Yoko Tsuno, tome 2 : L'orgue du diable

Deuxième album de la série, l'orgue du diable est une histoire policière d'ambiance. Roger Leloup a choisi d'alterner un album SF et un album plus policier et il s'avère qu'il est particulièrement doué dans les deux genres.
Dans cette histoire, Yoko et le trio de l'étrange, réalisant un film sur les légendes rhénanes, se retrouvent dans cette Allemagne romantique, cadre idéale pour un récit d'atmosphère mystérieuse. Yoko rencontre pour la première fois Ingrid qui reviendra plusieurs fois dans d'autres aventures.
Sans trop déflorer l'intrigue, Yoko soupçonne qu'une vague de suicide ne soit pas si normal que ça et doit affronter un méchant qui veut s'enrichir aux dépens de ses victimes.
Après une première partie lumineuse centrée sur le fleuve, la seconde partie, nocturne et mystérieuse suit l'héroïne qui s'enfonce dans les entrailles de la vieille ville médiévale à la recherche de l'orgue du diable.
Comme toujours dans ces BD des années 70, prévues pour sortir en revues hebdomadaires (Ici dans Spirou), l'action est omniprésente. On tourne les pages aux rythme frénétiques des poursuites superbement dessinées par Roger Leloup, comme toujours. Quelque pauses salutaires nous permettent des moments de réflexions, indispensables pour résoudre l'énigme et nous permettent de découvrir les superbes paysages de la vallée rhénanes et de ses villages médiévaux.
Ce n'est pas le meilleur album de la série dans le domaine policier, mais la barre est déjà placée très haute.
Et puis, pour revisiter régulièrement les lectures de ma jeunesse, je remarque que Yoko Tsuno est l'une des séries qui tient le mieux le décalage du temps. Les albums peuvent être lus et relus, ils n'en finissent pas de nous livrer des secrets et un vrai plaisir de lecture. A quand une adaptation fidèle de ces aventures en série Télévisée !
A lire et à offrir aux enfants pour attiser leur imagination !

Amateur de Jules Verne et d'Edgar Allan Poe, c'est tout naturellement que Roger Leloup s'approprie très joliment les "Histoires Extraordinaires" pour réaliser entre policier et fantastique un tome 2 intitulé "L'Orgue du Diable", dans lequel la SF apporte néanmoins une touche agréable à travers l'usage des ultrasons. le trio de l'étrange tourne un reportage sur les légendes du Rhin, et en venant en aide à la musicienne Ingrid c'est d'accidents bizarres en suicides douteux qu'ensemble ils remontent la piste d'un intriguant qui n'hésite pas à tuer pour parvenir à ses fins bassement liées à l'argent...
Les magnifiques paysages rhénans remplacent les fabuleux décors SF et on ne perd pas du tout au change. Nous sommes dans un récit d'action donc le rythme est toujours trépidant, mais comme nous sommes aussi dans un récit à intrigues on se pose souvent ce qui permet de travailler l'ambiance (et avec les légendes du Rhin, un château gothique, une machine infernale et un pacte faustien on est gâté niveau mystères ! ^^). J'ai juste eu un peu de mal avec le méchant de l'épisode, moins à cause du plan tarabiscoté qu'il met en place pour devenir riche et rentier, que par tous les crimes qu'il commet pour devenir encore plus riche et encore plus rentier alors qu'il déjà riche et rentier (en tant qu'être humain, je ne comprendrai jamais les très ploutocratiques adorateurs du Veau d'Or)… Voilà un récit qui pourrait facilement donner un excellent film / téléfilm / minisérie, et je suis sûr que si l'auteur avait été anglais la BBC l'aurait déjà adapté ! Mais sur le Vieux Continent les preneurs de décision de la télévision ont de vieilles mentalités pour ne pas dire de vieux préjugés…

J'avais envie de retrouver une héroïne de mon enfance, Yoko Tsuno. J'ai toujours trouvé magnifique les dessins de Roger Leloup et j'ai de nouveau retrouvé cette sensation d'imaginaire. le scénario me paraît aujourd'hui un peu léger, certes, mais cela fait du bien de retrouver les personnages chers à notre enfance...

Yoko Tsuno est l'une des rares héroïnes de la bande dessinée à son époque. C'est une électronicienne qui a de nombreux talents, comme le lecteur le découvrira au fil de ses lectures...

Elle commence ici ses aventures en Allemagne avec ses collègues et amis Vic Vidéo et Pol Pitron. Ces derniers tournent une vidéo sur un bateau, pour faire connaître la légende de la Lorelei...
Mais ils vont petit à petit découvrir toute une machination.

Yoko et Pol commencent par tenter de sauver de la noyade une belle allemande blonde qui se nomme Ingrid. Cette musicienne est venue ici à la suite du décès de son père, un restaurateur d'orgues.

La bande dessinée fait preuve d'un rythme enlevé: l'aventure est lancée, plusieurs tentatives d'assassinats ont lieu: d'abord, Ingrid a été poussée dans l'eau. Yoko et ses amis ont un accident (qui a été suscité) puis Yoko réchappe à une autre tentative: elle se fait étrangler et en réchappe de peu...

Un message du père d'Ingrid met les personnages sur un indice: cette histoire est liée à la restauration d'un orgue gigantesque et diabolique.

Puis Yoko et ses amis se rendent au château du Katz (chat), et se font inviter... Yoko découvre alors cet orgue dissimulé dans les tréfonds du château. mais Yoko et Ingrid se font kidnapper.
Enfermée dans une cage placée devant l'orgue qui émet des sons qui rendent fou, parviendront-elles à s'en sortir indemnes?

Qui est celui qui les a capturées, et pourquoi?
Quel intérêt a -t-il dans cette affaire et que cherche-t-il à cacher?
Et cet orgue du diable, résistera-til au temps... pour continuer ses méfaits... ?

Heureusement, de l'humour est parsemé au cours du récit, notamment grâce aux pitreries de Pol... Pitron, qui est l'élément comique de la bande. Vic est plus sérieux; Yoko peut compter sur lui, il est fiable mais un peu effacé.

Yoko apparaît en kimono au château du Katz: elle quitte alors sa tenue noir et rouge pour se faire plus féminine... comme plus tard dans l'album 12 de la série: La proie et l'ombre (qui se tient aussi dans un château mais en Ecosse).
Son amie Ingrid aussi est un personnage important dans l'intrigue. Elle est une organiste, une musicienne talentueuse, elle n'est pas qu'un faire-valoir ...

Yoko Tsuno est une bande dessinée importante pour moi. Je l'ai lue dans ma jeunesse (et je l'ai relu pour l'occasion).
Le personnage de Yoko, électronicienne et scientifique, bourrée de talents, est une héroïne intéressante...
Elle sort de l'ordinaire, ne se laisse jamais faire: il est rare qu'elle ait dit son dernier mot! Elle a de la personnalité en tout cas...et se sort toujours d'affaire!

Dans mes souvenirs, j'avais une nette préférence pour les tomes de Yoko Tsuno se déroulant dans l'espace. Honnêtement, je ne me rappelle plus du tout pourquoi, mes critères enfantins étant parfois devenus assez obscurs à mes yeux d'adulte. Il faudrait que je relise la série pour enquêter sur la question.
Le fait est que L'orgue du diable se déroule sur Terre. Et que j'ai, maintenant adulte et malgré mes lointaines préférences, beaucoup apprécié cet orgue diabolique.
J'ai été surprise aussi : je n'avais pas conscience, lors de ma première lecture, de l'impact que pouvait avoir sur moi une héroïne de BD électronicienne, un métier qui n'a pas, même encore aujourd'hui, une connotation si féminine que ça, et aventurière de surcroit. Peut-être a-t-elle contribué au choix de mon métier ?
Yoko n'hésite pas à se jeter dans la gueule du loup, avec une témérité que ses acolytes masculins tentent de réfréner – avec un succès tout mitigé.
L'intrigue est originale, avec un petit côté à la fois scientifique et historique qui n'est pas pour me déplaire, une pointe de science-fiction et des dessins très fins et évocateurs qui nous emmènent dans les méandres du Rhin, un très beau cadre.
Une relecture en forme de petit moment de plaisir surprenant.