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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Almanach d'un comté des Sables est un livre écologiste, au sens très noble du terme. On y sent un amour du monde indéniable, et une intelligence de son fonctionnement profonde.
Aldo Leopold est d'ailleurs un peu considéré comme le père de l'écologie moderne.
Bien qu'il ait vécu le rêve pionnier, grandit dans le coeur sauvage des USA, ses réflexions traversent le temps jusqu'à nous et nous percutent de leur exactitude et de leur justesse !
Le rôle des agriculteurs, des chasseurs, de l'état, des constructions, de la façon dont on perçoit le monde ; tout est finement qualifié et décrit dans ce court ouvrage où pourtant tout est dit.
Aldo Leopold commence par décrire sa vie mois par mois dans le Comté des Sables, à travers divers évènements de sa vie, diverses réflexions.
Il mène ensuite un voyage dans les espace naturels de son pays avant de conclure son livre par une série de réflexions plus générales et de portée universelle quand à la sauvegarde de notre monde et de sa beauté.

Un très beau texte donc, que chacun devrait lire.
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Il y a des livres comme ça, qui dès les premières lignes font surgir des images, des lieux qui, même si vous ne les avez jamais parcourus autrement qu'en imagination, vous sont précieux. Pour moi, c'est l'image de la Grande Prairie américaine que foulent les troupeaux de bisons. le continent américain a subi bien des désastres écologiques, et d'autres se profilent à l'horizon, mais rien n'est plus poignant ni plus significatif que la perte de la Grande Prairie et le massacre des bisons, évoqués avec regret par Aldo Leopold. Entre deux cours à l'université, ce dernier vient se ressourcer dans son domaine de 50 hectares de prés et de bois, situé dans le Wisconsin.

Au fil des mois, le naturaliste (qui a été aussi chasseur) nous livre le fruit de ses observations et réflexions sur le monde sauvage qui l'entoure. Sur son domaine il croise cerfs, grouses, lapins, visons, ratons laveurs. Un arbre abattu permet à Leopold de remonter le temps et le moins qu'on puisse dire, c'est que l'Histoire du Wisconsin n'est guère brillante : 1872, mort du dernier dindon sauvage, 1899 le dernier pigeon migrateur est abattu, 1908 c'est le dernier couguar qui tombe sous les balles d'un chasseur, 1925 la dernière martre disparaît…mais malgré une biodiversité qui s'amenuise dans cet Etat, Leopold s'émerveille tous les jours du spectacle que lui offre la nature, que ce soit le concert symphonique des oiseaux à l'aube, où les couleurs délicates de la rivière à un certain moment de l'année.
Dans la seconde partie du livre, intitulée « quelques croquis » , Leopold évoque, entre autres, le destin des grands carnivores américains, l'ours et le loup en particulier, éternels condamnés, sacrifiés à l'autel du profit. Un épisode de jeunesse lui revient, particulièrement désagréable, et lorqu'il s'approche du corps de la louve qu'il vient d'abattre, il mesure alors les conséquences douloureuses de son acte. La montagne est malade de la disparition des prédateurs mais qu'importe, l'homme n'a pas appris à penser comme une montagne, et ce constat lui inspire cette belle phrase reprise de Thoreau : « le salut du monde passe par l'état sauvage ». C'est assez malheureux d'entendre un si beau discours de la part d'un chasseur. Cela m'a d'ailleurs rappelé un peu le parcours de James Oliver Curwood...

La dernière partie « en fin de compte », est un constat, amer forcément, et une série de propositions sur la façon d'aborder l'écologie et les moyens de protéger la nature.
Publié en 1949, cet Almanach n'a pas pris une ride. Outil de réflexion et de connaissances, l'ouvrage d'Aldo Leopold est aussi une formidable invitation à nous émerveiller devant les beautés de la nature.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Voilà un livre stupéfiant à deux titres : le premier est que , publié en 1949 , tout ce qui s'y trouve pourrait être écrit aujourd'hui concernant le traitement que l'homme fait subir à la Terre et ses conséquences (peut être sont elles plus imminentes maintenant) . le deuxième sujet d'étonnement c'est qu'un homme qui parle avec tant de talent , de justesse , d'empathie de la faune sauvage soit un chasseur ( un « bon » chasseur comme diraient les Inconnus) . Mise à part cette incongruité quel remarquable ouvrage constitué de trois parties :l'almanach où il rapporte impressions et réflexion suivant le cours des saisons. « Quelques croquis » qui sont des notes de voyage à travers l'espace américain. « En fin de compte » qui est un petit essai sur différents aspects d'une éthique dans les relations homme/nature . A lire absolument pour la poésie et le rigueur intellectuelle.
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À ceux qui pensent que l'écologie est plus qu'une question politique, mais une éducation nécessaire et urgente ; à ceux qui sentent que l'appel de l'aube contient plus que des couleurs et des chants d'oiseaux, mais une promesse ; ; à ceux enfin qui un jour on pressenti un moment d'éternité replié dans le creux d'une feuille d'arbre, ce livre est destiné.

Avec une sensibilité merveilleuse et une lucidité impressionnante, Aldo Leopold brosse des paysages saisissants de beauté, où le grandiose des Rocheuses côtoie la délicatesse infime de la plus petite fleur du monde, où la faune et la flore livrent leur secret dans le murmure de la nuit.
Cette délicate et profonde plongée dans la nature pose directement la question qui animait déjà ce visionnaire des années 40, à savoir celle de la place de l'Homme dans ce monde organisé qui existait bien avant lui : aujourd'hui, l'importance de l'écologie relève de l'évidence, mais ses implications éthiques et esthétiques sont encore loin d'avoir été intégrées à nos vies.

Ce livre, écrit dans un style vivant et profond, parvient le difficile numéro d'équilibriste de réunir chasseurs, ornithologues, promeneurs et curieux dans une même dynamique, une même figure : celle de l'homme en proie à toutes ses contradictions face à une nature dont il a oublié le langage millénaire.

Pourquoi lire ce livre ? La réponse est peut-être dans ce poème d'Edwin Arlington Robinson, que Leopold devine adressé à l'homo sapiens tout entier :

Que tu le veuilles ou non,
Tu es un Roi, Tristram, car tu es l'un
Des rares, à l'épreuve du temps qui, lorsqu'ils s'en vont,
Laissent le monde différent de ce qu'il était.
Prends garde à ce que tu laisses.
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Quelle beauté, quelle poésie...
Ce livre a le don de vous transporter dans le petit morceau de nature décrit par Aldo Leopold et de vous en faire vivre le moindre petit frémissement, le moindre petit battement d'aile. Un livre lent, à l'image du rythme de la nature, à lire au calme et en faisant vagabonder son esprit.
Pour ce magnifique hommage à la nature, je pardonnerais pour cette fois à Leopold son amour de la chasse. Mais juste pour cette fois! ;-)
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On me demande parfois une définition de l'écologie ou qu'est-ce qu'un écologiste. Vaste sujet qui, par sa définition même, englobe presque tous les autres.
Aldo Leopold possède la réponse. Son Almanach pourrait être la Bible de cette science, tellement galvaudée depuis que l'on s'est aperçu que l'homme avait une influence sur la planète - si toutefois l'écologie peut s'appréhender comme une religion, ce qui, je l'espère, est assez éloigné de la vérité.
Le livre est construit et divisé en trois parties. D'abord un calendrier à la manière d'un journal puis des instantanés glanés au fil des lieux visités et enfin une réflexion purement écologique. Si cette dernière souffre d'un pragmatisme sinon dans les faits du moins dans les conseils, les deux premières demeurent un hymne au vivant, sous toutes ses formes.
Léopold a vécu la première moitié du XXème siècle dans cette partie des Etats Unis dont Fenimore Cooper a longuement vanté la Prairie ; il délivre cette poésie de l'environnement chère à Rousseau. Ce qui rend ce livre si attachant, c'est non seulement cette approche humble et modeste vis-à-vis de tout ce qui nous entoure, mais aussi cette faculté qu'ont en commun tous les observateurs de la beauté première de percevoir le moindre détail autour de soi. Nul besoin, affirme Léopold, d'aller au bout du monde : la beauté et l'originalité sont souvent sous votre nez : il suffit de bien regarder, de savoir s'imprégner de son milieu. L'art de percevoir est déjà un pas vers une communion plus étroite avec la nature qui vous fait sentir comme partie prenante du concept Gaia (la Terre vue comme un supra organisme où tout est lié et connecté ensemble). Quoi de plus écologiste que de tels propos ? On touche à la définition même de cette science qui est dorénavant sortie de ses applications propres et au nom de laquelle des gens de tout poil glosent pour ne rien dire.
L'auteur possède de surcroit un style simple et lyrique, les mots coulent comme un long fleuve, ils cataractent tel un torrent de montagne, se répandent paresseusement en méandres où l'on aime se perdre. Sa plume file comme une hirondelle dans un ciel d'Avril. Cet almanach se lit comme un déguste un repas gastronomique : des saveurs subtiles et recherchées mais aucun risque d'overdose.
Botaniste et ornithologue averti, Léopold n'hésite pas à appeler un chat un chat et il vous faudra peut-être (sûrement pour les citadins endurcis) sortir un dictionnaire pour parvenir à suivre les appellations florales et aviaires.
Il y a du David Thoreau et du John Muir chez Léopold et ce n'est pas pour me déplaire. Ouvrez à n'importe quelle page cet hymne à la nature avant une sortie au dehors : vous profiterez bien mieux de votre escapade, tous vos sens en alerte. le murmure de la brise dans le feuillage d'un chêne, le son de soie qu'on découpe au passage d'un vol de corbeau, le chuchotis d'un ruisseau encore invisible, le grouillement de millions d'insectes oeuvrant au niveau du sol, la danse des hautes herbes sous un vent printanier, l'amorti de vos pas dans la neige fraiche, le picotement délicieux des rayons du soleil sur votre nuque, la rugosité de l'écorce d'un pin sous vos doigts, cette senteur forte de terre mouillée après l'averse et même ces tons fantasmagoriques les jours de brume.
Voilà, vous y êtes. Au coeur du vivant – dont vous faites partie. Merci Monsieur Léopold.
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La première partie est à la hauteur d'une oeuvre poétique et la troisième fait froid dans le dos quand on sait qu'elle a été écrite en 1948 et reste cruellement actuelle
La préface de le Clezio est belle et vraie , toute personne qui aime se promener dans les chemins doit lire ce livre. Je rajouterai que la première partie devrait être étudiée à l'école.
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Je suis heureuse d'avoir lu ce livre. C'est un hymne à la nature, à la faune, à la flore. J'ai aimé découvrir les pleines américaines. On retrouve de vraies questions sur comment garantir un écosystème dans un milieu naturel avec la pression humain ? c'est auteur est inspirant. J'aime la différence qu'il fait entre le besoin du milieu et les lobby de l'être humain en matière de chasse.
Vous allez aime ce voyage dans le comté des sables.
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Ce livre est découpé en trois parties dont la première (almanach) est de loin la plus intéressante. Les relations multiples et variées qu'entretient l'auteur avec les plantes et les animaux de sa propriété fermière du Wisconsin sont captivantes. Ses descriptions sont précises, empreintes à la fois d'une émotion poétique et d'une approche rationnelle scientifique. La dualité de l'approche d'Aldo Leopold avec la nature est très originale et plaisante à lire.
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A classic of American environmental literature. Poetry combines here with the most advanced naturalistic notations and the most relevant Nature policy recommendations.
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