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EAN : 9782844458735
560 pages
Guy Trédaniel éditeur (04/01/2008)
3.33/5   6 notes
Résumé :
L'Histoire de la Magie est l'œuvre essentielle d'Eliphas Lévi. Cet ouvrage publié en 1860 fait partie des trésors de la littérature ésotérique. Il été constamment réédité depuis sa parution. Il est divisé en sept livres contenant chacun seps chapitres. Dans cet ouvrage incontournable, l'auteur nous donne les clefs de l'histoire et de la pratique de la magie depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours. Une documentation exceptionnelle !
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Eliphas Lévi est présenté comme philosophe et grand occultiste du 19e siècle.
Pour ma part, à la lecture de ce livre, il m'apparaît plutôt comme un catholique extrémiste, ultra misogyne, très intolérant et raciste. L'époque n'excuse pas tout.
Quant au livre, qui est décrit comme son oeuvre majeure, il convient de l'aborder avec prudence et circonspection.
En effet, empruntant un style doctoral déclamatoire tout au long de l'ouvrage, l'auteur ne laisse aucune place au doute: il a raison sur tout et ceux qui ne sont pas de son avis se trompent.
Nous constatons cependant dans ses propos nombre d'erreurs et contresens historiques (le délire sur les Templiers), étymologiques (non majesté ne vient pas de mage !) ou encore scientifiques.
Ceci étant dit, au milieu de ce prétentieux magma au style versatile émergent parfois de petites merveilles pour qui sait chercher (la pierre philosophale ?). Certains (rares) chapitres sont en effet tout à fait passionnants et contrebalancent le reste du livre pompeux et inintéressant.
Pour qui verse déjà dans l'ésotérisme, c'est un peu comme à l'auberge espagnole, on y trouve des compléments à ce que l'on y apporte.
Pour les novices, passez votre chemin ou l'ennui vous guette...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Les ruines de l'Égypte sont comme des pages éparses avec lesquelles on peut encore, en les rassemblant, reconstruire le livre entier, livre prodigieux dont les grandes lettres étaient des temples, dont les phrases étaient des Cités toutes ponctuées d'obélisques et de sphinx !

La division même de l'Égypte était une synthèse magique ; les noms de ses provinces correspondaient aux figures des nombres sacrés : le royaume de Sésostris se divisait en trois parties : la haute Égypte ou la Thébaïde, figure du monde céleste et patrie des extases ; la basse Égypte, symbole de la terre; et l'Égypte moyenne ou centrale, pays de la science et des hautes initiations. Chacune de ces trois parties était divisée en dix provinces appelées nomes, et placées sous la protection spéciale d'un dieu. Ces dieux, au nombre de trente, groupés trois par trois, exprimaient symboliquement toutes les conceptions du ternaire dans la décade, c'est-à-dire la triple signification naturelle, philosophique et religieuse des idées absolues attachées primitivement aux nombres. Ainsi, la triple unité ou le ternaire originel, le triple binaire ou le mirage du triangle, qui forme l'étoile de Salomon ; le triple ternaire ou l'idée tout entière sous chacun de ses trois termes ; le triple quaternaire, c'est-à-dire le nombre cyclique des révolutions astrales, etc. La géographie de l'Égypte, sous Sésostris, est donc un pantacle, c'est-à-dire un résumé symbolique de tout le dogme magique de Zoroastre, retrouvé et formulé d'une manière plus précise par Hermès.

Ainsi, la terre égyptienne était un grand livre et les enseignements de ce livre étaient répétés, traduits en peintures, en sculpture, en architecture, dans toutes les villes et dans tous les temples. Le désert même avait ses enseignements éternels, et son Verbe de pierre s'asseyait carrément sur la base des pyramides, ces limites de l'intelligence humaine, devant lesquelles médita pendant tant de siècles un sphinx colossal en s'enfonçant lentement dans le sable. Maintenant sa tête, mutilée par les âges, se dresse encore au-dessus de son tombeau, comme si elle attendait pour disparaître qu'une voix humaine vienne expliquer au monde nouveau le problème des pyramides.

L'Égypte est pour nous le berceau des sciences et de la sagesse ; car elle revêtit d'images, sinon plus riches, du moins plus exactes et plus pures que celles de l'Inde, le dogme antique du premier Zoroastre. L'art sacerdotal et l'art royal y formèrent des adeptes par l'initiation, et l'initiation ne se renferma pas dans les limites égoïstes des castes. (pp. 78-80)
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...nous en rapportant comme toujours en matière de foi aux décisions suprêmes et infaillibles de la sainte Église catholique, apostolique et romaine.

Voilà la femme qui a voulu se mettre au-dessus des devoirs de son sexe, en s'initiant elle-même à des sciences défendues.

Cette intrusion de la femme dans le sacerdoce fut toujours le rêve des faux gnostiques; car en nivelant ainsi les sexes, ils introduisaient l'anarchie dans la famille et posaient à la société une pierre d'achoppement. Le sacerdoce réel de la femme c'est la maternité, et le culte de cette religion du foyer c'est la pudeur.

(A propos d'un autre livre): La doctrine de ce grimoire est la même que celle de Simon et de la plupart des gnostiques: c'est le principe passif substitué au principe actif. La passion, par conséquent, préférée à la raison, le sensualisme déifié, la femme mise avant l'homme, tendance qui se retrouve dans tous les systèmes mystiques antichrétiens.

Qu'était-ce donc que ces bohémiens? C'était, comme l'a dit le poète: Le reste immonde d'un ancien monde; c'était une secte de gnostiques indiens que leur communisme exilait de toute la terre.

Les femmes étaient les plus laides et les plus noires qu'on pût voir; Bref, c'étaient les plus pauvres créatures que de mémoire d'âge on eût jamais vues en France.

Ils semblent venir alors de Bohême, car les Bavarois, oublieux de ceux de 1433 qui se sont donnés pour Égyptiens, les appellent Bohémiens. C'est sous ce nom qu'ils reparaissent en France et y sont connus désormais. Bon gré, mal gré, on les supporte.
Ils ont quitté Paris, mais à leur place il en vint d'autres, et la France n'est pas moins exploitée par eux que les autres pays.

Si on ne les voit pas non plus à cette époque au nord de l'Espagne, où les chrétiens s'abritent contre la domination musulmane, c'est sans doute qu'ils se plaisent mieux au sud avec les Arabes.

Les juifs kabbalistes, qui craignaient d'être brûlés comme sorciers dans les pays catholiques, se réfugièrent près des Arabes qui étaient à leurs yeux des hérétiques, mais non pas des idolâtres. Ils en admirent quelques-uns à la connaissance des mystères, et l'islamisme, déjà triomphant par la force, put aspirer bientôt à triompher aussi par la science de ceux que l'Arabie lettrée appelait avec dédain les Barbares de l'Occident. Le génie de la France avait opposé aux envahissements de la force les coups de son marteau terrible. Un doigt ganté de fer avait tracé une ligne devant la marée montante des armées mahométanes, et la grande voix de la victoire avait crié au flot: Tu n'iras pas plus loin.
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L'Inde, que la tradition kabbalistique nous dit avoir été peuplée par les descendants de Caïn, et où se retirèrent plus tard les enfants d'Abraham et de Céthurah, l'Inde est par excellence le pays de la goétie et des prestiges. La magie noire s'y est perpétuée avec les traditions originelles du fratricide rejeté par les puissants sur les faibles, continué par les castes oppressives et expié par les parias.

On peut dire de l'Inde qu'elle est la savante mère de toutes les idolâtries. Les dogmes de ses gymnosophistes seraient les clefs de la plus haute sagesse, si elles n'ouvraient encore mieux les portes de l'abrutissement et de la mort. L'étonnante richesse du symbolisme indien ferait presque supposer qu'il est antérieur à tous les autres, tant il y a d'originalité primitive dans ses poétiques conceptions; mais c'est un arbre dont le serpent infernal semble avoir mordu la racine. La déification du diable contre laquelle nous avons déjà énergiquement protesté, s'y étale dans toute son impudeur. La terrible trimourti des brahmes se compose d'un créateur, d'un destructeur et d'un réparateur. Leur Addha-Nari, qui figure la divinité mère ou la nature céleste, se nomme aussi Bowhanie, et les tuggs ou étrangleurs lui offrent des assassinats. Vichnou le réparateur ne s'incarne guère que pour tuer un diable subalterne qui renaît toujours, puisqu'il est favorisé par Rutrem ou Shiva, le dieu de la mort. On sent que Shiva est l'apothéose de Caïn, mais rien dans toute cette mythologie ne rappelle la douceur d'Abel. Ses mystères toutefois sont d'une poésie grandiose, ses allégories d'une singulière profondeur. C'est la kabbale profanée; aussi, loin de fortifier l'âme en la rapprochant de la suprême sagesse, le brahmanisme la pousse et la fait tomber avec des théories savantes dans les gouffres de la folie.

C'est à la fausse kabbale de l'Inde que les gnostiques empruntèrent leurs rêves tour à tour horribles et obscènes. C'est la magie indienne qui, se présentant tout d'abord avec ses mille difformités sur le seuil des sciences occultes, épouvante les esprits raisonnables et provoque les anathèmes de toutes les Églises sensées. C'est cette science fausse et dangereuse, qui, trop souvent confondue par les ignorants et les demi-savants avec la vraie science, leur a fait envelopper tout ce qui porte le nom d'occultisme dans un anathème auquel celui même qui écrit ces pages a souscrit énergiquement lorsqu'il n'avait pas trouvé encore la clef du sanctuaire magique. (pp. 67-68)
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C'est par cette sévérité de principes, c'est avec cette pureté de mœurs qu'on s'initiait dans l'école de Pythagore aux mystères de la nature, et qu'on prenait assez d'empire sur soi-même pour commander aux forces élémentaires. Pythagore possédait cette faculté qu'on nomme chez nous seconde vue et qui s'appelait alors divination. Un jour il était avec ses disciples sur le bord de la mer. Un vaisseau se montre à l'horizon : « Maître lui dit un des disciples, pensez-vous que je serais riche si l'on me donnait la cargaison de ce vaisseau ? – Elle vous serait bien inutile, dit Pythagore. – Eh bien ! je la garderais pour mes héritiers. – Vous voudriez donc leur laisser deux cadavres ? »

Le vaisseau entra dans le port un instant après; il rapportait le corps d'un homme qui avait voulu être enseveli dans sa patrie.

On raconte que les animaux obéissaient à Pythagore. Un jour, au milieu des jeux olympiques, il appela un aigle qui traversait le ciel ; l'aigle descendit en tournoyant et continua son vol à tire d'aile quand le maître lui fit signe de s'en aller. Une ourse monstrueuse ravageait l'Apulie, Pythagore la fit venir à ses pieds et lui ordonna de quitter le pays; depuis elle ne reparut plus; et comme on lui demandait à quelle science il devait un pouvoir aussi merveilleux:

– A la science de la lumière, répondait-il.

Les êtres animés, en effet, sont des incarnations de lumière; les formes sortent des pénombres de la laideur pour arriver progressivement aux splendeurs de la beauté, les instincts sont proportionnels aux formes, et l'homme, qui est la synthèse de cette lumière dont les animaux sont l'analyse, est créé pour leur commander ; mais parce qu'au lieu d'être leur maître, il s'est fait leur persécuteur et leur bourreau, ils le craignent et se révoltent contre lui. Ils doivent cependant sentir la puissance d'une volonté exceptionnelle qui se montre pour eux bienveillante et directrice, ils sont alors invinciblement magnétisés, et un grand nombre de phénomènes modernes peuvent et doivent nous faire comprendre la possibilité des miracles de Pythagore. (pp. 101-102)
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Le jacobinisme était déjà nommé avant qu'on n'eût choisi l'ancienne église des Jacobins pour y réunir les chefs de la conjuration ; ce nom vient de celui de Jacques, nom fatal et prédestiné aux révolutions. Les exterminateurs en France ont toujours été appelés les Jacques ; le philosophe dont la fatale célébrité prépara de nouvelles jacqueries et servit aux projets sanglants des conspirateurs joannites se nommait Jean-Jacques, et les moteurs occultes de la révolution française avaient juré le renversement du trône et de l'autel sur le tombeau de Jacques de Molai.

Après la mort de Louis XVI, au moment même où il venait d'expirer sous la hache de la révolution, l'homme à la longue barbe, ce juif errant du meurtre et de la vengeance, monta sur l'échafaud devant la foule épouvantée, il prit du sang royal plein ses deux mains et les secouant sur la tête du peuple, il cria d'une voix terrible : « Peuple français, je te baptise au nom de Jacques et de la liberté(1) ! »

La moitié de l’œuvre était faite, et c'était désormais contre le pape que l'armée du Temple devait diriger tous ses efforts.

La spoliation des églises, la profanation des choses sacrées, des processions dérisoires, l'inauguration du culte de la raison dans la métropole de Paris, furent le signal de cette guerre nouvelle. Le pape fut brûlé en effigie au Palais-Royal, et bientôt les armées de la république se disposèrent à marcher sur Rome.

Jacques de Molai et ses compagnons étaient peut-être des martyrs, mais leurs vengeurs ont déshonoré leur mémoire. La royauté se régénéra sur l'échafaud de Louis XVI, l'Église triompha dans la captivité de Pie VI, traîné prisonnier à Valence et mourant de fatigue et de douleurs, mais les indignes successeurs des anciens chevaliers du Temple périrent tous ensevelis dans leur funeste victoire.

(1) Prudhomme, dans son journal, rapporte autrement les paroles de cet homme. Nous tenons celles que nous donnons ici d'un vieillard qui les a entendues. (pp. 443-445)
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