Très belle histoire, un peu triste comme toutes les belles histoires... Ce que nous raconte
Min Jin Lee avec beaucoup de talent, se déroule sur plusieurs générations.
C'est par une séduction que débute le livre, celle d'une jeune coréenne, Sunja, par un homme d'une trentaine d'années, Koh Hansu, riche négociant japonais, qui éprouve semble-t-il un véritable amour pour sa jeune amie de dix-sept ans. Ils se voient en cachette pendant plusieurs mois, puis Sunja tombe enceinte.
La jeune femme refuse de devenir "l'épouse coréenne" de son amant, déjà marié et père de trois filles au Japon ; elle accepte la proposition de mariage d'un jeune pasteur protestant de santé fragile, Baek Isak, qui prend prochainement son poste à Osaka. Il donnera ainsi son nom à l'enfant à naître...
En 1910, le Japon avait annexé la Corée ; en 1911, deux jeunes coréens Hoonie et Yangjin se marièrent et eurent une fille, Sunja, qu'ils adorèrent, c'était leur quatrième enfant, le seul vivant...
À cette époque, le peuple dans sa majorité ne savait pas lire, et les parents de Sunja tenant une petite auberge, lui apprirent à cuisiner, ce qui lui servit de gagne-pain pendant toute son existence.
L'enfant né, un garçon prénommé Noa, le couple Sunja-Isak vit donc au Japon, première génération de cette famille à être exilée ; Hansu, le père biologique de Noa, reprend contact avec Sunja et veille de loin sur son fils, jusqu'à ce qu'il décide d'intervenir dans sa vie...
Histoire de la Corée et du Japon, us et coutumes coréens et japonais, histoires de survie de personnes pauvres et exilées, mépris total des japonais pour les coréens, saga familiale tourmentée et à multiples rebondissements, missions chrétiennes en Asie, les sujets abordés sont nombreux ; celui d'un secret de famille est sans doute le plus poignant, puisque sa révélation entraînera un terrible drame...
Bien écrit, passionnant, un livre original, fort et séduisant !
Premières phrases : " L'Histoire nous a failli, mais qu'importe. Au tournant du siècle, leur revenu diminuant, un vieux pêcheur et sa femme décidèrent d'accueillir des pensionnaires au sein de leur foyer. Tous deux étaient nés dans le village de Yeongdo - un îlot de huit kilomètres au large de la ville portuaire de Busan - et ne l'avaient jamais quitté. Au cours de leurs longues années de mariage, la femme donna naissance à trois fils, mais seul l'aîné, qui se trouvait être le plus fragile, survécut. Si Hoonie était né avec un bec-de-lièvre et un pied bot, il était en revanche doté d'épaules larges, d'une carrure solide, d'un teint doré et avait, en grandissant, conservé son tempérament doux et pensif d'enfant.
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