Les mondes d'Aldébaran - Survivants, tome 3

Nous faisons la connaissance de plusieurs races intelligentes et approfondissons nos informations sur les holorans.
Bien installés, ils vont se mettre à la recherche d'informations sur les perturbations quantiques pour pouvoir rentrer chez eux.
Et surprise… Nous somme dans le cycle d'Albébaran… La Mantrisse fait son grand retour.

Toujours aussi addictif, cette série est un régal pour les yeux et l'imagination.

L'histoire se poursuit sans aucune révélations majeures. Disons plutôt qu'il n'y a pas grand chose d'inattendu. Dès le tome 2, on se doute assez facilement de ce qui va suivre.
mais l'intérêt de ce tome réside plus dans les interactions des personnages et leurs relations que dans l'histoire elle même. Manon apparait de plus en plus comme une fille libre, assumant sa féminité et ses désirs, et cela peut provoquer chez la gente masculine quelques incompréhensions. Il est intéressant d'imaginer comment les personnages vont gérer leurs relations dans le contexte actuel où, pour la première fois apparait l'idée et l'espoir de pouvoir rentrer sur terre.
Les évènements que vivent les personnages nous rappellent fortement ceux qu'ont vécu Kim et ses amis sur Aldébaran, Bételgeuse et Antarès, en tout cas dans leur traitement. Tout d'abord c'est l'inconnu, subi par les personnages, l'incertitude, l'incompréhension mêlée de peur puis la réflexion qui va de paire avec les explications.
L'idée de fond qui rythme le récit ne m'est pas déplaisante, les dessins sont toujours aussi "simplistes" mais efficaces; ils participent essentiellement de la mise en place de l'ambiance générale du cycle. Sans le trait particulier de Léo, l'univers n'aurait pas la cohérence et l'accroche qu'on lui connait.

Léo poursuit sa saga intersidérale mêlant avec brio aventures sentimentales de post-ados et univers extra-terrestres étonnants. Avec la série "Les survivants", je craignais une certaine redite et répétition par rapport aux séries précédentes. Force est de constater qu'avec ce tome 3 l'histoire prend davantage de consistance, le suspens monte et je n'ai qu'une hâte : lire le 4e tome. Léo a une imagination toujours aussi débordante.

Victimes d'une anomalie quantique, Manon, Alex, Max et Ilse parviennent finalement à retrouver les compagnons d'infortune avec lesquels ils ont échoué sur la planète GJ1347-4 suite à la désintégration du Tycho-brahé, un vaisseau interstellaire emmenant plus de 2500 personnes de la Terre vers la nouvelle colonie d'Aldébaran. Ils découvrent cependant avec stupeur qu'ils n'ont pas disparu pendant une journée, mais durant six années. Enfin réunis et accueillis chez les Holorans, une race extra-terrestre à l'allure féline et beaucoup plus évoluée que les humains, les rescapés de la mission décident d'aller étudier ces étranges perturbations d'un peu plus près...

Avec ce troisième volet, le quatrième cycle des Mondes d'Aldébaran poursuit son petit bonhomme de chemin. En jouant avec le temps lors du tome précédent, Luis Eduardo de Oliveira, alias Leo, ouvrait la porte à d'énormes possibilités scénaristiques, permettant par exemple à l'un des membres d'apprendre la langue des autochtones en seulement quelques pages. Profitant des retrouvailles des survivants, l'auteur prend tout d'abord soin de remplir le trou de six ans qui sépare dorénavant les deux groupes, tout en permettant de faire plus ample connaissance avec ces Holorans qui choisissent désormais de converser en français... car ça les amuse (et ça facilite probablement la vie du scénariste). Cette première partie d'album assez bavarde est suivie d'une nouvelle mission en territoire inconnu, visant à en apprendre un peu plus sur ces phénomènes qui permettent d'effectuer des bonds temporels.

Avec Leo aux commandes, les grandes lignes du pitch sont certes souvent connues d'avance. Pourtant, au fil des tomes, ce qui avait débuté comme une aventure de survie en milieu hostile se transforme progressivement en une enquête plus scientifique sur les manifestations insolites qui semblent se concentrer autour de l'archipel que nos amis partent explorer. Si l'auteur ne peut visiblement pas s'empêcher de s'égarer dans des rapports amoureux conflictuels qui frôlent souvent le ridicule, son imagination fertile continue cependant de séduire. Mettant à jour des écosystèmes originaux et multipliant les surprises originales, il ne cesse de titiller la curiosité d'un lecteur qui se laisse volontiers happer par les nombreux mystères et par l'environnement ingénieux... même s'il faudra encore attendre un peu avant de connaître tous les tenants et aboutissants.

Il faudra donc s'armer de patience avant découvrir le fin mot de l'histoire... ou essayer de trouver une zone de perturbation quantique qui permettrait de faire un petit saut dans le temps.

Comme les volumes précédents de la série : on a l'impression de relire ce que l'on a déjà lu et pourtant on n'est toujours dans une autre histoire, dans un autre monde mais avec une constante : l'intérêt soutenu de la lecture.
La seule constante, malheureusement inutile et sans intérêt, les éternelles répétitives relations amoureuses, apparaissant totalement incongrues dans la narration.
Les dessins toujours justes ce qu'il faut détaillés et nullement surchargés, permettant une lecture aisée participent à cette réussite.

Un troisième tome qui voit notre groupe d'humains continuer leur parcours de chance grâce à leurs amis extraterrestres.
Entre quelques scènes de relations amoureuses, on avance dans la recherche de la compréhension des phénomènes quantiques. Un lien avec les autres cycles semble se dessiné mais je n'en dis pas plus pour ne pas gâcher le suspense.
Cet album fourmille d'extraterrestres et de quelques créatures locales, un virage pris par Léo qui se contentait jusqu'à présent de mondes plutôt sauvages avec seulement une faune et une flore locale. Cela détonne un peu mais cela donne une nouvelle vision de l'univers créé par Léo mais va-t-il réussir à tous réunir ou ce cycle sera juste une parenthèse dans son récit général ?

Le meilleur épisode de cette série jusqu'à présent.
L'histoire ne cesse de se renouveler et de surprendre, et les thèmes abordés par Léo sont universels.
Bravo !