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4,27

sur 1466 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La colonisation de la Corée par le Japon a commencé en 1905 par l'établissement d'un protectorat, suivi par un traité d'annexion en août 1910. Date à laquelle l'Empire du Japon y a commencé une domination souvent qualifiée d'impitoyable — la Corée servant de réservoir aux Japonais, qui y puisaient matières premières, denrées agricoles, et, durant la Seconde Guerre mondiale, de la main-d'oeuvre bon marché pour leurs usines.

Pour ces raisons de nombreux Coréens, de force ou volontairement (parce qu'ils n'avaient plus de quoi vivre), sont arrivés au Japon, où leur situation ne fut guère enviable. Ils ont peiné à se loger, à trouver un travail décent et subi des discriminations raciales. Quelques-uns pourtant ont réussi à vivre mieux que les autres. Ils travaillaient dans les pachinko, salles de jeux dont la mauvaise réputation était liée aux yakuzas.

À travers le destin de quatre générations (de 1930 à 1989) d'une famille de Coréens émigrés au Japon, c'est l'histoire de ces Zainichi, littéralement « étrangers résidant au Japon », qui pour certains sont devenus des citoyens japonais mais ont continué à cacher leurs origines pour éviter la discrimination, que raconte avec empathie et des recherches historiques solides sur les yakuzas, l'histoire coloniale de la chrétienté, l'immigration, et bien sûr l'industrie du pachinko, l'américaine d'origine coréenne Min Jin Lee.
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Une saga familiale sur 4 générations des années 1930 à 1990.
Pachinko nous embarque en Corée du Sud et sur la route de l'exil au Japon avec la famille de Sunja, une jeune coréenne qui va devoir aider sa famille à survivre dans un pays hostile où règnent le racisme, la ségrégation et les tumultes de la guerre.
J'ai aimé suivre cette fresque familiale.
L'écriture pudique de Min Jin Lee relate avec beaucoup de réalisme le combat quotidien des immigrés, les Zainichi au Japon.
L'auteure décrit les conséquences du colonialisme japonais, l'entrée en guerre et les conséquences effroyables pour les habitants pendant le conflit et après la défaite.
Le fil rouge constitué par les 4 générations nous montre la progression de cette famille et à travers elle, le destin de nombreux Coréens immigrés au Japon.
L'avènement des Yakuzas, les salles de jeu de Pachinko (véritable institution), le racisme quotidien, l'isolement des couples mixtes et le difficile travail de la résilience sont au coeur de ce récit.
J'ai pourtant eu par moment l'impression que l'auteure survolait certains de ces thèmes sans vraiment approfondir le sujet. La pudeur de l'écriture tranche avec les drames qui se succèdent pour cette famille.
Dans l'ensemble, j'ai trouvé beaucoup de qualités à ce récit qui m'a permis de m'immerger dans une partie de l'histoire que je ne connaissais que du point de vue occidental.
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À travers le destin de quatre générations : de 1930 à 1989, c'est l'histoire touchante, addictive d'une famille de Coréens émigrés au Japon: ces étrangers résidant au Japon , continuant à cacher leurs origines afin d'éviter une forme de haine, un rejet , une discrimination raciale douloureuse …..

L'auteure à l'aide de recherches historiques solides , une véritable empathie, une écriture fluide ,précise , dépouillée , sans lourdeur nous offre ——-généreusement——- un hymne poignant durant un siècle de relations nippo- coréennes à tous les sacrifices que réalisent les immigrés afin de trouver leur place en pays étranger .
Une belle leçon mêlant douleurs , sagesse et vérité.

Il y est question aussi de préjugés, de conservatisme , de racisme , de drames intimes au sein des familles , de ségrégation , de déshonneur , des horreurs de la guerre, de résilience , d'amour intense et de perte …

Une histoire palpitante , émouvante, convaincante , déroulant le quotidien de gens ordinaires , très attachants , courageux .

Hommage superbe à des gens que L'HISTOIRE semble oublier !
J'ai volontairement tu les personnages , il faut les découvrir !
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Un roman qui s'étale sur 4 générations durant le XXème siècle.
La Corée est un pays qui a beaucoup souffert et l'on découvre son histoire à travers une famille. La particularité est qu'elle est chrétienne (protestante, comme le quart de la population actuelle au Sud).

Les vies sont loin d'être banales et l'histoire de l'héroïne principale est passionnante. Risquant de devenir fille-mère, elle sera "sauvée" par un homme et partira au Japon. Là-bas, l'antagonisme avec les Japonais sera saillant, les coréens étant vus comme une "sous-race".

On ne s'ennuie pas un instant avec énormément d'aventures et de soucis du quotidien. Beaucoup de souffrances aussi, mais qui donnent de très belles pages. le contraste est très fort entre la vision typiquement féminine et des mots parfois très crus, qui tombent sans prévenir et selon les situations (liées au sexe) qui sont traitées différemment suivant les personnages.

L'autrice nous fournit beaucoup de considérations sur la morale, la religion, la place de la femme dans la société, l'amour et le devoir. le destin surtout, ainsi que la résignation face à la fatalité : la mort, la posture que doit tenir la femme. C'est poignant.

Sur la fin cela devient légèrement pénible, on commence à s'y perdre dans les personnages puisque l'on saute de l'un à l'autre pour une petite tranche de vie, un épisode. La famille s'agrandit et les années défilent trop vite.

Je donne 5 étoiles pour la première partie (Livre I qui se déroule principalement en 1933 en Corée - 200 pages), et 4 pour le livre II au Japon qui couvre une très grosse période (1939-62 en 220 pages). On y évoque Nagasaki sans utiliser les mots "bombe atomique".
La dernière partie est décevante, je lui donne 3 étoiles (période 1962-89 sur 200 pages). Elle couvre beaucoup trop de lieux et de personnes.
Lien : https://www.patricedefreminv..
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Pachinko nous rappelle avec émotion que l'Histoire se fonde sur mille morceaux de vies confrontés au meilleur comme au pire.

Lois divines, des hommes ou pur hasard, le jeu de la vie serait-il truqué pour le peuple coréen? Reste à décider pour Sunja et sa famille de sombrer dans la fatalité ou de garder espoir.

Cette fresque familiale époustouflante est un véritable voyage à travers le temps, à la découverte de deux nations que tout semble opposer. Poids écrasant de l'occupation japonaise en Corée, parcours chaotique des expatriés au Japon, considérés comme des moins que rien, et leurs descendants, éternels apatrides, conditions des femmes prisonnières des traditions, évocation du monde du jeu et des yakusas, les sujets sont foisonnants, le récit richement documenté. Par leurs cultures et leurs sombres histoires communes, les jeunes générations de japonais et de coréens souffrent des stéréotypes dans lesquels on les enferme taisant violemment leurs individualités. Révoltée par ce postulat, j'ai malgré tout envie de garder en tête ce doux sentiment qui m'a traversée en découvrant cette famille pour qui la filiation se construit par l'amour et la bienveillance et non par le sang.

Nul besoin d'être joueur compulsif mais juste être un lecteur attentif et humain pour se laisser embarquer par cette fabuleuse histoire de Pachinko.
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Voici un livre lu en LC qui nous aura beaucoup fait parler tant chacune à eu un ressenti différent. Pour ma part, c'est un livre que j'ai beaucoup aimé, mais il faut dire que c'est une période que j'aime lire, d'autant plus que l'action se passe en Corée et au Japon, 2 pays dont j'apprécie découvrir l'histoire et la culture.

Il s'agit d'une saga familiale, celle d'une famille coréenne que l'on va suivre de 1910 à 1989. Une trop longue période pour vous en faire ici le résumé, aussi je vous laisse lire la 4ème de couverture et je vais me contenter de vous donner mon avis.
J'ai vraiment énormément apprécié toute la 1ère partie, même si je sais que certaines ont trouvé qu'il y avait trop de descriptions dans celle-ci et donc de longueurs... mais c'est justement cela qui m'a plu : j'avais vraiment l'impression d'apprendre à connaître les personnages et je m'imaginais bien les lieux et paysages.
L'auteure a fait le choix de nous présenter à travers l'exil de cette famille les relations nippo-coréennes très compliquées suite à la colonisation de la Corée par le Japon. Ainsi, l'accent est porté sur les discriminations raciales subies par les coréens qui s'installaient au Japon ainsi que par leur descendants pourtant nés sur le sol japonais et n'ayant connu que ce pays.
J'ai cependant un peu moins aimé la seconde partie. En effet, la famille s'agrandissant, beaucoup de nouveaux personnages ont fait leur apparition et j'ai regretté que l'on ne passe pas assez de temps sur l'histoire de chacun. Je pense que cette histoire aurait méritée plusieurs tomes, un par génération par exemple.
J'ai vu qu'une série TV avait été tournée à partir de cette histoire et j'ai très envie désormais de la regarder pour rester encore un peu auprès de cette famille.
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“Une histoire puissante sur la résilience et la compassion.” Ces mots, ce sont ceux de Barack Obama à propos de Pachinko, la chronique d'une famille d'origine coréenne qui s'étend sur quatre générations au cours du XXe siècle, d'abord en Corée sous l'occupation japonaise, puis au pays du Soleil-Levant.
Min Jin Lee reconstruit méticuleusement l'histoire relativement peu connue de l'importante communauté coréenne du Japon, appelée zainichi, dont le statut perpétuel d'étrangers les oblige, comme le neveu de Noa, Solomon, à renouveler leur carte d'immatriculation d'étranger tous les trois ans : un état de limbes administratives qui reflète leurs identités divisées et les condamne au rôle d'étrangers perpétuels.
Le roman s'ouvre sur une côte coréenne , peu après l'annexion de la Corée par le Japon. le pêcheur Hoonie épouse Yangjin, une jeune fille de 15 ans "aussi douce et tendre qu'un veau nouveau-né". Leurs trois premiers bébés meurent, mais le quatrième, Sunja, survit et s'épanouit à l'adolescence. Elle s'éprend bientôt d'un homme en costume qui porte des chaussures blanches et parle couramment le japonais et le coréen : un yakuza marié, un gangster poli qui a aura raison de l'innocence de Sunja. Enceinte de Noa, son seul salut réside dans le mariage avec un pasteur généreux qui organise sa fuite au Japon, où commence pour elle et sa famille une vie de citoyen de seconde zone, dominée par les sacrifices douloureux.

Très vivant, Pachinko est un riche hommage à un peuple sacrifié qui doit faire face à de multiples discriminations, que cela soit dans la recherche d'un emploi ou d'un appartement, dans les relations amoureuses mais aussi de sa place dans la société japonaise, et que l'histoire semble vouloir effacer.




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Quelle belle découverte! Un roman qui sinue sur quatre générations, des personnages qu'on adopte pour amis, des femmes qui acceptent sans subir, des hommes qui ne sont ni des héros ni des victimes... en filigrane, et parfois sur le devant du récit, la difficulté de l'intégration, la cohésion d'une famille, les préjugés, la volonté de transmettre l'essentiel à ses enfants (mais quel est-il), la force de vivre, quoi qu'il survienne.
Un roman magnifique, où le temps passe, les personnages vieillissent, doublé d'une leçon d'Histoire (et mon ignorance en la matière est d'une insondable profondeur, hélas).

Lu en VO.
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"Il était encore difficile pour un Coréen d'obtenir la citoyenneté japonaise, et nombre d'entre eux voyaient même cette démarche comme une honte – devenir le citoyen de l'oppresseur de son peuple." ...
Japon ...Corée...deux pays bien lointains dont nous ignorons ou méconnaissons - c'est mon cas- l'histoire, les relations.
Quoi de mieux que le roman pour attirer l'attention du lecteur sur des situations historiques souvent méconnues.
Après l'annexion de la Corée par la Japon, Sunja, nait dans une famille coréenne ayant émigré au Japon pour y effectuer, comme un majorité des familles émigrées sous tous les cieux, les travaux pénibles..première génération d'une famille émigrée...
Le roman se déroule sur quatre générations de "zainichi" , ces émigrés jamais totalement intégrés ou acceptés...des situations qui ne peuvent manquer de nous interpeller sous nos cieux. Les coréens sont même réquisitionnés dans les mines pendant la guerre.
Quatre générations qui auront à affronter le racisme et le mépris, ces regards de rejet...surtout dans ce Japon ayant connu la défaite et les privations après la deuxième Guerre Mondiale.
Ces Coréens feront toujours les sales boulots dont personne ne veut, et auront toutes les difficultés pour trouver des logements décents. Ils devront affronter mépris et discrimination même à la quatrième génération, alors que celle-ci n'a jamais mis les pieds en Corée, alors que souvent elle a professionnellement réussi.
Le roman nous permet de suivre l'évolution sociologique de cette famille qui reste soudée au fil du temps, et fait face à négation de leur culture...famille dont les portraits, principalement ceux des femmes, dont le destin est de souffrir, sont magnifiques.
Au Japon, un jeu d'argent, le Pachinko, croisement entre un flipper et une machine à sous est très populaire. L'un de membres de la famille parviendra à se faire recruter dans l'une de ces salles...ce n'est qu'un début ...
Mais avec le temps...et l'argent ...!
"Une histoire puissante sur la résilience et la compassion" - Barak Obama l'a écrit.
Selon un proverbe bantou dit le remède de l'ennui, c'est le voyage ...Vous ne vous ennuierez pas
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Quelle super lecture que Pachinko !!
Nous suivons une famille coréenne, que les guerres du siècle passé ont exilée au Japon. L'histoire démarre dans les années 30 pour se finir dans les année 2000. Nous y suivons Sunja et sa famille.
Le style est très fluide et facile. L'autrice nous fait découvrir ce peuple, sa culture, ses paradoxes aussi, et nous démontre (s'il fallait une preuve) combien la vie d'immigré n'est agréable nulle part...
Superbe plongée dans un pays que je ne connaissais pas.
Le livre est gros certes, mais les chapitres s'enchainent au gré des personnages, tous attachants.
Très beau livre pour démarre l'année !
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