L'Homme gribouillé

Betty est revenue vivre chez sa mère, Maud, le temps que les travaux dans son appartement soient terminés. Betty est revenue vivre chez son excentrique mère avec sa fille, Clara, une adolescente sympathique, franche, mature et mesquine. Comme à chaque fois qu'une échéance professionnelle importante approche – le genre de dossier où il ne faut pas se louper – les angoisses de Betty se manifestent par le fait qu'elle est incapable de prononcer un seul mot. Réduite au silence… pour quelqu'un qui travaille dans le monde de l'édition, ce n'est pas aberrant de repasser par l'écrit pour communiquer. Mais pour ce rendez-vous important qui arrive dans deux jours, il faudra qu'elle ait retrouvé la voix !
En attendant la fin des travaux, les trois femmes cohabitent, à la grande joie de Maud. Jusqu'à ce que Max sonne à la porte en pleine nuit. Max, mystérieux sous son masque inquiétant, étrange dans son manteau de plume, vient réclamer le paquet que Maud devait lui remettre. Il menace, ordonne, intimide pour obtenir son dû… et comme Maud ne se réveille pas, il semble transmettre une lourde malédiction à Clara. Des images jaillissent du passé et l'ombre de cet oiseau de mauvais augure va s'étendre sur cette petite famille qui menait jusque-là une vie plutôt paisible.

–

Je suis entrée dans l'album avec précipitation. le seul fait de voir les noms de Serge Lehman – « La Brigade Chimérique » ou « Thomas Lestrange » – et de Frederik Peeters – difficile de tout nommer, je n'ai pas tout lu mais je n'en suis pas loin, je cite en vrac l'excellent « Lupus » , le poignant « Pilules bleues » ou bien encore la série « Koma » ! – a suffit pour que mon coeur ne fasse qu'un tour. J'ai donc ouvert cette bande dessinée en salivant d'avance…

C'est avec un Paris essoré par les pluies incessantes que le scénario s'installe. On entre dans le quotidien englué de Betty, l'une des héroïnes de cette histoire. Car Fred Peeters et Serge Lehman, les deux scénaristes, n'ont pas choisi un personnage central mais un trio de femmes.
(...)
L'aphasie de Betty, le masque de Max, la rébellion adolescente de Clara, les sous-entendus de Maud… autant de facettes d'une vérité que l'on veut connaître, autant d'éléments qui nous aspirent vers le dénouement, nous poussant à tourner les pages avec avidité. La tension grandit peu à peu et l'ambiance se charge d'électricité.
(...) pour lire l'article complet : https://chezmo.wordpress.com/2018/02/14/lhomme-gribouille-lehman-peeters/
Lien : https://chezmo.wordpress.com..

Avec "L'homme gribouillé" Frédéric Lehman et Serge Peeters signent un roman graphique hors catégories! Ce polar, tout en noir et blanc, démarre tout doucement avec une histoire de famille, celle d'une grand-mère auteure fantasque, d'une fille fille éditrice mutique et d'une petite fille curieuse et débrouillarde. Quand soudain la grand-mère fait un avc et un étrange homme-corbeau confie une mission à la jeune Clara, le récit bascule et chamboule pour unir histoire et fantastique, l'intimiste et l'initiatique. Un récit dense et fort qui se dévore et qui vous marque!

Ce livre était recommandé par Babelio, alors je n'ai pas hésité à l'emprunter. Merci la médiathèque!
En noir et blanc, d'entrée de jeu, le dessin ne m'aurait pas forcément attirée.
J'ai tenté l'expérience, et je ne le regrette pas.
L'histoire est riche, bien menée, les personnages intéressants (pas de "super-héros", mais des gens "normaux").
Le côté fantastique se dévoile peu à peu (je ne divulgue rien, c'est une des étiquettes du livre).
Un très agréable moment, parfait pour un dimanche après-midi!

C'est souvent une bonne idée de se laisser guider par des avis élogieux sur une BD. On se retrouve ainsi avec des petits chef-d'oeuvre dans ce genre sur sa liste de lecture, et ça fait beaucoup de bien !

Le duo d'auteur à réussi un tour de force en faisant cette BD, qui mélange les inspirations mystiques et folkloriques avec des personnalités bien campées. Les femmes de ce récit (qui en sont les personnages principaux) sont excellemment bien traités, avec un réalisme et une sensibilité perceptible. J'ai adoré les suivre tout au long de cette enquête/aventure, qui connait bon nombre de rebondissements.
D'ailleurs toutes ces découvertes successives nous entrainent bien vite dans le coeur de la BD. On est happé par le récit qui ne nous relâche que lorsqu'on a fini le livre, avec une fin qui tient de tout le reste et conclut d'une belle façon son propos.

Le dessin n'est pas en reste, l'auteur n'étant plus à son coup d'essai, mais il faut lui reconnaitre un sacré travail sur les nuances et les gris. C'est très beau, et particulièrement prenant comme atmosphère. Il faut ajouter que la tension est parfaitement bien retranscrite dans les cases ou apparait Max, qui devient une menace presque palpable.

Bref, un duo qui a vraiment tout cassé avec cette BD, sans doute un incontournable de ce début d'année. Si je devais être un tantinet chatouilleux, je dirais que la fin aurait presque méritée quelques pages supplémentaires, mais c'est être un poil râleur. Dans l'ensemble, cette BD a tout d'un futur immanquable !

Je ne savais pas trop la teneur de l'intrigue mais je me faisais une joie d'ouvrir cette BD : des avis positifs autour de moi, des personnages féminins forts, du surnaturel...
1h plus tard, je repose ce livre et me sors de la fièvre de cette lecture quelque peu déboussolée. J'ai pourtant tourné les pages avec avidité : on ne peut pas reprocher au scénariste son sens du rythme. Peteers disait en interview avoir emprunté des codes au manga, ça se sent au découpage vigoureux qui enchaine les scènes dans une cavalcade. Son trait est vif, précis lorsque le rythme ralentit, brushé lorsque l'action s'enchaîne. le travail du noir et blanc est admirable et les décors sont envoûtants, travaillant la thématique de l'engloutissement (aquatique dans la première partie, tellurique en conclusion). L'atmosphère est d'ailleurs le point fort de ce bouquin : la leçon fantastique a été bien retenue et en particulier l'attention à l'étrangeté des détails, plus encore dans ce Paris diluvien mystérieux à souhait que dans les champs burtoniens du Jura. Les personnages féminins sont par ailleurs bien campés et gravitent autour d'une parabole sympathique sur la puissance du conte.
Tout ceci est bel et bon mais me voilà toujours perplexe à me demander où est le nord de cette histoire dont le scénario aux multiples tiroirs m'a finalement perdue en chemin. Max la menace, qui fait régner la terreur sur les 2/3 de l'aventure voit son destin scellé sans qu'on ait pu dire ni ouf ni pouf ni rien d'autre d'ailleurs puisque finalement on n'en saura pas grand chose. Un clou chasse l'autre comme on dit, cela semble en tout cas vrai pour les monstres. Alors au fantastique les joies de l'ambiguïté mais tout de même, à force de portes ouvertes et non refermées même la lecture allégorique (sur la domination masculine, la mémoire de la Shoah, l'ésotérisme, la narration et le symbolisme et que sais-je encore) devient floues... Tant de pistes gribouillées que j'en sors... toute embrouillée !

Une BD magnifique sur laquelle je suis tombée complètement par hasard à la bibliothèque.
Je ne m'attendais à rien avec cette BD, elle était mise en avant à la bibliothèque, je l'ai feuilletée et j'ai aimé le trait, alors je l'ai empruntée.

Ici on rencontre trois générations de femmes d'une famille, la fille Clara, sa mère Betty, et sa grand-mère Maud.
Elles vivent à Paris, et l'histoire prend place alors que des pluies diluviennes se déversent sur la capitale. L'ambiance initiale est donc assez sombre, contrebalancée par un trait très net.
Betty a quarante ans et passe un peu pour une ratée. Elle vit temporairement chez sa mère avec sa fille Clara, car son appartement est en travaux, et souffre régulièrement de crises d'aphasie, qui l'empêchent complètement de parler.
Maud, elle, est autrice à succès de livres pour enfants.
Ces trois femmes sont liées par un secret de famille qui va se révéler au cours de l'histoire. Elles vont, malgré elles, devoir revenir sur leurs origines et partir en quête de réponses pour faire face à un maître chanteur sanguinaire.

J'ai adoré voir évoluer ces trois femmes, fortes chacune à leur manière, les voir se (re)découvrir. L'histoire comporte une part de fantastique et une part d'histoire liée à la seconde uerre mondiale que j'ai trouvé très bien associées et qui donne beaucoup de corps à l'ensemble.
La recherche d'indices jusqu'en Franche-Comté m'a aussi beaucoup plu, ce retour aux sources et au calme, le chemin géographique qui concorde avec le chemin que les personnages accomplissent pour elles-mêmes. J'avoue que cette région tient aussi une place importante dans mon coeur, ce qui n'a fait qu'augmenter mon amour pour cette histoire !

Quand j'ai feuilleté ce roman graphique dont j'avais entendu le plus grand bien, j'ai été quelque peu dubitative notamment face à ce dessin très léché et ces grandes pages grisées. Mais une fois ma lecture entamée, quel plaisir, quelle cavalcade, quelle lecture captivante !

Entre meurtres et touche fantastique, nous plongeons surtout dans des secrets de famille. de Maud, la grand-mère excentrique, écrivaine à succès, à Clara, l'adolescente au talent de conteuse déjà affirmé en passant par sa mère, Betty et ses crises d'aphasie, quels non-dits entre ces trois générations ? Quels mystères ? Tout bascule le jour où Betty et Clara découvrent qu'un corbeau fait chanter Maud. Pourquoi ? Et qui est-il, cet affreux emplumé à l'aura surnaturelle ?

Mère et fille se lancent en quête de leur identité et de l'histoire de leurs ancêtres en allant de rencontres en rencontres, de la pluie parisienne aux brumes doubistes. Leur parcours sera jalonné par des personnages certainement atypiques et parfois un peu louches. Max Corbeau est d'abord simplement inquiétant (un peu comme le Sans-Visage du Voyage de Chihiro) sous son masque et son chapeau, mais devient peu à peu franchement terrifiant et chacune de ses apparitions suscite un petit frisson de plaisir et d'appréhension mêlés.
J'ai également adoré le duo formé par Betty et Clara. Les relations mère-fille (sur toutes les générations) sont très bien racontées et les personnages sont bien campés. J'ai tout de suite adhéré à la maussaderie muette de Betty, à son caractère bien trempé, à ses failles et à ses paniques, puis Clara m'a séduite par son enthousiasme, sa façon de soutenir sa mère et de la combattre à d'autres moments. Des caractères nuancés et parfaitement racontés tant par l'expressivité des illustrations que par les dialogues.

Détail qui ne pouvait que me séduire, les histoires et les contes sont omniprésents dans ce roman graphique : les histoires effrayantes de Maud, celles de Clara, des rituels, des sectes étranges… et ces créatures surprenantes mais épouvantablement réelles. Difficile de ne rien révéler des légendes soulevées, des histoires réveillées, donc cette chronique sera assez courte. La fin surprend et il est assez agréable d'avancer sur un chemin insoupçonné – je m'attendais vraiment à emprunter d'autres voies.

Une BD-thriller fantastique et palpitante, à l'atmosphère pluvieuse, poisseuse, bref, définitivement sombre, et au dessin en noir et blanc merveilleusement approprié.
Lien : https://oursebibliophile.wor..

Un roman graphique de plus de 300 pages imaginé par Serge Lehman et dessiné par Frederik Peeters. Étrange atmosphère autour de 3 femmes, Maud, Betty sa fille, et Clara sa petite-fille. Un homme menaçant portant un masque au bec d'oiseau et couvert de plumes s'introduit dans l'appartement de Maud alors que celle-ci est hospitalisée, et réclame à Clara un paquet. Effrayée, celle-ci ne sait de quoi il est question. Sa mère, au fur et à mesure de ses investigations, tombe sur une histoire de faussaire qui aurait 30 ans plus tôt, alors qu'elle avait 4 ans, produit de faux papiers à sa mère et elle, pour leur permettre - à l'initiative de Maud - échapper à un sort qui s'impose à l'ainée des filles de chaque génération de sa famille. [\masquer]. Progressivement l'ambiance devient de plus en plus inquiétante, soutenue par un dessin en noir et blanc au fond gris. C'est le personnage de Clara qui fait face à ses peurs qui m'a le plus intéressée, mais je me demande si je ne manque pas de certaines références (peut-être liées à la culture juive ?) pour apprécier le récit de l'homme gribouillé à sa juste valeur.

Troisième bande dessinée découverte cette année et troisième coup de coeur !


Une mère et sa fille se retrouvent confrontées à de mystérieux et dangereux secrets de famille.
Menacées par un homme étrange au discours incompréhensible, les deux femmes vont tenter de remonter dans le temps, de découvrir la vie cachée de leur mère et grand-mère.


J'ai dévoré cette BD, j'ai été absorbée par l'histoire et les dessins, embarquée dans cet univers sombre. L'originalité de l'intrigue et l'efficacité de la narration font qu'on tourne les pages sans pouvoir s'arrêter.
Les dessins, en noir et blanc, mettant en avant l'étrange ou les détails inquiétants, sont magnifiques et créent une ambiance gothique oppressante servant très bien le propos.
Les personnages sont intéressants et les éléments fantastiques et mythologiques apportent un vrai plus à l'histoire.


Entre thriller et récit fantastique, une bande dessinée surprenante, obscure et fascinante.

Paris, un énième jour de pluie...
Betty a une nouvelle crise d'aphasie, plus aucun son ne sort de sa bouche, génial à deux jours d'un rendez-vous important pour son boulot...
Clara, sa fille, pense rejoindre son père à Londres, histoire de casser un peu la "tradition" des filles Couvreur qui est de finir seules, entre filles, tant leurs relations avec les hommes sont "compliquées".
Maud, la mère de Betty et célèbre écrivaine, n'échappe pas à la règle, mais va faire un AVC et ajouter encore un peu plus de noirceur à un tableau familial qui n'était éclairé que par du gris clair.
Et puis il y a cette intrusion, aussi effrayante que fantastique dans l'appartement de Maud alors que Clara s'y trouve.
Qui est ce "Max" qui lui réclame un paquet que sa grand-mère aurait dû lui livrer plus tôt dans la soirée, pourquoi ce masque grotesque, ce manteau fait de plumes...

326 pages (excusez du peu) de pur "bonheur", et une histoire qui vous happe dès les premières pages, et ce, jusqu'à la dernière !!