit en français, Ici comme ailleurs, 6 ans après la parution du mémorable La vie rêvée des plantes. Oserait-on dire que cette influence est écrasante ? Oui, assurément et, quelles que soient les qualités du livre, cette impression de "à la manière de" incite à éprouver une légère déception, en comparaison de son ouvrage précédent (qui pourrait d'ailleurs lui être postérieur dans le temps, son éditeur français ne le précise pas). Dans un premier temps, le caractère absurde et, somme toute, amusant, des mésaventures de Yu, cadre en disgrâce, muté dans une ville obscure où la météo est aussi exécrable que l'accueil des autochtones, ne manque pas de sel et se dévore avec appétit au fil des pages qui voient les avanies se multiplier pour le singulier héros du roman. A partir du milieu du récit, c'est une atmosphère de cauchemar avec une touche de fantastique qui attend le lecteur, jusqu'à un dénouement apocalyptique. Lee est moins convaincant dans ce registre, semblant chercher systématiquement la surprise, à coups de rebondissements qui, du fait de leurs accumulations, ôte du mystère au profit d'une symbolique un peu lourde. Ce n'est pas qu'on perde le fil, c'est qu'il semble plombé et que, à en rajouter, c'est un effet de saturation qui se produit. Malgré tout, eu égard à la production encore inédite de l'auteur (plusieurs romans et recueils de nouvelles), on est plus que curieux de découvrir d'autres facettes de cet écrivain au très fort potentiel.
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