Sisco, tome 10 : Maori Blues

Sisco a été rappelé dare-dare par l'Etat français afin de nettoyer une bourde faite par deux agents de la DGSE (un homme et une femme). Ils ont plastiqué une usine en Nouvelle-Zélande. La femme est blessée. La situation est inextricable ou presque.

La méthode Sisco s'accommode mal des consignes... Nettoyer, cela veut dire faire tabula rasa des deux agents. Mais par pour Sisco, mercenaire au grand coeur, qui va avoir du mal avec ces ordres. Il va tout faire pour essayer d'exfiltrer les deux agents, même si cela signifie faire équipe avec un gars de la CIA, tout en gardant à l'oeil son contcat sur l'île, une russe qui mange à tous les rateliers. Une fois sa tâche terminée, Sisco pourra-t-il sauver Manon des griffes des islamistes au Soudan...? Mystère.

C'est soigné. Découpé façon cinoche. La mise en page rend assez difficile la lecture sur un PC (ce qui fut mon cas). Longues cases verticales qui prennent toute la hauteur de la page accolées à d'autres plus petites qui doivent se lire horizontalement... ce qui oblige à des allers-retours haut-bas incessants. Clairement Benec et Legain s'appuient sur un univers cinématographique. L'enchaînement des actions, les rebondissements, les gros plans, ou les cadrages particuliers, tout cela sent les techniques du 7è art.

CIA, c'est hi-han.
Sisco, réveillé par les services secrets français pour exfiltrer un agent blessé et compromis doit composer avec un agent de la CIA dépêché en Nouvelle-Zélande pour défendre les intérêts pétroliers d'Hellibarton mis à mal par les barbouzes français. Entre les doubles jeux et les coups fourrés, les impasses et les retournements de situation, la partie jouée par Sisco est à haut risque et sans filet. Une négociatrice russe tentée de défendre ses propres intérêts et léser son commanditaire au passage vient compliquer la donne.
La suite du tome 9 « Gold Black » ne déçoit pas. Malgré l'imbroglio politico-financier mis sur le tapis, l'histoire est parfaitement dévidée, limpide dans son déroulé. L'action n'est pas en reste. le scénariste désamorce les clichés du genre qu'il avance en toute connaissance de cause, à l'exemple de la belle espionne blonde qui se fait doucher malgré ses manipulations manichéennes. En travaillant le découpage, en multipliant les angles de vue, Thomas Legrain réalise des mises en scène très réussies, vivantes et crédibles, qu'elles soient mouvementées ou dialoguées. La série prévue en douze tomes tient la route.