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sur 1487 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pachinko est un livre sur le lien entre notre identité et nos pays, les communautés dont nous faisons partie, particulièrement pour les immigrés, leurs descendants et ceux qui possèdent plusieurs cultures. C'est aussi un roman à propos d'une femme coréenne, Yangjin, et sa fille Sunja, puis ses fils, et leurs propres fils après eux. C'est l'histoire d'une famille qui doit se serrer les coudes pour survivre à l'occupation, aux guerres successives, à la violence et à des drames intimes ; c'est l'histoire de ces personnages que l'on suit depuis leur jeunesse et qui se cherchent, et qui parviennent à trouver, dans ce "monde pourri", ces petits moments de bonheur, de "gloire", qui permettent de continuer. Ce très long livre m'a pris un bon moment à finir, mais le lire m'a donné l'impression de traverser ces dures époques pas si lointaines aux côtés de ces personnages, ce qui en dit beaucoup sur l'écriture de MinJin Lee. En le refermant, j'ai même ressenti un peu de nostalgie pour cette petite île près de Busan où je n'ai jamais mis les pieds. Ce livre est à la fois un excellent prof d'histoire d'un point de vue intime, et un superbe roman sur la famille et l'identité.
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Yeongdo, Busan, Corée.

1910 Honnie ; premier personnage que l'on rencontre au moment de l'annexion de la Corée par le Japon.
Honnie, c'est l'estropié du coin, une malformation de naissance signe de mauvais sorts en Corée, mais pas pour ses parents. Aimé sans être trop choyé, car on dit qu'un fils gâté cause beaucoup plus de tort qu'un enfant décédé. Ses parents se sont résignés à ne jamais le marier.
Honnie, il a conquis immédiatement mon coeur, 4 pages, je savais que j'allais aimer ce roman profondément. Intensément.
Honnie, c'est la sagesse. Intelligent, doux, à l'écoute des autres, d'humeur toujours joyeuse.
Yangijn va entrer dans sa vie par le biais d'une marieuse et c'est par eux que tout le roman débute.
On va suivre ensuite les différentes générations issues de leur union.

Tant de dates clés qui vont changer le cours de l'histoire. 1932, l'invasion japonaise en Mandchourie ;
1939, l'Allemagne alliée du Japon, la guerre contre l'impérialisme occidental
Un hiver rude qui va amener Isak sur l'ile de Yeongdo dans la pension que tient Yangijn.
Un pasteur, elle qui d'habitude n'héberge que des pêcheurs
« le destin d'une femme est de travailler et de souffrir. Souffrir, et souffrir encore. »

Un peuple écorché un pays sous gouvernement colonial depuis 20 ans à l'arrivée d'Isak
Sunja innocente et confiante.
Sa mère l'a éduquée dans leur culture, mais aussi en lui enseignant qu'une femme doit pouvoir se débrouiller seule. C'est important de chaque jour, mettre quelques pièces de côté au cas où. de prendre soin de son mari. Ne fait aucune erreur Sunja, tu attireras le malheur.
Une éducation ambiguë, mais dont on comprend toute la teneur et l'importance durant la lecture.

Les Coréens ayant une mauvaise réputation ils font tout pour ne pas se faire remarquer. Fauteur de trouble, voleur, fainéants. Ils sont ostracisés.

Après Yeongdo, c'est Osaka où vivra désormais Sunja.
On va y rencontrer Yoseb, le frère d'Isak, sa femme Kyunghee
La vie est difficile, dure, mais des cailloux et de l'amertume qu'on leur donne ils en font une soupe savoureuse. Ils sont ensemble. Réunis.

Si Honnie c'était la sagesse Isak, c'est l'altruisme.

Patriotisme, communisme, capitalisme
Propagande, arrestation arbitraire, prison souvent synonyme de mort pour les Coréens.

Noa est le 3e héros important du roman. Assidu à l'école, un coeur humble, il a de la compassion pour les autres comme son père lui a enseigné.

Courageux, car il faut faire preuve d'une grande bravoure pour vivre chaque jour en présence de ceux qui refusent de reconnaître ton individualité

Une plume sensuelle

La volonté de s'en sortir des femmes en travaillant dur, sans jamais se plaindre.

Le courage et les vertus exemplaires des hommes comme des femmes à l'exemple de Noa déterminé à étudier et plus tard entrer à l'université de Waseda même s'il doit étudier et travailler dur, car recevoir une éducation coûte cher. Toute la famille s'y met, mais lui aussi.
Soucieux de ses proches, il a un coeur en or.

S'accommoder des situations mêmes des plus difficiles, car après tout ils sont ensemble et vivant

Foisonnant de thèmes, de rebondissements que jamais à aucun moment tu ne t'ennuies ou ne vois le temps passer.
La famille, le respect des aînés, les devoirs des enfants envers leurs parents est un des sujets principal. Ancré dans la culture, j'ai été émue de lire cet attachement filial, cette volonté des mères pour leurs fils, donnant tout pour leur éducation. Plus tard, les enfants aidant leurs parents à leur tour. Une entraide qui m'est complètement étrangère en tout cas pour mon cas.
La détermination des femmes à être indépendante, et ce depuis le début du roman avec Yangijn

Dictature, colonisation, guerre, mafia, les rafles et les fosses communes ; le racisme exacerbé, les brimades quotidiennes, le racisme avec tout ce que tu peux imaginer des brimades et humiliations aux pires actes les camps d'internements, la Seconde Guerre mondiale et la guerre faisant rage dans le pacifique, la mentalité, la culture, la religion, les rites et coutumes, la résignation parfois leur combativité souvent, la rage tue pour éviter la déportation au mieux, la discrimination dans tous les domaines. La véritable haine des Japonais envers les Coréens.

Kim, Hansu, Mozasu tu apprendras à les connaître. Chacun est dense, chacun est riche, tous m'ont touché.

Min Jin Lee écrit ce roman pour montrer que même s'ils sont les victimes de l'Histoire, aucun d'eux ne peut être réduit à ce simple statut. La complexité et la profondeur des rencontres qu'elle a effectuées sur place ont remis en question ce qu'elle pensait jusque là.
Un roman qu'elle a écrit sur presque 30 années de recherches, de premiers jets, puis de recommencer à zéro. Jusqu'en 2008 Pachinko, elle va vivre au Japon. elle va rencontrer les expatriés et apprendre à leur côté la finance internationale, les yakusas, l'histoire coloniale de la chrétienté, la police, l'immigration, l'industrie du Pachinko
Lien : http://unesourisetdeslivres...
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Cette extraordinaire épopée nous fait vivre la destinée d'une famille coréenne sur quatre générations.

Tout commence alors que le Japon occupe la Corée au début du XXème siècle. Sunja, une jeune adolescente tombe enceinte d'un homme marié. Pour lui éviter le déshonneur, Isak un pasteur décide de l'épouser et le couple s'exile au Japon dans l'espoir d'une vie meilleure car la misère gangrène le pays.

Mais arrivés là-bas, la réalité est loin de ce qu'ils escomptaient. Les Coréens sont rejetés par la population japonaise, relégués dans de misérables quartiers. Au fil des décennies, Sunja et sa famille devront travailler dur pour survivre.

J'ai dévoré ce roman de six cents pages qui ne souffre d'aucune longueur et qui m'a captivée jusqu'à la dernière page. On découvre des destinées multiples, des protagonistes éprouvés par les épreuves de la vie ainsi que par les bouleversements historiques de ce siècle, avec notamment des personnages féminins particulièrement marquants.

Cette fiction addictive est d'une grande richesse puisqu'elle aborde de nombreux sujets tels que l'identité, la résilience, le pardon ou encore l'exil. La prose est délicate, superbe et le dépaysement total.

Mais, le principal attrait de cette lecture est, selon moi, sa dimension historique qui s'est révélée être passionnante. J'ignorais tout des relations nippo-coréennes à cette période, de la discrimination qui a profondément meurtri les Coréens venus s'installer au Japon.

Une incroyable et bouleversante fresque familiale.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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"L'histoire nous a failli, mais qu'importe"

C'était mon tout premier roman coréen. J'ai été soufflée par la puissance de ce livre, par la force de ses personnages, qui se tiennent droits et solides face aux difficultés. La résilience et la détermination comme maîtres mots pour surmonter la misère et l'indignité à une période où la guerre fait rage et où des centaines de familles coréennes exilées au Japon, déracinées, luttent pour survivre et subissent la ségrégation et le racisme quotidiens nippons.
La notion de destin est très présente tout au long du récit mais les personnages, par leur volonté, leur ambition, parviennent à influer le cours de leur vie, à défaut de le maîtriser.
Une galerie de personnages admirables nous entraîne à la découverte du Japon du 20eme siècle et d'une partie de l'histoire des coréens. Il est difficile de lâcher le livre tant l'histoire est prenante.

J'ai adoré la toile de fond historique, très documentée, de ce récit et le rythme imposé par l'alternance de point de vue des différents personnages dans la narration. le style d'écriture peut paraître brut, direct mais c'est ce qui fait la réalité de celui-ci et évite nous évite de tomber dans un pathos un peu trop facile.
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Une superbe saga familiale passionnante. Au travers de quatre générations d'une famille, on découvre l'histoire des coréens émigrés qu Japon durant la seconde guerre mondiale et toutes les difficultés rencontrées par ces émigrés et leurs descendants. Un très beau roman très enrichissant.
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Dans un petit village de pêcheurs en Corée dans les années 1930, la jeune Sunja se laisse séduire par Hansu, un riche marchand japonais.
Lorsqu'elle tombe enceinte, celui-ci lui avoue être déjà marié et père de famille.
Afin d'éviter de couvrir sa famille de déshonneur, Sunja accepte la proposition de mariage d'un pasteur chrétien, Isak Baek que sa mère et elle ont recueilli dans leur pension. En échange, Sunja devra le suivre au Japon où il réside avec son frère et sa belle-soeur. le couple s'installe donc à Osaka et Sunja découvre les difficiles conditions de vie des immigrés coréens dans ce nouveau pays.
Le roman explore son exil et la vie de sa famille et descendants sur quatre générations.
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Avis :
Une très belle histoire sur la différence, l'émigration et la résilience.
L'autrice nous offre une magnifique galerie de personnages, sublimée par une plume touchante et délicate. Un petit bijou à lire et à offrir !
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Ce roman est effectivement long, mais je ne me suis pas ennuyée.
L'écriture semble relater l'histoire de ces générations de coréens colonisés, sans témoigner d'émotions, selon certaines critiques.
Je crois qu'au contraire, la pudeur employée permet à chacun d'analyser et mesurer la douleur de chaque situation sans se laisser imposer une émotion ou un sentiment.
Et la misère est grande, comme une fatalité, la douleur d'être un coréen déraciné, humilié avec peu d'espoir d'un monde meilleur.
Si certains ont trouvé ce roman superficiel, personnellement, il m'a permis de saisir la complexité de leur histoire et de leur drame.
J'ai beaucoup aimé.
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Coup de coeur, un roman comme je les aime qui montre l'évolution d'une société sur 3 générations, qui m'a évoqué la trilogie "Terre Chinoise" de Pearl Buck.

A travers la vie d'une famille coréenne immigrée au Japon dans les années 30 jusqu'en 1989, jusqu'à 2 générations plus tard. Tout y est abordé, la religion, la pauvreté, l'immigration, la sexualité.

Un livre qui ne se lâche pas et mérite vraiment d'être découvert.
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Corée début des années 30...
Sunja est séduite par Hansu, un riche étranger qui vit au Japon où il a déjà une famille.
Celui-ci lui propose de devenir sa maîtresse, elle refuse.. Enceinte, Sunja accepte d'épouser Isak qui lui propose sans hésiter le mariage et de s'occuper aussi de son enfant comme le sien. Malheureusement, La Corée est en conflit et pour survivre, ils partent au Japon pour une nouvelle vie.
C'est l'histoire de cet exil, de l'émigration des Coréens au Japon, du racisme et de la guerre "La Seconde Guerre mondiale".
Un gros pavé qui se lit très vite, il est passionnant , le côté historique est très présent .
Il y a aussi beaucoup de personnages, on va les suivre sur quatre générations. Des personnages courageux, bouleversants, fiers qui n'ont pas peur des sacrifices et d'autres égoïstes et sans intérêt. Certains préférant la mort au déshonneur !

Un magnifique roman pour ceux qui aiment l'Asie. Pour ceux qui veulent découvrir l'histoire de ces Coréens émigrés au Japon...
Un regret, certains personnages auraient mérité qu'on s'y arrête plus longuement...
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Une très belle découverte 🥰

Une lecture agréable, dans un univers inédit pour moi. Nous suivons une famille sur 4 générations entre la Corée et le Japon.

J'ai découvert, grâce à ce roman, que la seconde guerre mondiale est venue, dans cette région du globe, apporter également ses conséquences indélébiles. Au delà de la misère, de l'exode, c'est le statut de migrant et surtout la discrimination envers ces personnes étrangères, qui est au coeur de livre. Et cette discrimination se poursuit sur plusieurs générations. A quel pays appartient t'on quand on est né au Japon et que ses parents aussi,mais que l'on nous considère comme un étranger ? Est t'on Coréen, comme ses grands parents, ou Japonais car on a toujours connu que ce pays mais que tout le monde vous refuse cette nationalité ? Et les familles mixtes...

Un beau récit, avec je l'avoue quelques passages qui n'apportent pas grand chose, mais ils sont peu nombreux et court. le reste est entraînant.

PS : et maintenant je sais ce que s'est un Pachinko 😉
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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