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Barroux (Illustrateur)
EAN : 9782924645765
83 pages
D'eux (22/04/2022)
4.43/5   15 notes
Résumé :
Une histoire inspirée du destin tragique de George Junius Stinney Jr, le plus jeune noir américain accusé injustement de la mort de deux jeunes blanches et exécuté.

Le récit à la première personne retrace la courte vie de l'adolescent, au fin fond du Tennessee. Le racisme et les violences qu'il engendre ont marqué la vie de sa famille et la sienne, le jour où deux fillettes sont découvertes assassinées dans un bois.

L'utilisation du "je... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
" missié", quel drôle de mot, forçant la moquerie pour les uns et évoquant une histoire plus douloureuse pour les autres.
"missié... monsieur", une marque de respect si mal négociée, tant bien que mal, dans un langage bredouillé tête courbée.
Ce n'était pas l'orthographe que l'on assassinait, à cette époque d'une Amérique bien après l'abolition de l'esclavage, à ne pas s'y tromper c'était bien des gens, jeunes lecteurs ados.
Le récit est court mais les faits seront violents, pas les mots de l'auteur mais cette réalité là.
On ordonnait du "missié" à ses gens que l'on appelaient pas encore "immigrés" car c'était un statut social, pour des individus que, parfois, l'on respectait quand ils parlaient correctement la langue, ne mangeaient pas avec les doigts, ne dansaient pas comme des diables autour d'un feu, ne sentaient pas d'autres odeurs. Ces individus qui vivaient dans des cahutes, priaient d'autres dieux à demi nus, il y a longtemps, ne rentraient pas dans les statuts des gens civilisés avec des droits. Perdus loin de chez eux, on pouvait donc en faire ce que l'on voulait, les lois étaient faits ici pour les américains. Et malin celui qui ne saisissait pas sa chance de trouver un plus perdu que lui pour le faire travailler à sa place.

Ce roman nous ramènera à une triste époque en Amérique où des populations qui avaient longtemps profité de la servitude d'autres, les dégradant, les dépouillant d'humanité, refuseront de vivre en parfaite égalité avec eux encore longtemps.
On continuait donc de forcer des individus dont les ancêtres furent parfois vendus, à une marque de respect vis à vis d'une communauté de moins en moins éduquée mais qui croyait à juste titre avoir bâtie l'Amérique seuls de ses propres mains.
Pour écraser toute compétition sociale, du "missié" même pour des enfants, tandis que pour eux c'était "Toi!... Va!...Baisse les yeux!...Demain je t'attends chez moi pour laver mon sol, ne me fait pas faux bond, ta famille a besoin de cette pièce de monnaie, sinon je te ferais chercher et ... "négro"! " .

Non, on ne dira plus aujourd'hui " Négro" en Amérique, c'est interdit, c'est devenu le "N Word" car l'histoire était bien trop lourde et qu'il fallait bien éduquer tous ces gens, 50 états d'Amérique, il fallait commencer quelque part pour changer les choses, là où on se refusait encore à appliquer la loi, à donner du travail à tout le monde et enfin une rémunération, à rendre du "monsieur" du "madame" équitablement.

C'est de cela qu'il sera question, jeunes lecteurs ados, de justice sociale, d'assassins, de haines farouches et d'une histoire pas si lointaine, d'un mode de vie à la solde de la sueur et du sang versé.
C'est l'histoire sudiste d'une bonne économie qui aura distillé dans son luxe et son élégance son poison.

L'image en 1ère de couverture est cinglante, seul le style de l'illustrateur Barroux nous permettra un peu de conserver de la distance: un jeune noir avec un chapeau.
Ce n'est hélas pas un chapeau et les grands lecteurs devineront le reste du siège en reconnaissant ce casque électrique.

" missié" va remonter le temps et tenter d'illustrer comment les âmes blanches et pieuses pouvaient se justifier, supporter la pression des crises, le manque d'argent et de considération en se défoulant sur un jeune noir qui pouvait facilement finir pendu à un arbre ou jugé apte à recevoir la correction de sa vie: la condamnation à mort à la chaise électrique.
Un jugement de blancs, on le comprendra pour cette époque très rude. Et il y eut beaucoup de condamnation qui remplacèrent les "chasses aux sorcières". Dès lors qu'il y avait un vol ou une agression, on trouvait facilement un coupable pour apaiser l'opinion publique et continuer à remettre de l'ordre selon une majorité entendue. le sort des mexicains viendra remplacer celui des noirs, car on oublie vite.
L'histoire, des romans, des chansons et des films répandront cette trainée d'injustice pour que les gens sachent: nous, nous sommes capables de cela.
À noter l'éternel " Stranges fruits" de la chanteuse Billy Holliday, dernièrement une nouvelle version de "La couleur pourpre" par le réalisateur Sam Blitz Bazawule.
https://youtu.be/A3Qo7-kECyo?si=-VGrgfUtQ_BvJknE

L'histoire de Martin Julius Crow est véridique, c'est la véritable affaire de "George Junius Stinney Jr" rebaptisé.
"...
En 2022, dans missié, Christophe Léon redonne vie à George Junius Stinney Jr., sous le nom de Martin Julius Crow Jr., en référence aux lois Jim Crow, maintenues dans les États du sud, de 1877 à 1964, afin d'empêcher les Afro-Américains d'exercer leurs droits..."
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/George_Stinney
Le récit de l'auteur Christophe Léon redonnera la parole à ce jeune comdamné qui ne l'aura pas eu et racontera comme si il pouvait enfin se tourner plus tranquillement sur son passé et aller de l'avant, ailleurs, avec son honneur rétabli.
Il va nous raconter la transmission, la "dette" de père en fils de la tête courbée et du "missié". le père de Martin sera très dur mais ayant perdu un oeil étant enfant à avoir répondu à un blanc , il ne voudra pas que son fils s'imagine attendre une liberté qui n'arrivera pas et qu'il file droit ou bien sa vie sera courte.
Hélas, elle l'a été.
Martin Julius Crow est un livre qui racontera doublement une histoire, la sienne et celle d'autres qui finirent injustement assis sur cette chaise : la mémoire de ce jeune adolescent aura été aujourd'hui réhabilité.
Innocent.
Que c'est dur!
On le comprendra, que même un animal on ne le corrigerait pas autant pour qu'il comprenne. Ces titres forts sont des "lanceurs d'alerte" pour les prochaines générations, pour que ces histoires ne finissent pas enterrées avec les précédents "patriotes", que l'histoire soit sans fin et que l'on veille aux signes avants-coureurs.
Car au nom du profit et du confort, qui peut dire de quoi l'être civilisé est capable?
Avec ces histoires, on ne peut pas se tromper.
Ces récits permettront de ne pas se voiler la face, ceci est arrivé.
Un texte court mais percutant qui préparera les lecteurs ados à l'écriture des romans adultes.
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Incontournable Août 2022


Après "Le Cygne" de R.Dahl, puis "Sudie" de S.Flanigan, la maison d'Eux publie un troisième roman, "missié", qui contrairement aux deux premiers, n'est pas une oeuvre rescapée du passé, mais une oeuvre inédite.


Inspirée de l'histoire vraie de George Junius Stinney Jr, un garçon de 14 ans exécuté à tort pour le meurtre et le viol de deux jeunes filles blanches, "missié" fait parler une personne qui aurait pu être ce jeune condamné. Pour que vous ayez une mise en contexte, sachez que George est devenu le plus jeune condamné à mort à être exécuté aux États-Unis au XXe siècle et que durant le simulacre de procès qui a été le sien, il aura fallut moins de dix minutes au "jury", exclusivement composé de blancs, pour condamner le jeune homme. Il n'y aura eu ni témoins à la barre, ni avocat, ni appel. Il aura fallut 70 ans pour qu'une juge, Mme Carmen Tevis Mullen , annule la condamnation.[ Sources: NofiMedia et LaPresse]


Dans ce roman, nous entendons Martin Julius Crow Jr, nous relater sa courte vie, de son éducation aux moeurs de l'époque, dans ces États-Unis du Sud profondément racistes. Officiellement, l'esclavage est aboli depuis
le 31 janvier 1865, mais dans les années 30-40, le racisme persiste dans certains états. La violence à l'endroit des Noirs est révoltante et le décalage des Droits est abyssale. Certains Noirs, appelés "Bons Nègres", constitue une sorte de classe-tampon, des Noirs n'ayant pas les mêmes droits que les Blancs, mais qui travaillent pour les Blancs. Ces individus perpétue la même violence que les Blancs, mais contre leurs propres concitoyens afro-américains. Même les soldats Noirs qui tentent de s'humaniser par l'intermédiaire de l'armée ( Nous sommes aux prémisses de la seconde Guerre Mondiale) sont employés aux tâches ingrates et comme chaire à canon. Bref, à travers ses mots, Martin nous dresse le portrait révoltant d'un "cauchemar Américain" Noir, qui est l'un des socles de la richesse qui contribue au "Rêve Américain" Blanc. Mais surtout, c'est l'histoire d'un jeune homme qu'on a injustement condamné pour un crime qu'il n'a pas commit, parce que cela faisait bien l'affaire des Blancs de penser que seuls les Noirs avaient un potentiel criminel. Ce genre d'injustice judiciaire fut et reste encore courant aux États-Unis ( et même au Canada, son voisin).


À l'instar du "Cygne" de Dalh et de "Sudie" de Flanigan, "missié" est un roman coup de poing, marquant son récit d'une dérive sociale et d'un manque d'éducation. On peine à imaginer combien les sudistes américains peuvent avoir été cruels et si immensément suffisant de se croire mieux que les autres ethnies, et pourtant, certaines de ses mentalités existent encore. Pour mieux conserver leur ascendant sur ces "meuble vivants", certains Blancs ont simplement déshumaniser ces gens venus d'Afrique, en les rabaissant au mieux au rang d'animaux ( on les compare souvent aux singes), au pire au rang d'outil interchangeable. On admettait que les Noirs n'avaient pas d'âme, qu'ils étaient naturellement violents et stupides, voir même sauvages. le pire, pour moi, est de constater que certains parents inculquait cette violence dès l'enfance, en battant leurs enfants pour les "endurcir". Martin nous raconte comment son père, dans sa façon de l'aimer, traitait chacune de ses bêtises à la force de ses coup de ceinture. Cela a quelque chose de fort perturbant.


Martin est décédé quand ce roman débute. Il semble parler à un Blanc, qu'il appelle "missié" ( "Monsieur" en créole haïtien). Il peut lui parler comme à un égal, maintenant qu'il n'a plus ce corps de Noir dont il parle souvent comme d'un revêtement gênant et source de problèmes. Ce qui est très triste comme constat. Il reste généralement dans le factuel, mais il y a aussi présence d'une certaine philosophie. Martin s'est posé bien des questions et aura eut peu de réponses. Il semble que ce soit une fois passé de l'autre côté qu'il ait eu le temps d'y réfléchir. Parfois, il fait même dans l'humour, mais un humour noir - selon ses propres termes. Son point de vue a quelque chose de fascinant, malgré l'horreur qui sous-tend sa vie. Ce qui fascine est la façon que Martin et ses concitoyens afro-américains avaient de se doter de codes pour survivre dans ce monde de Blanc conçu exclusivement pour les Blancs.


Je pense que ce roman fera une excellente plate-forme pour susciter des réflexions auprès du lectorat adolescent. Sa formule courte ( environ 85 pages) permet de le lire somme toute rapidement, mais les thèmes et les questions soulevées, elles, risquent de hanter le lecteur durablement. C'est toujours impressionnant, dans le mauvais sens, de constater l'immense stupidité humaine, pour cette espèce qui peut en même temps se montrer si songé. Quelle prise de conscience ou quels réflexions ce livre suscitera-t-il chez vous?


Pour un lectorat à partir du premier cycle secondaire, 13 ans+.




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Coup de coeur de la sélection du prix collégiens de Gironde 2022-2023.
L'histoire était rapide ( 40 pages ), simple, fluide à lire et intéressante.
Quand on dit seconde guerre mondiale, on pense à la France, l'Allemagne, les résistants, ... ( En même temps on est assez proche de la France) Mais on ne pense pas à ce qui s'est passé aux Etats Unis : la discrimination, les problèmes, etc.
On se rend compte que le racisme était partout et dans les deux sens et que les gens en profitaient pour pourrir la vie de ceux qu'ils aimaient pas à cause de leur couleur de peau.

Ensuite le personnage principal nous parle ( toi, missié ( d'où le titre du livre) )
Et le personnage principal qui raconte l'histoire sait qu'il va mourir, ce qui rends l'histoire triste d'autant plus qu'il n'a rien fait et que c'est inspiré d'une histoire vrai ( je pense pas que ce soit forcément certaines des causes du livre qui font qu'il va mourir ) ou alors c'est une histoire vrai romancé.

Bref tout ça pour dire que le livre m'a beaucoup plu !!! Et que grâce à lui, je me suis rendue compte de l'impact du rascisme. À lire sans modération.
Je le recommande !! 😀 😀 😀 😀
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George Junius Stinney Jr. est le coupable idéal aux yeux des jurés. À seulement 14 ans, ce jeune noir est condamné à mort en seulement dix minutes de délibération. Il est exécuté le 16 juin 1944 à Columbia, Caroline du Sud.
« Les 58 jours suivant mon jugement, je les ai passés à la prison du comté. J'étais le plus jeune condamné à mort de l'État du Tennessee. Mais pas seulement. J'étais aussi le plus jeune des États-Unis d'Amérique, missié. Plusieurs fois, j'ai demandé à voir mes parents. Permission refusée. On m'a attribué un numéro d'écrou. On ne m'appelait plus que par ce numéro. La désincarnation avait franchi un nouveau stade. Je n'étais même plus un animal ou un objet, mais un numéro ! le 201547. Certainement, fallait-il faire de moi un matricule sur un bout de papier, dans un dossier, dans la mémoire carcérale pour pouvoir, sans sentir une once de culpabilité, me mettre à mort. »

Dans ce court roman, l'auteur Christophe Léon, donne la parole au jeune garçon via le personnage de Martin Julius Crow Jr. Celui-ci se raconte à un homme, blanc, missié. Une vie éprouvante d'homme de couleur.
« Ah ! Et puis ne te fâche pas si je t'appelle missié, missié. Ça sonne plutôt doux aux oreilles, ne trouves-tu pas ? À moi, on me disait Négro. Mais Négro, c'était déjà trop humain pour certains. Cette humanité qui nous était interdite. Alors, le Négro, il fallait le réduire. le faire disparaître. Lui enlever sa dignité d'homme. En commençant par ce qui le représentait aux yeux du monde. Son corps. »

Une lecture qui m'a glacé le sang. Cette histoire vraie, je n'en connaissais absolument rien. Après quelques recherches, j'avais la nausée. Comment peut-on juger un enfant, de couleur, sans aucune preuve ? Hélas, l'actualité mondiale d'aujourd'hui, nous laisse encore penser que l'injustice raciale est toujours présente. Est-ce qu'un jour cela s'arrêtera ?
Le texte de Christophe Léon accompagné des illustrations de Barroux frappe fort. Les faits sont là, violents, indigestes mais l'écriture, d'une grande profondeur, lui offre une lumière très émouvante.
missié, pour éveiller les consciences !

http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2022/10/07/39654941.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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Martin Julius Crow Jr. nous raconte la dureté de sa brève existence dans un monde de blancs, un monde dans lequel l'homme noir n'a guère plus de valeur qu'un meuble. Elevé à la dur par un père qui sort le ceinturon pour faire entendre cette réalité à son fils, Martin a appris dans le sang que son corps ne lui appartient pas et que personne d'autre que lui n'en prendra soin.
Glaçant, missié est le récit tragique d'une époque pas si lointaine où la ségrégation avait court dans nombreux états américains. Si l'esclavage y était aboli depuis 1865, le racisme n'en était pas moins violent à l'égard d'une population privée de ses droits élémentaires et tenue responsables de tous les maux. C'est ainsi qu'en dix minutes à peine, Martin fut condamné à mort pour le meurtre de deux fillettes blanches.
Christophe Léon signe un roman, court et terriblement percutant, inspiré de l'histoire vraie de George Junius Stinney Jr., condamné en 1944 à la chaise électrique alors qu'il n'avait que 14 ans. Sans preuves, le jugement fut expédié et l'enfant fut exécuté trois mois plus tard sans avoir même pu revoir ses parents. Il reste aujourd'hui encore le plus jeune condamné à mort de l'histoire des Etats-Unis. Il fut innocenté en 2014, soixante-dix ans plus tard, par la juge Carmen Tevis Mullen. [Sources : wikipedia].
Le texte, écrit à la première personne du singulier, s'adresse directement au lecteur, l'immergeant complètement dans cette terrible époque, rythmé par les « missié » de Martin qui se répètent inlassablement comme une prière, un appel à l'aide qui résonnera encore bien après la lecture. Les illustrations sobres de Barroux viennent appuyer la dureté et la violence de certaines scènes. missié, pour aborder la ségrégation avec les adolescents.
Lien : https://sirthisandladythat.c..
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
06 septembre 2022
Dans "Missié", Christophe Léon s’empare de l’exécution, en 44, de George Junius Stinney Jr, innocenté depuis. Glaçant.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Nous ne sommes pas faits de la même pâte. Même si le sang qui coule dans nos veines est rouge pour toi comme pour moi. Encore un leurre, ce sang, parce que le tien ne coulait pas souvent. Mon père m'a appris une chose que le tien ne t'a sûrement jamais enseignée. La race naît du racisme, et pas l'inverse.
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Être Blanc, ce n'était pas seulement être quelqu'un. Une personne à part entière. Non, c'était être une armée, un mythe, l'égal d'un Dieu. Les jeunes Noirs évitaient donc comme la peste les jeunes Blanches. [...] La vérité, vois-tu, Missié, c'est que nos maîtres avaient de supérieur sur nous qu'ils se croyaient Blancs.
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L'histoire est finie, Missié...Et l’œil de mon père me fixait encore le matin où ils sont venus me chercher. Jo se tenait debout dans le salon. La tête baissée. Il ne s'est pas opposé. N'a pas protesté. Je ne lui en veux pas. Imagine qu'on lui ait crevé l'autre. Il aurait eu deux yeux blancs au milieu de sa face d'ébène. Je me dis pourtant qu'il 'y aurait vu que du noir...Est-ce que le souvenir d'un œil blanc est plus douloureux que la perte totale de la vue, Missié? Cherche pas. Je plaisante. C'est de l'humour. Noir.
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J'ai prié, Missié. J'ai prié pour qu'on m'épargne. J'ai prié pour mes soeurs et mes parents. J'ai prié pour tous les Blancs et tous les Noirs. J'ai prié pour que cesse le combat fratricide entre tous les humains.
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On s'aimait comme frères et sœurs, voir davantage. Je vais te confier un truc, Missié. L'amour, quand il est sincère et sans conditions, qu'il soit tendre ou brutal, eh bien cet amour là est un fait héroïque.
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