Tout va bien

Dans le cadre de la masse critique jeunesse de mai 2023, Babelio m'a proposé de lire « Tout va bien » écrit par Xavier-Laurent Petit. Ce livre nous raconte les premiers jours de la guerre en Ukraine au travers des yeux d'une jeune fille Nastja âgée de 13 ans. On assiste à la fuite éperdue d'une famille ukrainienne devant l'avancée russe. L'histoire commence le 24 février jour de l'invasion et se termine avec leur arrivée à la frontière polonaise le 02 mars 2022.

J'aurais voulu faire le rapprochement avec le journal d'Anne Franck rédigé en 1942 pendant l'occupation des Pays-Bas par l'Allemagne nazie ou le journal de Zlata écrit en 1991 durant le siège de Sarajevo. Anne Franck avait aussi 13 ans et Zlata 11 ans au moment de la rédaction de leur histoire. Pourtant, on est très loin de l'aspect dramatique de ces deux chefs-d'oeuvre traduits dans plusieurs langues et vendus tous les deux à plusieurs millions d'exemplaires. La raison de ma déception provient certainement par l'absence de spontanéité et surtout d'émotions dans le déroulement du périple de notre jeune Nastja. J'aurais préféré peut-être qu'elle le raconte directement au lieu de le découvrir par l'intermédiaire de la prose de Xavier-Laurent Petit.

Si l'ouvrage s'adresse avant tout à de jeunes lecteurs de 11-14 ans, on peut quand même regretter son aspect aseptisé tant au niveau des scènes de guerres qu'à celui des sentiments et drames humains. On regrettera qu'un sujet d'actualité aussi important ne soit pas traité avec un peu plus de profondeur. On aurait aimé trembler avec Oksana, la soeur de Nastja, soldate volontaire partie se battre sur le front. On aurait voulu également patrouiller le soir dans les rues avec leur père incorporé dans la Défense Territoriale. Les bombardements, les chars, les soldats sont souvent évoqués de loin et ne reflètent pas le quotidien des ukrainiens tel que les medias ont pu nous le montrer.

Vous l'aurez compris ce petit livre sera une bonne entrée en matière pour de très jeunes collégiens mais pour les autres, mieux avertis ; il risque rapidement de les laisser sur leur faim. Les personnages ne sont pas assez détaillés et donc pas suffisamment attachants pour qu'on puisse s'inquiéter ou trembler pour leur vie. Seule la grand-mère Babujja trouve grâce à mes yeux avec ses ritournelles incessantes qui pigmentent un voyage dont on pressent rapidement la conclusion.

On est loin, très loin du Kitty d'Anne Frank ou du Mimmy de Zlata Filipovic, deux textes qui sont réellement exceptionnels et qui nous font partager le quotidien d'enfants durant la guerre avec cette fois -ci une lucidité plus que poignante. La littérature pour les jeunes est un exercice difficile surtout lorsqu'elle aborde des sujets aussi sensibles que les conflits armés. le roman de Xavier-Laurent Petit a toutefois sa place pour sensibiliser nos jeunes lecteurs sur une guerre qui ne fait malheureusement que commencer…

Ukraine. Début de la guerre déclenchée par Vlad- le – Mauvais (vous saurez retrouver sa véritable identité). En ce 24 février, Nastja est surexcitée car on va fêter le mariage de sa soeur. Mais voilà, la cérémonie est avortée : les sirènes résonnent dans toute la ville, il faut donc vite se rendre aux abris. Quelques jours plus tard, terrorisée par les bombardements qui ont détruit leur appartement, la famille décide de prendre la route de l'exil.

« N'empêche que, pour une mariée, elle a une drôle de dégaine.
Mis à part sa couronne de fleurs, le "lieutenant" Oksana, comme l'appellent les hommes de sa section, est habillée en militaire de la tête aux pieds, avec des rangers boueuses, son treillis de camouflage et sa Kalachnikov. » La soeur aînée de Nastja a choisi de maintenir son mariage, malgré le conflit, consciente que ce moment de bonheur sera furtif.

« Babusja, c'est ma grand- mère, et personne ne pourrait dire ce qui se passe dans sa tête. Voilà des années qu'elle a tout oublié : mon prénom, mon âge, l'endroit où elle habite... Elle ne sait même plus que maman est sa fille. La seule chose dont elle se souvienne encore, ce sont les chansons de son enfance.
Alors elle chante.
Du matin au soir.
Sans arrêt.
Sauf quand elle dort. » Après avoir subi maints bombardements, la famille de Nastja envisage de s'exiler. Vient le temps de décider de ce que l'on emporte avec soi et de qui fera le voyage. le papa s'est engagé pour défendre son pays. Nastja s'exilera avec sa maman, la contre- basse de celle- ci, son chat, et sa grand- mère sénile.

« L'arme des pauvres. Côté recette, rien de plus simple : un tiers d'essence, un tiers d'huile de moteur, un tiers de rien et une mèche. Tu l'allumes, tu jettes ça sous un char et ça te le crame en deux minutes. C'est ma spécialité : char de Vlad- le - Mauvais rôti à la sauce Dasha. » Des personnes vont choisir de rester sur place et de résister avec leurs propres moyens. La famille de Nastja se scinde en deux…

Au final, un roman jeunesse qui relève le pari de parler de la guerre à hauteur d'une adolescente de treize ans. Un récit engagé qui montre les déchirements des membres d'une même famille ; faut- il rester pour lutter contre l'ennemi ou s'exiler pour préserver la vie de ses proches ? A faire lire à nos ados alors que les bombes anéantissent encore des familles entières à 3000 kilomètres de chez nous.

Merci à Babelio pour la Masse critique et aux Editions de l'Ecole des Loisirs pour l'envoi du livre.

Un très bon roman, à lire et faire lire absolument.
Avec des mots simples, il décrit l'horreur de la guerre, pour des populations qui ne demandaient rien et s'y trouvent projetées.

Ce n'est vraiment pas dans mes habitudes de lecture, mais voilà que j'enchaîne, par le hasard des arrivées, deux romans sur la guerre.
Après la seconde guerre mondiale avec Les Papillons Bleus, me voici à présent en Ukraine.
Deux romans aussi différents que possible, et aussi formidables l'un que l'autre.
Celui-ci se lit très vite, des chapitres courts, haletants, je n'ai pas pu le lâcher.

24 février, Nastja se prépare pour le mariage de sa soeur Oksana. Un évènement important, une soeur qu'elle adore.
Malgré la saison, elle aura sa couronne de fleurs Oksana, car pas de mariage sans la couronne. Mais au-dessous, elle est en treillis, avec sa Kalachnikov.
Car la guerre peut commencer d'un instant à l'autre. Et hélas, elle ne va même pas leur laisser terminer cette journée de mariage.
D'abord l'inquiétude pour ceux qui combattent. Puis le départ, l'exil, tout quitter, en emmenant une grand-mère qui ne sait que chanter, la contrebasse dont on ne peut se séparer, et le chat.
En voiture tant qu'il y a de l'essence, après on verra.
La mort au bord de la route, l'entr'aide et la peur, toujours. La peur des Orques, le mépris pour Vlad-le-Mauvais.
Et la musique, toujours aussi, chez cet auteur.

Xavier-Laurent Petit nous conte la guerre, l'exode et l'exil à hauteur d'enfant.
C'est poignant, et bien plus parlant que les infos, on est vraiment AVEC ces malheureux.
La fin est une sorte de mise en abyme par l'auteur, qui explique pourquoi ce roman.
Lien : https://livresjeunessejangel..

J'apprécie beaucoup Xavier-Laurent Petit pour son style et ses récits engagés, je me suis lancée avec plaisir dans cette histoire sur la guerre en Ukraine, mais la sauce n'a pas pris, j'ai eu du mal à apprécier le récit pour 2 raisons.

La 1ère raison, c'est que l'histoire raconte ce que tout le monde a vu dans les médias entre le 1er jour de la guerre et la fuite vers un pays proche. La 2e raison, c'est que tout est négatif. L'auteur a essayé d'ajouter des petites notes un peu plus légères, mais je trouve que ça ne fonctionne pas car les personnages ne sont pas assez caractérisés, leurs émotions sont donc plates et il n'y a pas de tension dramatique (on sent dès le début qu'ils arriveront à bon port).

Cette histoire a une genèse très touchante et est pétrie de bonnes intentions. Elle accrochera peut-être de jeunes lecteurs qui découvriront leur 1er récit de guerre, mais dès qu'on a lu plusieurs histoires en la matière, le livre nous tombe des mains. Il aurait fallu un autre point de vue qu'une compilation des images vues dans les médias.

Si tu aimes les histoires de vie, les romans jeunesse, les fictions réalistes je te conseil, au rayon jeunesse 12+, "Tout va bien" de Xavier-Laurent Petit à paraître le 10 mai 2023 aux éditions L' école des loisirs.

[TVB] (Tout Va Bien) c' est le sms qu'Oksana envoi à sa famille dès qu'elle le peu, "Vlad-le-mauvais" et ses "Orques" envahissent l' Ukraine, les familles sont séparées, il y a ceux qui restent pour défendre le pays, il y a ceux qui fuient pour sauver leurs vies.

A travers les yeux d'une toute jeune adolescente l'auteur conte l'histoire d'une famille fuyant un pays en guerre.
Nastja, ses parents, sa grand-mère qui perd la tête et chante à tue-tête, son chat et la précieuse contrebasse de sa mère prennent la route vers la frontière. En chemin il y a des morts, des bombes, un pays éventré mais aussi de rencontres en rencontres une famille qui s'agrandi, des moments de poésie, de solidarité et puis la frontière.
Ils étaient des milliers à fuire la guerre. Mais pour aller où ?

En 2022 Xavier-Laurent Petit rencontre, à Saint-Nazaire, des élèves Ukrainiens, des immigrés tout juste arrivés en France.
De leurs histoires il a fait un récit, l'histoire d'une famille fictive, sur une route imaginaire, dans un vrai pays vraiment en guerre.

Un vrai coup de coeur plein d'émotions.