L’image divine est double. Il y a la tête de lumière et la tête d’ombre, l’idéal blanc et l’idéal noir, la tête supérieure et la tête inférieure. L’une est le rêve de l’Homme-Dieu, l’autre est la supposition du Dieu-Homme.
L’une figure le Dieu du sage, et l’autre l’idole du vulgaire. Toute lumière en effet suppose une ombre, et ne devient clarté que par l’opposition de cette ombre.
Puis il appela son fils Eléazar, et le fit asseoir devant lui. De l’autre côté, il plaça Rabbi Abba, et dit : « Nous formons le triangle, qui est le type primordial de tout ce qui existe ; nous figurons la porte du temple et ses deux colonnes. »
Dans la lumière vivante, dans la lumière qui se répand de toutes parts, l’ombre ne saurait exister, et si elle veut s’y produire, il faut nécessairement qu’elle y blanchisse et qu’elle se transforme en lumière.
C’est alors qu’un rabbin vénérable, nommé Schiméon Ben-Jochaï, rassembla autour de lui les derniers initiés à la science primitive, et résolut de leur expliquer le livre de la haute théogonie, nommé le livre du Mystère. Tous, ils en savaient le texte par cœur, mais le rabbin Schiméon connaissait seul le sens profond de ce livre que jusqu’alors on s’était transmis de bouche en bouche et de mémoire en mémoire, sans jamais l’expliquer ni même l’écrire.